L’ascension des cours du pétrole stoppée par une demande languissante

Malgré l’arrivée de l’ouragan Ida dans le Golfe du Mexique, de surprenantes prévisions de consommations mondiales croissantes de produits pétroliers en 2010 par l’Energy Information Administration (LIRE), de la grande faiblesse du Dollar Obama, plombé par les dépenses fastueuses de l’Administration américaine et une politique de taux administrés quasi nuls, les cours du pétrole sont restés étonnamment stables durant la semaine (FIG.), nettement au dessous de la barre des 80$ le baril. Il est vrai que de Margerie, le patron de Total, a fait quelques déclarations à sa façon, largement reprises par les agences. Citons Reuters: « Aujourd’hui le prix du pétrole est entre 70 et 80$. Il pourra même demain atteindre 90$. Mais, je vous le dis, si vous regardez l’offre et la demande le prix devrait être plus bas ». Type de déclaration de la part d’un patron d’une Major du pétrole dont l’apparente naïve sincérité surprend toujours les milieux économiques anglo-saxons, aux messages beaucoup plus convenus. Les stocks pléthoriques mondiaux, à 70 millions de barils au dessus de la moyenne sur 5 ans, sont toujours en place. Il n’y a donc aucune raison pour que l’OPEP change quoi que ce soit dans sa politique de production très rentable, avec des volumes réels commercialisés au dessus des quotas convenus.

WTI-USDX-2009-11

Toutes les conditions sont rassemblées pour que le pétrole, devenu trop vite trop cher, perde pour un temps, son statut d’instrument de couverture contre la baisse du dollar.

Le 14 Novembre 2009 

Commentaires

5 réponses à “L’ascension des cours du pétrole stoppée par une demande languissante”

  1. Avatar de René GRAU

    Bjr,
    1- concernant votre post sur le changement climatique ( étude Scafetta): vous avez l’art de dénicher des études passionnantes, bravo pour ce papier.
    2- concernant le prix du pétrole: les stocks ou la demande court- terme ne sont plus que des variables d’ordre 2 pour faire le prix.
    J’en veux pour preuve:
    a/ le prix du charbon n’a cessé de progresser pendant tout novembre, alors qu’il n’y a pas vraiment de spéculation sur cette matière
    b/ l’or lui aussi ne cesse de progresser: si vous tracez le prix de l’or à monnaie constante depuis 1970 et que vous mettez en parallèle le CPI aux usa, il vous sautera aux yeux que le prix de l’once à dollar constant est un indicateur avancé de l’inflation à court/moyen terme. Comme l’inflation actuelle ou prévisible est très faible, cela signifie que les opérateurs voient à moyen terme et il en va de même pour le pétrole. On ne pense pas 2009 ou 2010 mais 2011 ou + loin: une chose est sûre, bientôt la demande sera plus forte que l’offre et c’est cela qui est payé.
    Amicalement,
    RG.

  2. Avatar de ray
    ray

    René, les prix du charbon australien se valorisent en raison d’une croissance prévisible des besoins marginaux de la Chine et surtout de ceux de l’Inde. Mais il ne faut pas oublier que ces échanges spot de charbon sont des marchés très étroits qui ne veulent pas dire grand-chose.

  3. Avatar de René Grau

    Formation du prix du baril:on peut faire le parallèle avec le prix d’une action.
    Le prix d’une titre est égal aux flux futurs actualisés.
    1/ quand le capital est verrouillé par un actionnaire majoritaire et que celui-ci est de notoriété publique non vendeur, alors les flux futurs sont égaux aux bénéfices actualisés.
    2/ MAIS, si le capital est non verrouillé , que la société est considérée comme une cible, alors un terme supplémentaire s’ajoute aux bénéfices, savoir le prix (estimé) de l’OPA.
    Quant celle-ci est proche, les bénéfices à venir deviennent des variables d’ordre 2 voire ne comptent plus du tout.
    C’est pareil pour le baril: jusqu’en 2006, les variables qui permettaient de prévoir le prix du baril s’appelaient stocks et demande court-terme.
    Depuis 2007, le marché analyse que l’offre de pétrole va se trouver contrainte dans un avenir proche ( on ne pourra pas produire autant qu’on veut), et c’est cette variable nouvelle ( équivalente au prix de l’OPA pour une action) qui s’ajoute aux variables stocks et demande. On peut même prévoir que cette variable va devenir prépondérante au fur et à mesure que les mois vont passer: le niveau des stocks n’aura plus aucune influence sur le prix.
    RG.

  4. Avatar de JP
    JP

    encore un cas de modèle déconnecté du réel
    une fois que les moyens de stockage sont saturés, les prix anticipés pour le pétrole ne peuvent avoir aucun impact sur le prix courant
    l’or ou les actions relèvent d’un modèle différent: il n’y a aucune limite physique à leur « stockage ». Au contraire, c’est leur état naturel d’être stockés (entre deux transactions).

  5. Avatar de data
    data

    Bonjour,
    Cela fait longtemps que je suis ce blog, et les commentaires des lecteurs qui vont avec, et je dois dire que tout cela est très enrichissant. Je suppose que bon nombre d’entre vous ont lu cet article , pour les autres , cela vaut le détour :
    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2888

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