Les consommations de produits pétroliers aux Etats-Unis durant le mois d’Août, publiées par l’EIA, confirment clairement le processus d’adaptation en cours des acteurs économiques à la nouvelle donne économique et environnementale, par une baisse importante de leurs dépenses énergétiques. Les chiffres montrent, même en l’absence provisoire de contrainte climatique formelle, que ces consommations ne reviendront plus aux niveaux d’avant crise. Les consommations mensuelles moyennes d’essence, hors éthanol, sont restées sensiblement étales durant les trois mois d’été et proches du niveau de ceux de l’année précédente (FIG.I), alors que les prix du gallon qui avaient dépassé les 4$ il y a un an de cela, étaient beaucoup plus dissuasifs. Le faible accroissement de consommation d’essence de 2% sur les trois mois, par rapport à la même période 2008, a sensiblement été assuré par des productions d’éthanol supplémentaires.
Mais cette stabilité des consommations d’essence qui représentent 50% des consommations de pétrole américaines n’est pas retrouvée pour les autres produits pétroliers qui constituent l’autre moitié. Au contraire ceux-ci affichent une baisse des consommations toujours maintenue. Le transport aérien qui a procédé à de rigoureuses adaptations, voit ses consommations de kérosène baisser de 10% par rapport à l’année précédente, le transport routier de fret et autres utilisateurs de gasoil et de fuel affichent une baisse des consommations de 8%, les consommations de gaz liquéfiés et autres produits pétroliers affichent une baisse de 5%. Au total ces consommations autres que l’essence, autour de 9,5 millions de barils/jour, affichent un recul de 7% au mois d’août (FIG.II), confirmant ainsi les résultats des mois précédents.
Ces chiffres mettent en évidence le processus en cours, partout dans le monde, d’adaptation des économies à la nouvelle donne énergétique. Les acteurs économiques ont compris qu’il fallait impérativement désensibiliser leur activité aux fluctuations de prix de l’énergie, le processus est en marche, y compris aux Etats-Unis qui voient l’activité de leurs raffineries se réduire de 3 à 4% par an sur un marché encombré de stocks spéculatifs pléthoriques.
La spéculation sur les produits pétroliers qui évoque une reprise imminente de l’économie accompagnée de consommations flamboyantes de pétrole, raconte des Fables pour les gogos.
Remarque: les demandes américaines hebdomadaires en produits pétroliers publiées par l’EIA quand on les compare aux demandes mensuelles publiées et validées deux mois après, apparaissent bien souvent comme totalement farfelues (FIG.III). Par exemple, la croissance de consommations estimée au mois d’Août par les valeurs hebdomadaires, disparaît subitement dans les chiffres mensuels. Ce sont ces publications hebdomadaires cependant qui peuvent entraîner des variations de cours des produits pétroliers lors de leur parution, généralement le Mercredi.
Le 31 Octobre 2009




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