Le patron de GE et un accumulateur symboles de la puissance et de l’indépendance de l’Amérique

GE-Sodium-NiCl2 battery                           Elle est à la fois délicieusement rétro et formidablement moderne cette photographie du patron de General Electric sur fond de drapeau américain, brandissant un élément d’accumulateur  au Sodium-Chlorure de Nickel. Rétro puisque son Groupe dans les seventies était le leader mondial incontesté des batteries qui étaient à l’époque au Nickel-Cadmium, les japonais étaient en train d’apprendre. Puis, GE avait laissé tomber les batteries, industrie trop consommatrice de capitaux et pas assez rentable. C’est donc un remarquable come-back qu’opère Jeff Immelt, le patron de GE. C’est lui même, et non pas son patron de Division, qui fait l’annonce de lancer une unité de production de ces batteries au Sodium-NiCl2.  Elles iront constituer la réserve d’énergie électrique des futures locomotives hybrides de 207 tonnes des Indian Railways qui en ont commandé un millier d’exemplaires (LIRE). Pour GE c’est une toute petite décision industrielle de quelques centaines de millions de dollars, largement abondée par l’Administration Obama, mais pour les Etats-Unis c’est un grand symbole de réindustrialisation et d’indépendance.

                    D’après Immelt qui a déjà mis de l’argent dans le développeur de batteries au Lithium américain A123, il y a dans cette décision toute une stratégie qui lui a fait déclarer. « Nous croyons vraiment que le Lithium apporte la puissance, le Sodium permet le stockage et que la combinaison des deux est la voie d’une grande complémentarité, peut-être même dans les véhicules hybrides rechargeables ».

                   Oui, sûrement Monsieur Immelt, mais il faut acheter  et loger sous le capot deux batteries! Est-ce bien raisonnable? Ce qui serait un vrai objectif, vraiment innovant, serait de concevoir une batterie au Sodium de forte puissance. Et puis, si vous pouviez enlever le Nickel qui est rare et cher ce serait encore mieux!

LIRE le communiqué de GE qui veut construire une usine dans l’Etat de New York qui sera capable à terme de produire 10 millions d’éléments par an, soit de quoi à équiper 1000 locomotives.

Le 13 Mai 2009

Commentaires

6 réponses à “Le patron de GE et un accumulateur symboles de la puissance et de l’indépendance de l’Amérique”

  1. Avatar de Bouchon
    Bouchon

    Bonsoir Raymond,
    Pour parler ainsi de GE vous devez être Raymond Bonnaterre, ancien Directeur Technique à Saft. En effet peu de gens peuvent ainsi faire référence au passé de GE dans les batteries Ni-Cd.
    En tout cas je t’adresse mes très sincères félicitations pour tes articles de grande qualité et dont j’admire le rythme de parution sur des sujets aussi variés.
    A bientôt sur le blog.

  2. Avatar de ray
    ray

    Salut François, tu vois je poursuis mes réflexions. C’est un virus!

