L’Agence Internationale de l’Energie se penche sur les émissions de CO2 liées à la génération d’électricité dans le monde

 L’AIE publie une étude (payante bien sûr, comme si cette institution ne devait rien aux Nations et donc aux contribuables qui la subventionnent) qui se penche sur les émissions de CO2 liées à la génération d’électricité dans le monde. En 2008 cette activité a généré entre 13 et 14 milliards de tonnes de CO2, soit dans les 44% de la totalité du CO2 mondial largué dans l’azur (Voir cette photo ). Si rien ne change dit l’AIE ces émanations atteindront 18 milliards de tonnes en 2030 (FIG.). Un tiers seront produits par les pays membres de l’OCDE et les deux tiers par les pays NON OCDE.

IEA-2009-power-plants 

 Heureusement, le scénario de référence de l’AIE est une sorte de chimère qui est destinée à effrayer tout le monde. Elle suppose qu’aucun infléchissement dans la politique énergétique mondiale ne sera apporté.

 Un tel graphique devrait cependant faire réfléchir bien des dirigeants dans le monde qui en l’absence de politique énergétique cohérente, font semblant de se mobiliser au travers de quelques pauvres éoliennes ou de projets exotiques d’implantation de générateurs solaires au milieu du Sahara et dont les autochtones ne voudront pas.

 La génération d’électricité est le sujet prioritaire dont devrait s’occuper le sommet de Copenhague si ses participants veulent avancer. Je dirais même que ce devrait être le seul sujet à l’ordre du jour. En effet c’est sur ce poste que l’enjeu est le plus important à court terme. C’est le thème sur lequel une coopération, avec transfert de technologies, entre pays riches (OCDE) et pays en développement (NON OCDE) doit être impérativement mise sur pied. Elle passe par le remplacement sur 20 ans dans l’OCDE et sur 40 ans dans les pays NON OCDE, de 90% des centrales à charbon ou à lignite par un mix nucléaire, gaz à cycle combiné, renouvelables. Les 10% restants ayant vocation à être équipées un jour de CCS.

 CO2-scénario-2010-2050 Un scénario réaliste (FIG.II) qui ne semble pas être formalisé de cette façon par l’AIE, doit impliquer en priorité la réduction des émissions des centrales des pays OCDE et une stabilisation de celles des pays NON OCDE, ce qui ne serait déjà pas mal. Puis à partir de 2020 avec la montée en puissance des économies des BRICs, entamer alors la décroissance des émissions des pays NON OCDE. C’est une simple question de bon sens. L’AIE curieusement semble préconiser l’inverse au nom d’un risque de « carbon lock-in » déjà bien avancé. Il m’étonnerait que la Chine adhère à un tel scénario semble-t-il assez incongru.

Remarque: il existe un autre sujet lié à l’utilisation du charbon, c’est sa transformation en carburants par procédé Fischer Tropsch. Ce procédé sans CCS devrait être formellement interdit.

Le 17 Septembre 2009.

Commentaires

3 réponses à “L’Agence Internationale de l’Energie se penche sur les émissions de CO2 liées à la génération d’électricité dans le monde”

  1. Avatar de Nicolas

    Cher Ray,
    Votre graphique mériterait une précision : il s’agit ici du C02 provoqué par les activités humaines. D’autres phénomènes naturels en émettent (éruptions volcaniques,…).
    De plus, est-il possible d’avoir la source et l’année de ce total de 30 Gt de CO2? Il serait également intéressant d’avoir le total en téq CO2 incluant les autres gaz à effet de serre.
    Article très intéressant, comme bien souvent!

  2. Avatar de ray
    ray

    La génération d’électricité est le plus souvent une activité humaine.
    J’ai déjà reporté le travail qui me semble être le plus sérieux sur les émissions de CO2 en 2008 qui est celui de l’Agence Néerlandaise pour la Maîtrise de l’Environnement qui évalue les émissions à 31,6 milliards de tonnes.
    http://www.leblogenergie.com/2009/06/en-2008-les-%C3%A9missions-de-co2-dans-le-monde-auraient-atteint-316-milliards-de-tonnes.html
    Quand à l’ensemble des GHG d’origines humaines ou inhumaines, nous aurons sûrement des chifres actualisés et forcément sujets à discussions, lors du sommet de Copenhague.
    Ce que l’on sait, par analyse des gaz dans l’atmosphère, c’est que le CO2 intervient pour 64% dans l’effet de serre et le CH4 pour 19%, le N2O et les CFC pour 6% chacun. La part relative du CO2 va en croissant, elle n’était que de 60% en 1990.

  3. Avatar de Nicolas

    Merci pour ces précisions.

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