L’Etat du Queensland est un grand producteur de charbon australien. Son intérêt est de faire la promotion de l’utilisation la plus propre possible de ce combustible dans les centrales électriques, avec la quasi suppression de tout rejet, dont celui de CO2. Pour cela il a créé un organisme ZeroGen qui est en charge de l’élaboration et de la mise en oeuvre de cette politique de promotion. Une étude d’une centrale de type IGCC (Integrated Gas Combined Cycle) couplée avec un captage et une séquestration de CO2 (CCS) a été confiée à Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et à Mitsubishi Corporation. L’objectif est de définir une centrale au charbon de 530 MW et de capter une large proportion du CO2 émis durant le procédé. Ce process d’une grande complexité repose sur la gazéification du charbon en syngas (CO + H2), la conversion du monoxyde de carbone en CO2 et son captage, la combustion de l’hydrogène dans une turbine et l’utilisation des gaz de combustion et de la chaleur récupérée lors des différentes étapes du procédé, pour activer un générateur à vapeur couplé à l’axe de la turbine.
La crédibilité de MHI dans le domaine repose sur le fait que cette Société sait industriellement capter le CO2 dans ses unités de production d’urée et qu’elle dispose d’une centrale pilote de type IGCC de 250MW qui a déjà fonctionné durant 2000 heures (LIRE l’article précédent).
Encore un exemple qui montre que la relance verte ne repose pas sur du vent, mais sur de robustes compétences industrielles élaborées depuis de longues années de travail et d’investissements dans les procédés innovants. Dans le monde il existe quelques grands Groupes susceptibles de pouvoir se battre sur ces grands projets mettant en oeuvre le gaz naturel ou le charbon couplé ou non à la biomasse. Citons en plus de MHI, General Electric, Siemens et Alstom. Mais notre leader français ferait mieux de se préoccuper se son coeur de business et de lier des alliances, comme celle toute récente de GE et de MHI sur les futures centrales à gaz naturel, plutôt que d’aller agacer AREVA dont l’alliance avec MHI ferait le leader mondial incontesté du nucléaire. Notre pays n’a pas besoin d’une « Equipe de France du nucléaire » comme l’a déclaré, assez stupidement, un dirigeant d’Alstom. L’industrie ce n’est pas du football. La France a besoin de leaders mondiaux sachant présenter les compétences les plus élaborées face à leurs concurrents. Or, il n’est pas sûr qu’Alstom soit un leader mondial dans le domaine de l’énergie. Nous sommes en retard, Monsieur Borloo!
Le 3 Juillet 2009


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