L’industrie automobile en France poursuit inexorablement son repli amorcé depuis cinq ans

Le Directeur Général du Groupe Renault, Patrick Pelata, vient d’être convoqué par notre sympathique et compétent Ministre de l’Industrie pour lui rendre compte des vues de sa Société sur l’avenir de la construction automobile en France. Visite protocolaire de pure forme durant laquelle l’industriel va répéter au représentant de l’Etat que les coûts industriels français sont incompatibles avec les prix bas du marché, que des réformes structurelles sont indispensables pour alléger les charges des industriels, mais qu’il ne veut pas brutalement réduire les feux, malgré la disparition programmée de la prime à la casse. Développer un pôle véhicule électrique en France est une proposition que Renault a déjà formulée et qui rend l’entreprise difficilement attaquable sur sa stratégie et sa mise en oeuvre.

Industrie-INSEE-1990-2009 

L’INSEE vient de publier les statistiques industrielles du mois de Novembre qui vont dans le bon sens, avec une activité en croissance de +1,6% pour l’Industrie manufacturière par rapport à celle du mois précédent (FIG., courbe violette). Elle est tirée en particulier par la construction automobile (courbe rouge) qui affiche un +8,5% succédant à un -6,1% du mois précédent. Tous ces chiffres sont bien sympathiques mais ils oublient de dire que l’industrie automobile se situe 30% plus bas que ce qu’elle affichait en moyenne en 2005 et que l’industrie manufacturière est en moyenne en repli de 10%, le tout sur un fond d’entrées de commandes assez déprimé.

Le vrai débat que les Français devront un jour aborder, après les généralités confuses sur l’Identité Nationale, portera sur la volonté de notre Nation à rester industrielle et innovatrice. Il y a là une question de fond à laquelle, pour l’instant, la réponse de fait, par les comportements de nos concitoyens et par les lois qui les régissent, est franchement négative.

LIRE l’info rapide de l’INSEE.

Le 11 Janvier 2010

Commentaires

4 réponses à “L’industrie automobile en France poursuit inexorablement son repli amorcé depuis cinq ans”

  1. Avatar de Christian
    Christian

    Cher Raymond,
    Les deux débats ne sont pas orthogonaux !
    Je pense -et je crois que je ne suis pas le seul, j’espère même que c’est votre cas- que quelques grandes réussites industrielles font partie de l’identité nationale :
    la manufacture des Gobelins, la Tour Eiffel, Concorde, le TGV. Toutes ont d’ailleurs été pensées pour être emblématiques.
    Allez donc contribuer sur le site du ministère ! 😉
    Dans la même veine, je recommande quelque fois à mes étudiants de faire de la mythologie comparée pour comprendre les différences de politiques énergétiques…
    PS: au passage, je recommande aux curieux le livre de Gabrielle Hecht « Le rayonnement de la France : Énergie nucléaire et identité nationale après la Seconde Guerre mondiale ». Paris, La Découverte, 2004

  2. Avatar de ray
    ray

    Christian, je vois que vous avez du mal à trouver des réalisations récentes dans votre liste à la Prévert. C’est bien cela qui m’inquiète. Mais je suis d’accord, les Gobelins étaient une formidable manufacture.

  3. Avatar de Christian
    Christian

    Je suis bien embarrassé effectivement.
    J’aurais bien cité quelques réussites européennes, qui en quelque sorte prendraient -ou auraient du prendre- le relais des réussites françaises, mais je dois avouer que je n’ai plus la foi…
    En je vais éviter de nourrir le troll en relançant le débat sur la construction européenne…

  4. Avatar de ray
    ray

    Allez, un coup de pouce: je pense qu’Ariane Espace est un vrai succés.
    Quand à la construction européenne, elle passera son bac par la mise en place d’une politique de l’énergie qui reste à définir par une Commission totalement incompétente. ActeI, ScèneI il faut donc doter la Commission d’un centre de compétences du style Air Ressources Board californien (CARB)qui en dialogue avec les industriels élaborerait les éléments d’une telle politique. C’est une affaire qui demandera au bas mot dix à quinze ans de travail.

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