  3. Avatar de Abdel
    Abdel

    Vous avez été démasqué 😉

  4. Avatar de el gringo

    Performance accrue des batteries au soufre-lithium
    Au Canada, un laboratoire de l’Université de Waterloo a réalisé un prototype de batterie au lithium qui peut emmagasiner et libérer plus de trois fois l’énergie des batteries au lithium-ion classiques. Les résultats sont publiés dans l’édition électronique de Nature Materials du 17 mai. http://www.nature.com/nmat/journal/v8/n6/abs/nmat2460.html
    Les chimistes travaillent depuis des années sur cette combinaison soufre-lithium car les propriétés chimiques des deux éléments génèrent des densités d’énergie très élevées.
    De plus le soufre demeure moins coûteux qu’un grand nombre d’autres matériaux utilisés actuellement dans les batteries au lithium. Cette association devrait permettre de stocker et le transporter l’énergie dans une batterie rechargeable fiable, low cost et de longue durée.
    « Le problème a toujours été la cathode, c’est-à-dire la partie de la batterie qui emmagasine et libère les électrons au cours des cycles de charge et de recharge », explique le professeur Linda Nazar. « Pour permettre une réaction électrochimique réversible aux taux élevés actuels, le soufre électroniquement actif doit rester en contact étroit avec un conducteur, comme le carbone. »
    L’équipe de recherche canadienne a devancé la performance d’autres combinaisons de carbone et de soufre en résolvant le problème du contact à l’échelle nanométrique. Ils ont choisi pour leur étude de validation de principe un membre très structuré et poreux de la famille du carbone appelé carbone mésoporeux. À cette échelle, ce type de carbone a des pores d’un diamètre et d’un volume très uniformes.
    À l’aide d’une méthode de coulée manométrique, l’équipe de recherche a assemblé une structure faite de tiges de carbone de 6,5 nanomètres d’épaisseur séparées par des canaux vides de trois à quatre nanomètres de largeur. Les micro fibres de carbone qui enjambent les canaux les gardent ouverts et empêchent l’effondrement de l’architecture.
    Le remplissage des vides minuscules s’est révélé simple. Le soufre est chauffé et fondu. Une fois en contact avec le carbone, il est tiré ou s’imbibe par capillarité dans les canaux, où il se solidifie et rétrécit pour former des nanofibres de soufre. Des coupes faites au microscope électronique à balayage ont révélé que tous les espaces étaient uniformément remplis de soufre, exposant au carbone une énorme superficie de l’élément actif et entraînant les résultats exceptionnels obtenus aux essais de la nouvelle batterie.
    « Ce composite peut fournir près de 80 % de la capacité théorique du soufre, laquelle correspond à trois fois la densité d’énergie fournie par les cathodes à oxydes ayant comme métal de transition le lithium, à des taux raisonnables et avec une bonne stabilité cyclique », indique Mme Nazar.
    En outre, selon les chercheurs, la grande capacité du carbone à incorporer les matériaux actifs ouvre la porte à des composites semblables  » imbibés  » qui pourraient avoir des applications dans de nombreux domaines de la science des matériaux.
    http://www.enerzine.com/603/7614+performance-accrue-des-batteries-au-soufre-lithium+.html

  5. Avatar de el gringo

    Des progrès aussi dans les batteries Lithium-Air.
    http://www.cellular-news.com/story/37529.php
    L’effet Obama ?

  6. Avatar de ray
    ray

    Oui, el gringo, dans tout ce qui touche les batteries aux Etats-Unis il y a un effet Obama indéniable qui pousse tous les électrochimistes d’arrières cuisines à ressortir leurs projets industriels.
    Le problème des batteries au Soufre en solvant organique c’est la solubilité des anions formés lors de la décharge de type S8– ou S6– ou S4– qui vont établir des navettes avec l’électrode de Lithium et provoquer une forte autodécharge de la batterie. Lors de la recharge ces anions vont redonner du soufre qui va se déposer un peu n’importe comment. Certains réclament avoir résolu ou limité ce problème. Le grand spécialiste de ces produits est l’ancien MOLTECH appelé SION maintenant dans lequel BASF vient de mettre des billes en signant un Joint Development Agreement pour développer une batterie pour véhicule électrique.
    Il ne leur reste plus qu’à améliorer la puissance, la durée de vie en cyclage et d’autres babioles. La grande inconnue réside dans la profondeur de décharge acceptable pour atteindre les 3000 cycles d’une batterie pour véhicule. A 70% ou 80% c’est parfait, à 20% c’est nul. Et pour savoir cela il faut des maquettes et réaliser des milliers de cycles. C’est un travail ardu qui demande beaucoup d’attachement à la technologie et à la science. C’est aussi un milieu où les bonimenteurs et les chasseurs de primes sont nombreux. Il y a loin de la paillasse à la batterie industrielle.
    http://www.sionpower.com/pdf/news/Sion%20Power-BASF%20press%20release.pdf

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