Pour essayer de comprendre les évolutions des cours du pétrole à New York (WTI) ou à Londres (Brent) depuis le début de l’année il est nécessaire de comparer ces courbes avec celle des cours du dollar contre les autres monnaies. Pour cela il est pertinent d’utiliser L’US Dollar Index (USDX) coté sur l’ICE à Londres et qui représente le cours pondéré du dollar vis à vis d’un panier d’autres monnaies (Euro, Yen, Livre Sterling, $ Canadien, Couronne Suédoise et Franc Suisse). Un examen de l’USDX depuis le début de l’année permet d’identifier trois phases de grandes variations du dollar (FIG.). Une première phase de croissance, liée à la crise et à l’arrivée du Président Obama, au cours du premier trimestre. Puis durant le deuxième trimestre apparaît une phase de chute brutale du dollar accompagnant les largesses financières du Président et de son Administration. Enfin depuis le mois de Juin le dollar est entré dans un cycle de décroissance molle, sûrement liée à la baisse de crédibilité d’Obama et à la faiblesse des taux américains. Les cours du pétrole (FIG., courbe du bas) reproduisent ces trois phases monétaires avec une oscillation autour des 40$/baril au premier trimestre, un superbe rallye entre la mi-avril et le début du mois de Juin propulsant le baril à 72 $ et depuis une période d’oscillation autour des 70$/baril.
La baisse du dollar semble actuellement tenir à bout de bras les cours du baril vers les 72$, mais la spéculation à la hausse semble ne pas vouloir aller au delà. Les raisons sont multiples, liées à la fois aux conditions physiques d’échange du pétrole (faible demande, stocks pléthoriques), aux conditions météorologiques avec l’absence d’ouragan dans le Golfe du Mexique; enfin aux conditions de Marché avec un régulateur, la Commodities Trading Future Commission, qui doit mettre en place de nouvelles règles du jeu plus transparentes sur les échanges, à la demande expresse du Président américain.
A moins de l’arrivée d’un ouragan dans le Golfe du Mexique ou d’une nouvelle profonde chute du dollar, la meilleure probabilité d’évolution des cours du WTI va vers la stabilité ou vers la baisse. La sévérité forte ou faible des nouvelles règles du jeu proposées par la CFTC à la fin du mois (avant le G20?) déterminera la vivacité de la spéculation. Il est clair que les milieux financiers ne rêvent que de hausse des cours et feront en sorte de garder la main sur la direction des cours du pétrole et de ses dérivés. Ils vont cependant obtenir, de la part du Président, un lot de consolation intéressant: la cotation des droits d’émissions du CO2.
Ce sont là des problèmes beaucoup plus importants que le plafonnement des primes des traders, proposition qu’Obama ne peut pas accepter par risque de se retrouver avec tout Wall Street à dos. Que vaudrait un Président US avec les milieux financiers contre lui?
Le 19 Septembre 2009


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