La Japan Photovoltaic Energy Association nous dit le Nikkei vient de publier les statistiques de cette industrie en 2009. Les livraisons en volumes sont globalement en croissance de 20% avec 1387 MW de modules ou de cellules photovoltaïques commercialisés (FIG.). Les livraisons à l’export affichent une baisse de 2,4% mais le marché intérieur est en croissance de 115%. Ces données sont cohérentes avec la reprise des subventions par le Gouvernement japonais depuis le mois d’Avril 2009. Le soutien apporté à cette industrie permet aux industriels locaux de charger leurs nouvelles unités de production. Le marché intérieur qui représentait en volume 20% des livraisons en 2008 est ainsi passé à 35% en 2009. Compte tenu de cette croissance rapide il est même encore plus pertinent de se baser sur les chiffres du quatrième trimestre qui indiquent une part de marché intérieur de 44%, représentant un triplement des volumes livrés par rapport à ceux du même trimestre 2008.
Les volumes qui avaient stagné entre 2005 et 2007 avaient repris en début 2008, tirés par la demande espagnole. Les mesures de soutien internes sont arrivées au bon moment pour dynamiser la demande.
Face à la concurrence chinoise et américaine à bas prix, les industriels japonais vont probablement axer leur stratégie sur trois axes essentiels:
1- verrouiller le marché intérieur et maintenir leurs volumes à l’export avec des produits hauts de gamme,
2- étendre leur marché international par une politique d’accord de licences à des acteurs locaux qui apportent les capitaux et la maîtrise des commandes, verrouillée par les Administrations locales (Exemple: Sharp en Italie),
3- développer de nouveaux produits plus performants ou plus économiques pour respectivement alimenter leur marché intérieur et supporter leurs accords de licences.
D’autre part, le Japon dans les années à venir va devenir la vitrine de ce qui se fera de mieux dans le domaine de l’énergie photovoltaïque, du stockage de cette énergie dans des batteries (Na-S ou Li-Ion) et dans la mise en place de réseaux électriques intelligents. Cette approche au niveau de systèmes complexes permettra alors aux industriels nippons d’exporter leur technologie, le module photovoltaïque n’étant devenu qu’un composant parmi tant d’autres.
Les industriels français, plutôt que d’essayer naïvement de produire du Silicium, doivent impérativement s’inspirer de cette démarche de maîtrise des systèmes complexes à forte valeur ajoutée.
Le 16 Février 2010


Laisser un commentaire