La génération d’électricité dans les décennies à venir disposera de quatre filières essentielles qui respecteront ou tendront à respecter les exigences de rejets de CO2:
- la production hydroélectrique,
- le nucléaire,
- les énergies renouvelables intermittentes (éolien, solaire) couplées à des centrales à gaz à cycle combiné qui apporteront le complément et la modulation nécessaires de puissance,
- les centrales au charbon de haut rendement, à gazéification intégrée et cycle combiné (IGCC) équipées de captage et stockage de CO2 (CCS). Ces centrales accepteront bien sûr une part de biomasse dans la partie amont de gazéification qui produit l’hydrogène.
Le choix du mix idéal sera différent pour chacun des pays, compte tenu de sa situation géographie, de ses ressources énergétiques naturelles et de son histoire énergétique. Certains comme la Suède ont déjà réalisé leur choix avec un mix hydroélectrique-nucléaire (LIRE). La France a pratiquement terminé le sien avec le nucléaire et l’hydroélectrique comme bases. Il ne lui reste plus qu’à remplacer ses centrales à charbon par des centrales à gaz et à monter légèrement en puissance en renouvelable pour être clean (LIRE). Certains ont fait des choix à rebrousse-poil comme celui de l’Allemagne et la fermeture de ses centrales nucléaires, qui ne peut conduire qu’à une impasse. Enfin certains comme la Grande-Bretagne sont en plein débats.
La « Confederation of British Industry », s’appuyant sur une étude de McKinsey, vient de faire une contre-proposition au schéma gouvernemental (FIG., graphique du haut) général d’évolution du mix électrique britannique d’ici à 2030. Cette proposition appelée « balanced pathway » (FIG., graphique du bas) propose pour des questions essentiellement de maîtrise des coûts de l’énergie électrique et d’atteinte de l’objectif d’émission de CO2 en 2030, d’accroître la part du nucléaire aux dépens de l’énergie éolienne et des centrales au gaz naturel. Cette étude préconise de réduire l’objectif de consommation d’électricité à 400 TWh en 2030 ce qui représente une quasi stagnation des consommations. Elle demande d’investir plus dans le nucléaire pour porter sa part de génération en 2030 à 34% au lieu des 20% retenus à ce jour. Les centrales au charbon équipées de CCS sont également encouragées en portant leur part à 14% au lieu de 8% dans le scénario officiel. En conséquence les besoins de génération au gaz naturel (16% au lieu de 36%) et éoliens (20% au lieu de 24%) décroissent.
Pour la CBI ce programme plus équilibré peut être réalisé avec un montant d’investissement identique au précédent, les économies réalisées sur le très onéreux éolien et sur la génération au gaz finançant le surcoût de la plus grande proportion de nucléaire (FIG.II). Dans ce nouveau schéma les investissements entre nucléaire et éolien sont à peu près équilibrés, autour de 40 milliards de Livres chacun.
Ce débat démocratique au sein d’un pays en retard sur son évolution énergétique est particulièrement bienvenu. Il pose de bonnes questions sans idéologie sur la recherche de l’optimum écologique et économique des choix retenus. C’est dans l’Europe entière qu’un tel débat devrait être abordé, mais l’incompétence des instances européennes, l’impasse dans laquelle les choix de l’Allemagne entraînent l’Europe qui rendent la fermeture des centrales au charbon ou au lignite inenvisageable, sont un très gros handicap pour l’installation d’un dialogue et la recherche d’un optimum écologique et économique commun.
Après tout, peut-être faudrait-il demander au Cabinet McKinsey d’élaborer un projet de politique énergétique de l’Europe?
LIRE la proposition de la CBI. Voir en particulier P17, Exhibit 13, la comparaison des CAPEX entre nucléaire et éolien offshore.
Le 13 Juillet 2009.
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