L’Ontario va stopper 2000 MW de génération électrique au charbon en 2010

  La seule voie réaliste qui permet de réduire RAPIDEMENT les émissions de CO2 dans le monde consiste à arrêter les centrales électriques au charbon, les reconvertir éventuellement à la biomasse ou les remplacer par un cocktail d’énergies électriques à base de nucléaire, d’énergies renouvelables et de centrales au gaz naturel à cycle combiné. Toutes les autres options qui concernent le transport ou l’isolement des foyers sont des plus louables, mais elles présentent un inconvénient majeur: leur mise en place, nécessitant la rénovation à grands frais d’un parc existant, est TRES LENTE. Dans une Europe soi-disant à la pointe de la lutte contre le réchauffement climatique, seule à ma connaissance la Grande-Bretagne a élaboré un projet de plan de démantèlement de ses centrales au charbon (LIRE). L’Europe parle beaucoup, mais agit peu dans le domaine, sur le modèle de l’Allemagne, grande émettrice de CO2 et d’idéologies écologiques.

Ontario

   La province canadienne de l’Ontario qui manage le plus grand producteur d’électricité de ce beau pays, avec 70% de part de marché, l’Ontario Power Generation (OPG), vient de décider d’anticiper de quatre ans son plan de fermeture de quatre générateurs d’électricité alimentés au charbon et représentant une puissance de 2000 MW. Ils seront fermés en 2010. Alors, ce seront, dit le communiqué du Ministère de l’Energie, 40% de la capacité de génération au charbon qui auront été supprimés depuis 2003. L’objectif ultime est de stopper ou de reconvertir les 11 générateurs encore en activité et de réduire globalement ainsi les émissions annuelles de la Province de 30 millions de tonnes de CO2.

   Les citoyens européens attendent que la Commission initie l’élaboration d’un plan équivalent avec les pays membres. Après tout Copenhague pourrait également demander à chacun des pays participants d’élaborer ce type de plan d’urgence.

LIRE le communiqué du Ministère de l’Energie de l’Ontario.

Le 4 Septembre 2009

Commentaires

4 réponses à “L’Ontario va stopper 2000 MW de génération électrique au charbon en 2010”

  1. Avatar de Nicolas
    Nicolas

    Vouloir diminuer l’usage du charbon pour produire l’électricité est louable, mais il serait intéressant de savoir par quoi le gouvernement de l’Ontario veut le remplacer.
    Il est dit dans le communiqué de presse que l’énergie éolienne progresse fortement dans cette province. Il ne parait pas réaliste que ce soit là la seule source de substitution.
    De plus, toutes les centrales à charbon pourront difficilement être arrêtées purement et simplement. Le charbon reste une ressource énergétique largement répartie. Il faut privilégier le captage d’abord du CO2 émis et puis son stockage.

  2. Avatar de ray
    ray

    Mon cher Nicolas, vous exprimez exactement le biais européen du paradoxe de la primauté du charbon comme source d’énergie pour la génération électrique, qui se concrétise par un parfait immobilisme. Dois-je vous rappeler que la Norvège, la Suède, la Belgique, la France utilisent à ce jour que très peu de charbon dans leur mix énergétique.
    http://www.leblogenergie.com/2009/08/une-vision-graphique-du-mix-des-consommations-d%C3%A9nergies-primaires-illustre-le-positionnement-relatif.html
    Le captage et la séquestration ne sont pas au point et coûteront cher. C’est une technologie qui n’en est qu’à ses premiers essais pré-industriels. Le nucléaire et le gaz naturel sont les ressources idéales pour remplacer le charbon dans les deux décennies à venir. Le plus urgent est de réduire les émissions de CO2. Ensuite se posera la question des futures énergies pour la génération. Il n’est pas évident que le charbon équipé de CCS y occupe une grande place par rapport au photovoltaïque par exemple.
    Regardez la place du charbon dans les scénarios 2030 britanniques, en utilisant le lien du premier paragraphe!

  3. Avatar de Nicolas
    Nicolas

    Cher Ray,
    Si les réserves restantes de charbon s’élèvent à 2.500 Gtep et que le coût de l’énergie est bien appelé à augmenter fortement, il paraît bien difficile de ne pas l’incorporer dans l’équation, et ceci de plus en plus avec le temps.
    D’autant plus que des pays de plus en plus énergivores comme la Chine ont d’importantes réserves dans leurs sols.
    Mais il s’agit d’une autre question : pourrons-nous limiter l’usage du charbon et surtout limiter les externalités liées.
    Pour en revenir au 1er commentaires, si vous, ou un de vos lecteurs, avez une idée sur le mix énergétique que va mettre en place l’Ontario, cela serait toujours intéressant dans les pratiques mises en place.

  4. Avatar de ray
    ray

    Une partie de la réponse est dans le texte:
    « Depuis 2003, plus de 7 000 MW d’électricité provenant d’installations nouvelles ou d’équipement remis à neuf sont maintenant disponibles pour assurer la fiabilité de l’approvisionnement, dont plus de 3 700 MW provenant de nouvelles centrales alimentées au gaz naturel et plus de 1 200 MW provenant des sources d’énergie renouvelable ». C’est le couplage centrale au gaz-renouvelable qui prend tout son sens lorsqu’on arrête une centrale au charbon.
    De plus, n’oublions pas tout simplement que l’Ontario n’est pas si loin du Québec et de ses formidables ressources hydroélectriques. Toronto n’est qu’à 500 km de Montréal, c’est là une assurance intéressante.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *