Etats-Unis : la demande en produits pétroliers poursuivait sa descente au mois de Septembre

L’Energy Information Administration  publie des statistiques sur les consommations de pétrole chaque semaine. Les valeurs publiées sont globalement entachées de grosses approximations qui les rendent peu fiables. Avec un délai de deux mois la même Administration publie les chiffres mensuels, parfois assez différents à la moyenne des valeurs hebdomadaires publiées jusque là. Pour être sérieux dans les analyses et les commentaires il est donc impératif de partir de ces chiffres mensuels. La demande en produits pétroliers du mois de Septembre apparaît en hausse par rapport à il y a un an, mais ce résultat est du à la référence de Septembre 2008 qui avait été fortement perturbée par les ouragans dans le Golfe du Mexique. Pour porter jugement de façon à peu près pertinente, il faut comparer les chiffres du mois de Septembre avec la tendance longue des mois précédents (FIG., courbe rouge). La demande, hors éthanol, qui ressort à 17,7 millions de barils/jour se situe exactement sur la droite de corrélation établie depuis Janvier 2007 et qui affiche une pente négative annuelle de -1,2 million barils/jour. Les données provisoires publiées sur Octobre et Novembre qui n’indiquent pas de reprise des consommations devraient suivre cette tendance. En d’autres termes aucun indice publié à ce jour ne peut laisser penser à une reprise imminente des consommations en produits pétroliers aux Etats-Unis. Seul le trafic routier tend à afficher une timide reprise (LIRE) ce qui explique la stabilité des consommations d’essence hors éthanol. La décision de l’EPA de repousser de 6 mois, en attente d’essais complémentaires, le feu vert pour donner son agrément au E15 (essence à 15% de fuel-éthanol) qui remplacerait le E10 est la seule mesure susceptible de maintenir les consommations d’essence hors éthanol dans les mois à venir. Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter.

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Une analyse par types de produits montre que la consommation d’essence, hors éthanol, demeure globalement stable ou légèrement décroissante, mais que par contre les autres produits comme le fuel/diesel (distillate), le kérosène ou les gaz comprimés liquéfiés affichent tous de forts retraits de consommations (FIG.II). Il faut attribuer ce résultat à la crise économique, bien sûr, mais aussi à tous les efforts de progrès vers une meilleure efficacité énergétiques des entreprises américaines et des foyers de ce pays. L’orientation des raffineries vers la production relative de plus de carburants grâce à la conversion profonde, explique également la moindre disponibilité de sous-produits du pétrole vendus à vil prix

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L’ensemble de ces données sur le marché physique des produits pétroliers ne milite pas pour une envolée des cours du pétrole. Ceci est de plus conforté par de fortes productions russes (>10 millions de barils/jour) et américaines (>8 millions de barils/jour en intégrant le fuel éthanol) qui viennent s’ajouter aux dépassements de quotas des membres du cartel de l’OPEP (LIRE). Il est à prévoir des stocks en croissance dans les mois à venir.

Le 4 décembre 2009
 
 

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