La consommation de pétrole des 1,2 milliards d’habitants de l’OCDE représente 55% de la consommation mondiale de cette énergie fossile. Les 5,6 milliards d’habitants des pays NON OCDE se satisfaisant des 45% restants. La baisse des consommations programmée de cette frange la plus aisée de la population déterminera pour une large part l’évolution des consommations mondiales. C’est le paramètre de premier ordre, la hausse des consommations de la Chine-India étant, pour l’instant, un paramètre de second ordre. Cette hiérarchie devrait conduire à une stabilisation mondiale des consommations de pétrole dans le monde dans les 10 à 15 ans à venir: la baisse des consommations des pays OCDE compensant la hausse des pays NON OCDE.
Quels sont les paramètres qui justifient ce pronostic qui pouvait sembler loufoque en Juillet 2008 (LIRE), à contre courant de toutes les courbes publiées par les agences diverses, mais qui, peu à peu, effleure les esprits des plus avisés.
La consommation de pétrole des pays OCDE va baisser tout d’abord pour des raisons démographiques qui se traduisent par une baisse de la population active et le vieillissement provoquant une désaffection des consommateurs pour la voiture en milieu urbain (exemple: le Japon). Le deuxième paramètre est lié à la seconde transition démographique et à la prise de conscience des nouvelles générations de l’enjeu écologique (l’élection d’Obama illustre cette évolution des mentalités aux Etats-Unis). Le marasme de l’industrie automobile mondiale montre que cette évolution des mentalités va beaucoup plus vite que les politiques marketing des constructeurs qui vont devoir axer toute leur politique produit sur la réduction des consommations d’énergie, l’aide à la conduite écolo et à la détermination du trajet optimal en agglomération (regardez la nouvelle pub qui vente le tom-tom et de moque des pare-buffles et autres vieux gadgets). La future voiture sera Smart and Green, le succès des nouveaux modèles hybrides japonais illustre cette tendance. La troisième raison est liée aux gains de productivités des raffineurs qui par la conversion profonde ne produisent plus de fonds de barils ou de coke de pétrole qui étaient vendus à vil prix pour alimenter les centrales électriques et autres chaudières. Pour de mêmes quantités de carburant, de gaz liquéfiés et de Naphta produits, ils consomment moins de pétrole. Enfin l’utilisation des produits pétroliers pour le chauffage des locaux et des habitations connaît une baisse importante liée aux prix et aux efforts vers plus d’efficacité énergétique. Ce mouvement sera demain accéléré par l’introduction de l’énergie photovoltaïque dans les habitations. Bien sûr, conjoncturellement s’ajoutent les effets de la crise économique qui va pousser encore plus les délocalisations des productions industrielles des pays riches vers l’Asie, ce qui entraîne un transfert des consommations d’énergie des pays OCDE vers la Chine-India.
Ainsi l’Energy Information Administration américaine nous apprend qu’au mois de Janvier 2009 les consommations de pétroles dans les pays OCDE a baissé de 5,2% par rapport à celles du même mois 2008. Ceci correspond à une baisse de plus 2,5 millions de barils/jour qui est largement répartie entre les trois grandes zones Amérique du Nord, Europe et Japon-Corée (FIG.).
Il serait une faute de croire qu’il n’y a là que l’effet de la crise. Ce sont toutes les actions vers plus d’efficacité énergétique qui sont la cause d’une partie de cette baisse des consommations dans l’OCDE. Les réserves constituées de gaspillages d’énergie sont immenses!
Le 12 Mai 2009.
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