Récupérer sur Terre, grâce aux micro-ondes, l’énergie photovoltaïque générée dans l’espace

   Alors qu’en France, au nom d’un baroque Principe de Précaution (LIRE), les sommités scientifiques et judiciaires se passionnent sur d’hypothétiques effets nocifs sur la santé des micro-ondes émises des téléphones portables et de leurs stations relai, ailleurs dans le monde, d’autres étudient la faisabilité d’aller générer de l’énergie photovoltaïque dans l’espace, à bord d’un satellite en orbite géostationnaire, et de la rapatrier sur Terre grâce à de fins faisceaux de micro-ondes dirigés sur des capteurs terrestres qui convertiraient à nouveau ces ondes en électricité. La NASA a officiellement de façon sporadique étudié cette possibilité, mais les plus avancés dans ces études d’application civile semblent être les Japonais. Mitsubishi Electric a imaginé un projet baptisé SOLARBIRD qui à partir d’un parc de satellites équipés de miroirs de grande précision et de modules photovoltaïques, dirigeraient sur terre des faisceaux d’ondes vers des cibles bien précises qui utiliseraient cette énergie pour générer du courant. La motivation de cette étude est basée sur le fait que dans l’espace l’énergie des rayons solaires est le double de celle observée sur terre et l’ensoleillement du satellite est de prés de 24 heures par jour, 365 jours par an.

Solarbird2-mitsubishi-elec  

    L’Agence Bloomberg nous apprend que le METI japonais a choisi un groupe de 16 Sociétés japonaises qui va travailler pendant quatre ans sur le problème du transfert d’énergie par micro-ondes à longue distance. Par la suite, vers 2015, l’Agence Spatiale Japonaise pourrait lancer un satellite géostationnaire, à 36 mille km d’altitude, pour réaliser les premiers tests de faisabilité d’un tel transfert focalisé d’énergie de l’Espace vers la surface de la Terre, au travers de la ionosphère. Par la suite, vers 2030, le premier satellite opérationnel pourrait être mis en place.

   Tout cela semble être sorti d’un roman de Science Fiction, mais illustre surtout le fossé intellectuel qui s’est établi en quelques décennies entre notre vieux pays tétanisé et d’autres Nations plus aventureuses. Il n’est pas sûr qu’un grand Emprunt National arrive à combler ce gouffre culturel.

LIRE le communiqué de Bloomberg.

Voir les grandes lignes du projet SOLARBIRD 

Le 1er Septembre 2009.

Commentaires

12 réponses à “Récupérer sur Terre, grâce aux micro-ondes, l’énergie photovoltaïque générée dans l’espace”

  1. Avatar de Abdel
    Abdel

    L’orbite géostationnaire, ce n’est pas 36 000 km au lieu de 36 km.
    A part cela, bien que cette idée est assez vieille, le danger est qu’un oiseau grille tout cru en rencontrant le faisceau de micro onde 😉
    Ce concept se rapproche de la communication de données via un laser car capable de fournir beaucoup de données sur de longue distance (par temps clair) et cela confidentiellement. Des essais fructueux en un satellite et une station au sol ont eu lieu entre japonais et allemands.
    Certains avaient imaginer étendre le réseau via des dirigeables.
    En faisant le parallèle entre ces deux utilisations et l’essor des capacités des batteries, pouquoi pas imaginer un bateau se faire livrer en carburant en pleine mer ?
    Ou en cas de panne dans le désert, donnez un coup de fil pour recharger ma voiture via un récepteur. (je pense qu’il faut une distance de sécurité).
    PS: à éviter pour les militaires 🙂

  2. Avatar de Abdel
    Abdel

    En fait ce que je n’ai pas préciser, c’est la prouesse que constitue la précision de la réception du laser. Comme on le sait , le laser est très fin. Visée et recevoir des données alors qu’il y a une grande distance tout en évoluant à grande vitesse.
    Si on pouvait combiner cette précision et l’envoi d’énergie par micro onde !
    Ci joint un exemple de cette exploit :
    « L’une des opérations les plus délicates consiste à diriger le laser de manière très précise sur le deuxième satellite, qui évolue à une distance pouvant atteindre 5 000 km pour une vitesse d’environ 25 000 km/h. Obtenir l’angle nécessaire reviendrait, sur Terre, à tenter de viser le hublot d’un passager d’avion de ligne en vol et de suivre cette cible.  »
    http://www.astrium.eads.net/fr/news/2008/grace-a-la-technologie-laser-transmission-de-donnees-haut-debit-dans-l2019espace-1

  3. Avatar de ray
    ray

    Merci, je planais un peu et j’ai corrigé dans le texte la distance à la Terre de l’orbite géo.

  4. Avatar de DJdri
    DJdri

    On sent une certaine rancoeur contre la France et c’est pas la première fois. C’est vrai c’est tellement facile de s’auto-flageler… Mais raymond si vous haïsser autant la France il faut partir, vous verrez c’est tellement plus beau ailleurs !

