Les consommations de pétrole des pays membres de l’OCDE étaient en très fort retrait à fin Mai

 L’Energy Information Administration américaine publie mensuellement des informations sur les consommations de pétrole des pays membres de l’OCDE et dans son Short-term Energy Outlook elle actualise ses prévisions de consommations mondiales pour l’année en cours et l’année à venir.

 Ce sont les consommations de produits pétroliers des pays membres de l’OCDE qui constituent le paramètre déterminant les variations de consommations de pétrole dans le monde. En effet, elles constituent plus de 54% des consommations mondiales. Les fluctuations de ces consommations dans le futur vont dépendre de nombreux paramètres qui sont le plus souvent sous estimés par les agences de tous poils, qui voient toujours les volumes mondiaux croître sans fin. Outre la conjoncture économique du moment, difficile à prévoir sur plusieurs décennies, il faut tenir compte de paramètres plus prévisibles tels que la taille, le vieillissement et l’urbanisation des populations, les efforts de maîtrise de la dépense énergétique dans tous les modes de transport individuels ou collectifs, la montée en puissance des biocarburants et des énergies renouvelables en phase avec l’électrification naissante du parc automobile, etc.

 L’EIA informe que les consommations de produits pétroliers des pays OCDE à la fin du mois de Mai étaient en retrait de 3 millions de barils/jour par rapport à la même période de 2008. Cette baisse des consommations cumulées depuis le début de l’année est observable dans pratiquement tous les pays membres (FIG.), à l’exception notable de l’Allemagne dont les choix énergétiques semblent, pour l’instant, aussi baroques que ses églises.

Conso-pétrole-OCDE-2009-05 

 Ces résultats à fin Mai permettent à l’EIA, dans un scénario de rattrapage sur le second semestre, de prévoir que les consommations en produits pétroliers des pays membres de l’OCDE à 45,5 millions de barils/jour, seront en retrait à fin 2009 de 2,1 millions de barils/jour par rapport à celles de 2008.

 Cette administration américaine anticipe par ailleurs un accroissement des consommations des pays NON OCDE de 0,32 millions de barils/jour, dont 0.23 millions pour la Chine qui est encore un consommateur de pétrole de taille moyenne (8,1 millions de barils/jour).

 Les consommations mondiales de pétrole en 2009, prévues à 83,7 millions de barils/jour, seraient donc en retrait de 1,8 millions de barils/jour par rapport à celles de 2008.

 Ces replis de consommations qui ont été pour le seul mois de Mai de 3,6 millions de barils/jour dans le monde et de 1,6 millions de barils/jour pour les seuls Etats-Unis, sont en total déphasage avec le rallye observé à la même époque sur les cours du pétrole qui sont passés de 45 $ le baril à 70 $ le baril entre la fin du mois d’Avril et le début du mois de Juin. La demande physique de pétrole n’a que bien peu d’impact sur les cours, mais cela se savait déjà.

Le 10 Septembre 2009.

Commentaires

2 réponses à “Les consommations de pétrole des pays membres de l’OCDE étaient en très fort retrait à fin Mai”

  1. Avatar de Pascal
    Pascal

    J’ai également remarqué à quel point les productions de pétrole en mer du Nord et au Mexique poursuivent leur déclin.
    Le Mexique passerait d’un sommet de 3,85 mbj en 2004 à 2,93 mbj en 2009: – 25 % en 5 ans !
    La mer du Nord passerait de 6,31 mbj en 1999 à 4,03 en 2009: – 36 % en 10 ans.
    Le pic pétrolier n’est pas pour demain mais le jour où il se produira ça risque d’être assez rapide…

  2. Avatar de ray
    ray

    J’ai remarqué pour ma part que le Brésil allait devenir un très gros producteur de pétrole dans les années qui viennent.
    Ainsi va le monde, le Roue tourne. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
    Pour l’instant nous assistons à une réduction de la demande de pétrole qui va devoir fortement s’accélérer si nous ne voulons pas cuire à l’étouffée ou disparaître submergés par les eaux marines.
    Il est plus important de parler du « pic-CO2 » dont l’arrivée, la plus proche possible, sera la bienvenue. Parler de pic pétrolier c’est tout simplement se gourer de priorité et ne pas voir que, dès à présent, tout concourt à minorer fortement l’usage du pétrole.

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