Comment réussir dans le colossal marché potentiel des batteries pour véhicules électriques?

 Le marché des batteries avec l’arrivée des véhicules électriques va changer d’échelle. De quelques dizaines de Wh pour un ordinateur portable, à un kWh pour un véhicule hybride le marché va passer à des batteries de 5 à 10 kWh pour les véhicules hybrides rechargeables au secteur (Plug-in) et à des batteries de 16 à 25 kWh pour les véhicules purement électriques. Les spécialistes du secteurs fourbissent leurs armes pour affronter la croissance exponentielle de la demande qui selon le Nikkei pourrait passer d’un marché des batteries de traction de voitures de 3 milliards de dollars en 2010 à plus de 20 milliards en 2014. Cette croissance nécessitera des investissements d’une multitude de sous-traitants des grands constructeurs de batteries qui produisent les matières électroactives, les feuillards supports, les électrolytes, les séparateurs et autres composants. Il est possible de citer l’exemple du japonais Nippon Denko qui est une entreprise spécialisée dans l’élaboration d’alliages de Fer et divers dérivés du Bore, du Chrome, etc. Elle s’est diversifiée dans la production d’électrodes à base de spinelle de manganèse LiMn2O4 et compte passer sa capacité de production de 700 tonnes de spinelle par an à 2700 tonnes en 2010. Un calcul simple montre que ce volume est suffisant pour alimenter 40 mille batteries de 24 kWh de Renault-Nissan par exemple. Donc voici un exemple d’un sous-traitant qui ne se contente pas de vendre la matière active, il a investi pour pouvoir produire un composant important de la batterie: les électrodes positives.

FIG. Le marché mondial des batteries pour EV devrait dépasser les 20 milliards de dollars en 2014 (Nikkei)

Li-Ion-market-2008-2014

 L’autre porte d’entrée sur ce marché sera l’innovation avec des électrodes de plus fortes capacités volumiques qui pourront s’oxyder à plus hautes tensions (5V) ou qui pourront emmagasiner plus de lithium par unité de volume comme les composites à base de Silicium. Les domaines des séparateurs résistant à haute température ou des électrolytes (conducteurs ioniques) ininflammables seront favorisés pour assurer une sécurité intrinsèque à la batterie et lui permettre de monter en tension de charge. Ces progrès devraient déboucher sur de meilleurs rendements et donc sur une moindre utilisation de matières pour stocker l’énergie électrique de façon plus compacte. Dans un premier temps les constructeurs nippons visent un objectif de prix de batterie de 500$/kWh à l’horizon 2015, c’est à dire demain. Ces réductions de prix devraient permettre d’élargir le marché des batteries à d’autres applications industrielles.

 La bataille entre innovateurs nippons ou coréens et productions low-cost chinoise sera rude. Seule une avance systématique d’une génération de batterie permettra aux industriels de l’OCDE de résister face à la déferlante chinoise. Les sous-traitants nippons ne vont pas tarder à arriver en Europe ou aux Etats-Unis dans les bagages des constructeurs de véhicules. Les Etats les plus malins les accueilleront à bras ouverts avec un argument essentiel, la présence de laboratoires pointus et ouverts sur les problèmes industriels qui les aidera dans leur démarche innovante.

LIRE la nouvelle concernant Nippon Denko

Le 3 Février 2010

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