  5. Avatar de el gringo

    Il faut 160 millions d’euros (prix catalogue) pour mettre en orbite géostationnaire 6.7 tonnes avec une Ariane 5.
    A combien va revenir le prix du KWh produit ?

  6. Avatar de ray
    ray

    Djdri, aimer son pays n’implique pas de supporter tous les démagogues de tous poils qui dirigent l’opinion publique. Je pense, contrairement à votre avis, que c’est même le contraire.
    Regardez en ce moment le comportement des Politiques de tous bords face à la taxe carbone. Ah que Grenelle est subitement loin! Promesses d’ivrognes.
    Mais je suis totalement d’accord avec vous sur l’existence dans le monde, de pays mieux gérés que ne l’est la France. C’est d’une criante évidence.

  7. Avatar de orakam
    orakam

    @ el gringo:
    avec une envelloppe de 21 milliards de dollars investie par le gouvernement japonais je pense qu’on peut ecarter la these de la supercherie science-fictionnesque ^^.

  8. Avatar de Christian
    Christian

    Précision historique pour Abdel : c’est assez vieux en effet. Je me souvient avoir lu il y a deux décennies de cela (lorsque les documents furent déclassés et que de nombreux livres sortirent sur le sujet) que les soviétiques avaient tenté ce genre de choses, avec des antennes très larges. On n’est pas dans le m2 mais l’ha.
    Il faut donc imaginer un récepteur qui ressemble un peu au radiotéléscope d’Arecibo
    http://www.naic.edu/
    Autrement dit :
    1- l’intensité du champ électromagnétique est ridiculement basse : on peut le traverser sans risque, et un oiseau qui le traverse n’est pas rôti.
    2- le pointage est à plus ou moins 20 m près, et donc sans difficulté… mais pour une utilisation mobile, c’est raté.
    3- les idées de véhicules alimentés par pointage d’un laser ont été expérimentés il y a 8 ans déjà environ par la NASA qui a fait voler un avion télécommandé couvert de panneaux solaires dans un hall obscur. Ca doit se retrouver. Personnellement monter dans un avion dénué de source d’énergie propre, je ne suis pas psychologiquement prêt ! Mais un bateau, pourquoi pas !

  9. Avatar de el gringo

    Je m’interrogeais plus en terme de coût d’investissement. Il faut par exemple comparer les 21 milliards de dollars de cette centrale solaire de 1 GW aux 5 à 7 milliards de dollars pour un EPR de 1.5 GW ce qui représente un ratio de 4.5 à 6 fois pour une puissance installée identique. La somme de 21 milliards représente le coût de 130 Ariane 5 (ce qui ferait environ 1000 tonnes transportés en orbite géostationnaire) car c’est principalement le transport dans l’espace qui coutera cher et personne ne voit comment le réduire rapidement.
    L’avantage du solaire dans l’espace est évident sur certains points : disponibilité proche de 100% (quelques minutes d’éclipse à prévoir vers minuit pendant quelques jours par an), production constante dans le temps si les panneaux et autres récepteurs restent bien orientés, pas de problèmes météorologiques perturbant la production, a priori pas d’usure ou de poussières dans l’espace qui nécessiterait une entretien régulier comme sur Terre.
    Par contre, en terme d’entretien cela risque d’être assez compliqué et coûteux surtout en cas d’imprévu même avec l’usage de robots.
    Pour moi, cette approche relève quand même plus de la politique industrielle japonaise dans le domaine des hautes technologies (ce qui est un grand classique au Japon depuis plus de 50 ans) avec comme objectif l’accession ou le maintien du leadership technologique dans des domaines précis (espace, électronique, robotique, matériaux, énergie, …) bien avant l’indépendance énergétique du Japon qui ne sera possible qu’à très très long termes (sans doute dans 50 ans avec la fin du pétrole car la fusion nucléaire ne sera pas encore au point) à des conditions économiques acceptables sur la base de ce programme. Mais les japonais ont déjà démontré qu’ils étaient souvent des visionnaires dans bien des domaines.

  10. Avatar de Abdel
    Abdel

    @Christian
    J’ai eu un doute après avoir écrit mon commentaire. La question des longueurs d’onde ne permettait pas de transposer ces deux modèles. Par manque de temps, je n’ai pas vérifier. Merci pour l’info

  11. Avatar de Mamouth
    Mamouth

    J’avoue que je serais intéressé par plus d’informations sur comment se fera la transmission de l’énergie vers la Terre, car l’image de mettre la planète dans un four à micro-ondes ne quitte pas mon esprit quand je pense à ce projet …

  12. Avatar de el gringo

    Une telle énergie (bien utilisée) peut aussi servir à détruire ou a détourner les ouragans (ou plutôt les typhons au Japon).
    http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60201.htm
    http://urgences-tokyo.com/typhons.html

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