Faites-vous partie de ceux qui croient encore que les cours du pétrole dépendent de l’offre et de la demande?

                  Bien des commentaires nous affirment que les prévisions déprimées de l’Agence Internationale de l’Energie sur les consommations mondiales de pétrole en 2009  sont la cause du retrait des cours du baril de WTI depuis ces derniers jours. C’est donner à cette Agence une influence qu’elle a perdu depuis belle lurette, tant ses visions furent fantasques. Personnellement je regarderais plutôt du côté des couacs de l’OPEP qui accroît ses volumes produits, de peu certes, entre 200 et 300 mille barils par jour, mais ce sont les quelques barils qui font déborder le vase. Mais surtout je voudrais, une fois de plus, essayer de vous persuader que ce sont, en ce moment, les fluctuations de la valeur du dollar qui déterminent celles des cours du baril de WTI à New York. Pour cela il est pédagogique d’examiner les variations « intraday » du baril WTI et de l’indice USDX qui pondère la valeur du dollar par rapport à un bouquet de devises (Euro, Yen, Livre Sterling, Dollar Canadien, Couronne Suédoise et Franc Suisse). La symétrie des courbes sur 20 heures de cotation est évidente (FIG.), l’un se reflète dans l’autre, miroir de la spéculation arbitrant sur la variabilité° des cours. Il semble donc que les divergences internes d’analyse au sein de la BCE qui pèsent sur le cours de l’Euro, aient une incidence sur les cours du pétrole.

°Remarque: laissons le mot « volatilité » aux basses-cours ce qui évite de qualifier improprement les cours de « volatiles », sortes de poulets évoluant dans l’éther volatil des salles de marché!

USDX-WTI-2009-05-15 

Le 16 Mai 2009

Commentaires

2 réponses à “Faites-vous partie de ceux qui croient encore que les cours du pétrole dépendent de l’offre et de la demande?”

  1. Avatar de leproto
    leproto

    Je n’ai pas compris le mécanisme qui fait jouer les cours du pétrole par rapport au fluctuation du Dollar? (même si je peux aussi le constater)
    Merci d’expliquer.

  2. Avatar de ray
    ray

    Les professionnels (hedgers) se couvrent de la baisse du dollar programmée, lièe aux largesses financières de l’Administration Obama, en achetant du papier adossé au pétrole. Et inversement quand le dollar remonte ils prennent des positions « short » de vente de ces papiers. Ce n’est donc pas un mécanisme d’offre et de demande de pétrole, mais un mécanisme d’offre et de demande de papier adossé au pétrole et piloté par des mécanismes spéculatifs sur le dollar. Les Banques américaines font jouer leurs bons clients à ce jeu qui ne peut être que gagnant tant que le pétrole est bradé, la probabilité pour qu’il retombe vers les 40$/baril étant très faible. De la même façon on peut jouer avec les cours du gaz naturel qui sont encore plus déprimés que ceux du dollar. Autour de ces manoeuvres purement financières des hommes de paille qualifiés d’ »experts » sont chargés de trouver des explications rationnelles à ces variations de cours à la hausse comme à la baisse. En début 2008 c’était le « peak oil » et maintenant c’est la « sortie de crise » à la hausse ou la « poursuite de la baisse des consommations de pétrole » à la baisse. Bien sûr certains « experts » sont baissiers d’autres sont haussiers et chacun joue sa partition.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *