Eurostat nous révèle (enfin) que la production d’électricité qui s’est élevée à 3182 TWh, dans l’Europe des 27 a été quasiment stable (-0,1%) en 2008 par rapport à 2007. Elle n’avait crû que de 0,2% l’année précédente ce qui se traduit, donc, par une stagnation de la production électrique européenne depuis trois ans. Sans être grand devin, il est possible d’anticiper qu’elle va décroître en 2009. A la fin de l’année, l’Europe aura donc vécu quatre ans sans croissance de sa production électrique. Parmi les grands pays européens c’est surtout le Grande-Bretagne qui affiche un recul important (-2,3% entre 2008 et 2006), la France présente une production étale sur trois ans, l’Allemagne progresse de 0,7% sur la même période. Le mode de production de l’électricité en Europe est des plus variés, en fonction des ressources et des choix de chacun des pays (FIG.)
Il est clair que l’Europe avec d’une part, la tertiarisation forcée de son économie, en raison de la fermeture inexorable d’une partie de ses unités de production délocalisées en Asie, avec d’autre part, les progrès réalisés dans l’efficacité énergétique motivés par la montée des prix de l’énergie, connaît en ce moment un changement de pente net de sa consommation d’énergie, la part sous forme électrique étant un révélateur de la tendance globale. La chasse aux gaspillages va se traduire par une inflexion des consommations. Là encore le caractère inéluctable de la croissance continue des consommations d’énergie dans le monde n’est pas écrite dans un grand livre. La réduction des gaspillages des pays les plus riches doit pouvoir compenser en tout ou partie l’accroissement de niveau de vie et des populations des pays les plus pauvres. La solution de l’équation dépend du comportement de quelques grands pays ou grandes régions comme les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, le Moyen-Orient et l’Europe devant le gaspillage systématique des ressources auquel ils se livrent. La peur devant le réchauffement climatique et les catastrophes annoncées qui vont l’escorter, devraient provoquer une prise de conscience de plus en plus aiguë des populations. Le changement climatique du Sahel au siècle dernier, n’a intéressé personne, mais ceux annoncés en Australie ou en Californie connaîtront de plus amples résonances, au sein de l’opinion publique des pays les plus riches.
LIRE le rapport d’Eurostat.
Le 27 Juin 2009


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