Les biocarburants font généralement l’objet de plaidoyers à charge depuis de nombreuses années, au travers d’articles bien souvent peu documentés ou manipulant des chiffres vieux de 7 à 8 ans, d’une grande outrance. Un article tout récent publié dans le Wall Street Journal illustre parfaitement cette chasse aux sorcières systématique, écrit sans peser le pour et le contre, juste pour bêtement essayer de démolir. Les cultures et l’élaboration de ces produits sont accablées de tous les maux: elles polluent, consomment de l’eau, affament le monde, déboisent les forêts, dégagent du CO2, consomment plus d’énergie qu’elles n’en produisent, etc. A vous dégoûter d’être paysan dont on ne voit pas très bien pourquoi cet homme sage aurait, pris de folie, subitement décidé de détruire le monde. Heureusement quelques articles de nature scientifique qui ont été reportés ici, tendent à rétablir un peu la vérité en introduisant des nuances dans l’évaluation des mérites et démérites de ces cultures et transformations. Malgré les cris et la fureur les productions de biocarburants se sont accrues en 2008 d’environ 30% par rapport à celles de l’année précédente pour atteindre dans les 20,8 milliards de gallons soit un volume de 1,35 millions de barils/jour qui sont à rapprocher d’une consommation mondiale globale de pétrole, de gaz comprimés liquéfiés et de biocarburants de 85,5 millions de barils/jour en 2008.
La partie la plus importante des biocarburants est la production de fuel éthanol qui s’est accrue de 32% pour atteindre 17,3 milliards de gallons en 2008, venant de 13,1 milliards en 2007. Ce volume de 2008 représente 1,13 millions de barils/jour. Du point de vue des croissances ce sont les Etats-Unis qui se sont le plus développés avec 38% d’augmentation de volumes d’éthanol de maïs, passant ainsi largement devant le Brésil (FIG.). Ce résultat a été enregistré malgré une forte spéculation à la hausse sur les matières premières jusqu’au mois d’Août 2008 et les dépôts de bilan (VeraSun) ou les difficultés de trésorerie (Pacific Ethanol), conséquences des mouvements de prix à la baisse sur le maïs et sur l’essence qui ont suivi. Le Brésil qui exploite la canne à sucre, a vu lui même ses productions progresser de 29%. Les productions européennes à base de jus de betterave et de blé, ont également progressé dans les mêmes proportions.
Les productions de biodiesel se sont accrues pour leur part de 23% environ en 2008 pour atteindre 3,5 milliards de gallons. Le développement de ces productions à l’avenir est cependant remis en cause par des politiques restrictives européennes portant sur la provenance des huiles végétales utilisées et sur l’introduction de barrières douanières en Europe pour éviter l’entrée de produits américains subventionnés. Ces allers-retours du Parlement et de la Commission, fortement critiquée sur ses objectifs concernant les biocarburants, ne sont que l’illustration de l’incompétence de ces organisations face aux problèmes énergétiques en Europe. Il manque à l’Europe une Direction de l’Energie qui élaborerait et proposerait une politique énergétique européenne aux instances politiques.
LIRE le dernier article anti bioéthanol publié dans le WSJ.
LIRE mesures anti-dumping de la Commission
LIRE retour sur énergie de l’alcool de maïs (une étude importante) ou encore LIRE
LIRE besoins d’irrigation du maïs selon les Etats
Le 21 Avril 2009.
–



Laisser un commentaire