Quelques infos au sujet des vieilles ressources primaires d’énergie carbo-polluantes

                CHARBON : la production de charbon dans le monde, en 2008, s’est accrue de 5,3% nous informe BP dans sa revue annuelle. Les croissances de productions au Kazakhstan (+17%), en Turquie (+13%), en Chine (+10%) ou en Inde (+7%) expliquent cette forte croissance. C’est la forme d’énergie primaire dont la production est la plus concentrée au sein d’un tout petit nombre de pays. Le charbon économiquement exploitable n’est pas largement répandu sur le Globe, contrairement à ce que racontent bien des « experts » (FIG.). Les pays exportateurs nets sont peu nombreux (Afrique du Sud, Australie, USA, Indonésie). La réduction des émissions de CO2 dans le monde ne pourra passer que par une réduction des productions de charbon et donc par la fermeture ou la modernisation des centrales électriques qui l’utilisent. Les Etats devront un jour, espérons-le proche, élaborer un plan de fermeture de certaines de ces centrales!

Energies-primaires-monde-2008 

             GAZ NATUREL : La Russie a de justesse conservé sa première place mondiale de producteur de gaz naturel, talonnée par les Etats-Unis qui ont affiché en 2008 une croissance des productions de 7,5%. La production de gaz naturel, largement répartie dans le monde et encore sous-exploitée, n’a progressé que de 3,8% tirée par le Qatar (+21%), les Pays-Bas (+11%), la Norvège (+10%) et les Etats-Unis.

              Il est possible de pronostiquer que la part de production de gaz naturel de la Russie dans les années à venir va connaître une décroissance continue au profit des USA, du Qatar et de l’Iran. Le développement partiel (phase 11) du gisement de South Pars en Iran, le plus grand gisement gazier du monde partagé avec le Qatar, qui aurait du être assumé par Total, le sera par le chinois CNPC qui vient d’obtenir un contrat de 5 milliards de dollars.

              PETROLE : Les productions de pétrole en 2008 ont sensiblement été étales en moyenne en 2008, mais avec un fort déséquilibre entre les deux semestres. Il est indispensable de lire dans la présentation du Rapport Annuel de BP la conclusion de son patron Tony Hayward: « Nos données confirment que le monde possède assez de réserves prouvées de pétrole, de gaz naturel et de charbon pour répondre aux demandes d’énergie durant les prochaines décennies. Les difficultés que le monde aura à surmonter pour satisfaire aux besoins en énergie ne sont pas dans le sous-sol, elles sont au dessus. Les problèmes ne sont par géologiques, ils sont humains. »

            La montée des cours du pétrole actuelle dans un Marché délabré, illustre parfaitement ces propos. Bien des avatars qui arrivent à cette ressource sont d’origines spéculatives ou politiques.

            Obama dispose en ce moment d’une arme formidable pour faire baisser les cours du pétrole: il lui suffirait de menacer le NYMEX, par l’intermédiaire de son gendarme la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), d’imposer des limitations de volumes ou de taxer les échanges de futures et d’options. On assisterait immédiatement à l’affaissement du soufflet des cours du pétrole, totalement manipulés par la spéculation. Mais il n’est pas évident qu’une baisse des cours de l’énergie soit la meilleure méthode pour encourager à une réduction des émissions de CO2 aux Etats-Unis. Cruel dilemme!

            Trop d’énergie a été gaspillée, trop de charbon a été consommé dans le monde en 2008.

Le 11 Juin 2009

Commentaires

3 réponses à “Quelques infos au sujet des vieilles ressources primaires d’énergie carbo-polluantes”

  1. Avatar de phil
    phil

    Bonjour,
    A 140 $ le baril c’était de la spéculation, c’est admis. Mais à 70 $?
    Et la position des pays producteurs à la vue de la retombée du (possible)soufflet ?
    Ne pensez vous pas que la logique baissière du dollar ayant repris, l’inflation des MP soit inéluctable ?

  2. Avatar de ray
    ray

    Je pense que 90$ plus ou moins 10$ le baril serait la bonne fourchette de prix pour promouvoir toutes les réductions de gaspillage de pétrole qui sont indispensables. Mais il faudrait au préalable que ce prix repose sur de bons fondamentaux que seraient:
    -des réductions de productions OPEP tenues,
    -une participation active de la Russie à ces limitations de production,
    – des stocks normaux.
    Aujourd’hui aucune de ces trois conditions n’est respectée, le soufflet spéculatif d’une façon ou d’une autre va donc retomber, il suffira que quelques grands traders se mettent à jouer le pétrole à la baisse.
    Il n’est pas naturel et soutenable que les prix montent quand l’offre est pléthorique et la demande est en baisse continue.

  3. Avatar de christophe
    christophe

    Nous parlons d’interdire la spéculation sur le pétrole pour avoir une énergie moins chère alors que c’est sur les matières premières alimentaires qu’il faudrait l’interdire.
    On veut protéger l’économie des pays riches mais quid de la sécurité alimentaire des pays pauvres…

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