RTE vient d’annoncer que le solde des échanges d’énergie électrique avec nos voisins était négatif au mois d’Octobre. Ce qui est surprenant c’est que certains commentateurs semblent surpris par cette nouvelle, alors que nous avons assisté ces dernières années à une dégradation lente et semble-t-il inexorable de cette performance. Ce qui est surprenant c’est que ce passage en négatif soit situé si tôt dans l’année et dans un climat de faible demande (FIG.)
Cette situation, attribuable à des performances opérationnelles de l’outil de production d’EDF des plus médiocres, montre le dur vieillissement du parc nucléaire français maintenu par des équipes parfois indisponibles.
Cet état de fait illustre combien dans certaines grandes entreprises, les dirigeants font passer leur passion stratégique avant d’avoir assuré l’excellence opérationnelle de leur boutique. Bien sûr l’Italie, la Grande -Bretagne, les Etats-Unis sont des pays dans lesquels EDF peut faire de grandes choses, mais encore faudrait-il qu’elle sache approvisionner en qualité et en quantité ses clients français et participer un tant soit peu à l’équilibre de la balance commerciale de notre pays.
Les rodomontades du futur patron de ce Groupe, qui, dans Les Echos, porte jugement sur la médiocrité des performances d’AREVA et lui prescrit une organisation plus morcelée, tombent vraiment mal. Mais il n’est pas sûr qu’EDF ait les moyens des ambitions de son futur patron.
Le grand risque qui menace toute cette industrie plus ou moins bancale de l’énergie électrique française est le repli intérieur, au nom du concept totalement ringard de « filière française » (Ouvrez-le ban!). Nos entreprises (AREVA T&D) dans les équipements et les infrastructures d’acheminement et de distribution de l’énergie électrique doivent lutter contre Siemens ou ABB très agressifs et qui sont deux fois plus gros. Une alliance équilibrée avec la partie équivalente de General Electric serait un formidable pas pour faire acquérir la taille mondiale nécessaire à ces activités.
De même dans l’électronucléaire, les alliances doivent être mondiales pour s’adresser à un marché qui sera majoritairement asiatique et dans lequel les choix sont politiques. Les axes Nippo-américains (GE-Hitachi ou Toshiba-Westinghouse) ou Germano-russe en sont la preuve. AREVA doit s’allier, c’est évident…mais surtout pas avec un Groupe français. Or c’est bien cela qui la menace. Le partenaire tout désigné d’AREVA, le japonais Mitsubishi Heavy Industries, n’attendra pas une ou deux décennies de plus, il trouvera bien plus tôt, grâce à son immense compétence technologique, un autre allié plus disponible et plus perspicace.
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Le 18 Novembre 2009


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