Lockheed Martin plonge dans les vagues avec OPT

 Le Groupe international Lockheed Martin après avoir signé une lettre d’intention au mois de Janvier dernier, vient d’annoncer la création d’un « commercial engineering services agreement » avec le spécialiste anglo-américain de l’utilisation de l’énergie des vagues OPT (Ocean Power Technologies) créé en 1994. Selon cet accord Lockheed Martin apportera à OPT son expérience dans l’intégration des systèmes, dans les méthodes de production et dans l’optimisation de la technologie de ces capteurs d’énergie des vagues que constituent les PowerBuoy. Cette alliance a pour objectif de permettre aux deux Sociétés de déployer une offre commerciale en Amérique du Nord.

OPT-vagues

Ces systèmes basés sur la récupération inertielle de l’effet de yo-yo créé par les vagues pâtissent de faiblesses majeures auxquelles il faut remédier pour rendre la solution financièrement acceptable. La première est la faible puissance nominale d’une bouée. Aujourd’hui OPT propose un prototype de 150 kW de puissance électrique, d’après ce constructeur il pourrait faire évoluer la technologie pour atteindre 500 kW de puissance unitaire. La conséquence de cette faible puissance unitaire est un investissement élevé rapporté au MW installé. Le montant qu’OPT voudrait atteindre sur des productions industrielles est de 4M$ par MW, c’est deux fois le prix des récentes transactions sur l’éolien offshore. Le facteur de charge estimé à 30 à 45% selon le lieu d’implantation des bouées, est du même ordre de grandeur que celui de l’éolien offshore en Mer du Nord qui calcule ses productions sur 3500 heures par an, ce qui équivaut à un facteur de charge de 40%. Enfin le raccordement d’un champ de bouées à la terre et la conversion de l’énergie électrique en un courant acceptable par le réseau n’est pas une mince affaire qui ne se justifie que pour des puissances de plusieurs dizaines ou centaines de MW.

C’est donc une équation complexe qui doit être abordée dans sa globalité. L’appui de Lockheed Martin qui vient ainsi faire un peu de greenwashing, ne sera pas de trop pour aider OPT aux Etats-Unis. Sur la nouvelle, le cours de l’action OPT s’est accru hier de 45% sur le Nasdaq.

Cet accord américain vient compléter géographiquement les accords conclus par OPT avec un consortium japonais (Idemetsu Kosan, Mitsui Engineering, ..) qui veut également évaluer cette technologie au Japon sur un champ d’au moins 10MW et obtenir bien sûr une licence.

LIRE le communiqué de Lockheed Martin.

LIRE l’accord japonais.

CONSULTER une récente et intéressante présentation d’OPT sur le sujet.

Le 14 Octobre 2009

Commentaires

Une réponse à “Lockheed Martin plonge dans les vagues avec OPT”

  1. Avatar de JP
    JP

    Un détail à propos de la conversion du courant:
    Ca n’apparait peut-être pas dans les devis des fabricants, mais normalement on ne devrait pas voir de surcout d’échelle pour les petites puissances.
    Ces conversions se font par découpage. Le coeur du dispositif sont les transistors IGBT de puissance. Ceux-ci sont équivalents à des grosses puces. Et comme les Pentium, au delà d’une certaine puissance, la taille de la puce la rend difficile à fabriquer, et l’évacuation de la chaleur devient très lourde à gérer. De mémoire, la limite est justement vers quelques centaines de kW (peut-être même juste 100kW). Les plus fortes puissances nécessitent donc d’utiliser nombre de transistors montés en parallèle (ce qui cause d’autres raisons de s’arracher les cheveux). Bref, ce n’est qu’en additionnant des mécanismes de moyenne puissance que l’on obtient les plus fortes. On ne bénéficie donc pas du phénomène physique primordial pour les économies d’échelle, le fait que souvent les couts relatifs décroissent, et les rendements croissent, simplement avec la taille.

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