Analyse de l’évolution du parc automobile américain: impact du programme Cash for Clunkers

 Les voitures et autres SUV’s, pick-up ou 4X4 américains consomment 10% du pétrole mondial sous forme d’essence, hors éthanol. De l’évolution du parc automobile américain vont donc dépendre pour une grande part l’évolution de la demande pour cette ressource et le cheminement des cours du baril de brut. Il apparaît donc important d’identifier les paramètres qui vont agir qualitativement et quantitativement sur les caractéristiques de ce parc. C’est ce que fait l’University of Michigan Transportation Research Institute. Ses chercheurs étudient en particulier la variation au cours du temps de la consommation moyenne des véhicules qui constitue avec le trafic moyen parcouru, la base de la consommation d’essence américaine. Leur étude montre que l’autonomie, en miles par gallon, des véhicules de type « light duty » évolue fortement au gré des évènements énergétiques et politiques (FIG.)

US-autonomy-cash-for-clunkers  

 Cette courbe est intéressante à plus d’un titre. Elle montre tout d’abord au début de 2008, l’impact de la montée des cours de l’essence qui avaient atteint 4$ le gallon au mois de Mai, sur le comportement des acheteurs américains. Elle montre le côté réversible du phénomène sur la deuxième moitié de l’année avec la décrue des prix du carburant. En 2009 c’est à la fois l’effet des prix des carburants et la montée du chômage qui selon les auteurs entraînerait les consommateurs à acheter des véhicules moins gourmands en carburant.

 Enfin cette étude montre comment un programme de prime à la casse d’un mois qui a concerné 690 mille véhicules peut agir de façon significative sur l’accélération des comportements des consommateurs. Passer en deux mois d’une consommation moyenne de 11 litres aux cent km à une consommation de 10,5 litres/100 montre l’efficacité de la mesure que nous avions déjà soulignée ici (LIRE).

 Dans les mois et les années à venir il est un paramètre encore plus important qui va agir sur le comportement des américains: la Mode! En effet les nouveaux modèles haut de gamme allemands ou japonais vont être « Smart and Green », le gros 4X4 va devenir ringard, réservé au seul usage des « red necks ». Poussée par la bonne conscience écologique il sera possible d’assister à une consommation américaine du plus léger, du moins polluant, du plus électrique des véhicules. Bouleversement culturel en route? Oui! Les Men in Black du Marketing des constructeurs mondiaux en ont décidé ainsi.

LIRE cette étude de l’UMTRI

Le 14 Septembre 2009

Commentaires

4 réponses à “Analyse de l’évolution du parc automobile américain: impact du programme Cash for Clunkers”

  1. Avatar de DJdri
    DJdri

    Oui enfin déjà le graphique ne part pas de 0 (on passe de 10,7L/100 à 10,5…), de plus cela ne concerne que les véhicules vendus, ce n »est pas la consommation moyenne du parc totale qui elle diminue beaucoup plus lentement (voire se stabilise si on tient compte du fait que les moteurs s’encrassent avec le temps et consomment plus une fois bien vieux !).

  2. Avatar de ray
    ray

    Vous avez raison DJdri ce n’est pas la consommation du parc, c’est celle des ventes du mois considéré. Mais la variation de consommation du parc sur une période donnée, prenons un an par exemple, est égale à la différence entre la consommation des vieux véhicules mis à la casse et celle des nouveaux achetés dans la période. Vous introduisez une finesse qui est le vieillissement d’un an du parc existant en dehors de ces mouvements d’entrées et sorties. Effectivement cela doit écorner l’économie, mais je ne sais pas de combien. En tous les cas, si on ne regarde que les véhicules concernés par la prime à la casse américaine (voir le lien dans le texte) qui s’est déroulée sur un mois 690 mille véhicules neufs consommant 9,4 litres/cent ont remplacé 690 mille vieux tromblons consommant 14,9 litres/cent en catalogue. Dans ce cas là, vous m’accorderez Djdri que le veillissement d’un mois du parc n’a que peu d’influence sur ce superbe résultat qui n’a coûté que 3 milliards de dollars.

  3. Avatar de DJdri
    DJdri

    « la variation de consommation du parc sur une période donnée, prenons un an par exemple, est égale à la différence entre la consommation des vieux véhicules mis à la casse et celle des nouveaux achetés dans la période. »
    Non, imaginons un parc de 10 millions de voitures, dont 9 millions consomment 12L/100, si on enlève en 1 an 1 million de voitures qui consomment 15L/100 pour les remplacer par celles qui consomment 9L/100, la variation de consommation du parc ne sera pas de 6L/100 (j’ai du mal comprendre).
    Bref tout ça pour dire que cette prime à la casse est une très bonen mesure pour l’économie car elle permet de casser le marché de l’occasion et de vendre plus de neuf ça c’est certain, mais je considère que broyer des voitures qui roulent encore pour les « recycler » à grand coups de MW c’est du gachis énergétique, enfin surtout du gachis tout court, malheursement la consommation est indisociable de la déjection, donc pour vendre plus il faut jeter plus…
    Si on regarde la quantité d’énergie nécessaire à fabriquer une voiture nouvelle et celle qui est économisée en roulant en voiture neuve pluto qu’en tacot (pendant quelques années), je suis sûr qu’on y perd.

  4. Avatar de ray
    ray

    Oui mon cher Djdri vous avez mal compris, parce que j’étais imprécis. C’est la différence de consommation en millions de litres, durant un an, de TOUTES les voitures mises à la casse d’une part et de TOUTES les voitures immatriculées d’autre part. C’est complexe parce qu’analogue aux problèmes de baignoires que l’on remplit d’un côté et que l’on vide de l’autre, si chers aux examens du Certificat d’Etude d’antan.

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