L’imprévisibilité des cours du pétrole et autres commodities à moyen terme provient de la complexité des équations aux nombreux paramètres qui régissent les cours. Cependant, sur de brèves périodes de temps, il est possible d’identifier une ou deux variables déterminantes, admises comme telles par la majorité des professionnels qui animent les Marchés. Actuellement, depuis le mois de Mars dernier avec l’affaiblissement quasi continu du dollar et le démarrage du grand rallye sur les cours du pétrole, c’est clairement le taux de change du dollar qui est le paramètre de premier ordre (LIRE). Une démarche pour essayer de rationaliser cette équation confuse consiste à examiner un par un les paramètres déterminants et à essayer de pondérer leur impact à la baisse ou à la hausse sur les cours (FIG.).
– Les stocks de pétrole dans les pays OCDE sont pléthoriques, il est évident de leur attribuer la note de 5/5 dans la colonne prévoyant la baisse du WTI.
– Les prévisions économiques sont à la reprise, le Marché est optimiste sur ce point. Cela vaut un 3 ou 4/5 à la hausse.
– La spéculation veut la hausse, les Banques viennent sur le Marché des commodities pour faire du gras.
– Jusque là le Marché a joué essentiellement la faiblesse du dollar et a utilisé les commodities comme instruments de couverture. C’est un mécanisme pervers qui risque de mettre en péril toute amorce de reprise.
– Une règlementation plus stricte des Marchés est en préparation (LIRE) cela peut pousser à la baisse.
– Les ouragans sur le Golfe du Mexique n’ont pas été au rendez-vous et les conditions météorologiques américaines prévoient un hiver doux.
– Les risques géopolitiques semblent être à peu près maîtrisés par le nouveau Prix Nobel de la Paix.
– Les réserves mondiales de productions de pétrole sont abondantes à court terme, la preuve l’OPEP a fortement réduit ses quotas..
– L’OPEP produit au dessus de ses quotas et les productions NON OPEP sont injustement dénigrées et perçues comme fragiles, malgré la montée en puissance des productions brésiliennes et américaines.
Ce tableau avec toutes les incertitudes et imperfections qu’il contient montre qu’un revirement sur un paramètre déterminant comme l’évolution des taux de change du dollar contre les autres monnaies peut faire basculer le marché du pétrole vers la baisse. En effet les conditions sur les échanges physiques de pétrole sont objectivement baissières.
Hier nous avons entendu J.C.Trichet râler contre la volatilité du dollar, puis Ben. Bernanke affirmer qu’il n’hésiterait pas à remonter les taux dés que la reprise pointera son nez. Il ne veut pas commettre les erreurs de son prédécesseur qui, ennivré par sa popularité, avait laissé traîner les taux bas durant trop longtemps, une des causes majeures de la crise ultérieure. Il apparaît donc aujourd’hui qu’un resserrement des conditions de crédit aux Etats-Unis qui inverserait la tendance du taux de change du dollar, serait de nature à dégonfler les très puissantes velléités spéculatives sur le pétrole et autres produits dérivés. Spéculation qui arrive à faire monter les cours d’une ressource, sur un marché physique largement suralimenté. Mais cela n’indigne personne.
Le 9 Octobre 2009.
–


Laisser un commentaire