La fièvre photovoltaïque est un syndrome qui a été bien identifié depuis deux ans, lors de sa première manifestation massive en Europe, durant la première partie de 2008. Ce fut la célèbre « grippe photovoltaïque espagnole » qui fit de nombreuses victimes et participa aux ennuis économiques de ce pays. Pour bien comprendre ce processus violent, il faut tout d’abord en analyser les causes. Elles sont simples.
1- il faut tout d’abord un pays à la fibre écolo, ou plus exactement voulant séduire son électorat écolo, et qui décide subitement d’octroyer de larges subsides aux implantations de modules photovoltaïques sur son territoire, bien sûr sans établir de quotas en volumes,
2- une autre condition est la situation de l’industrie photovoltaïque actuelle où les capacités de productions sont deux fois plus importantes que le marché, où les prix, en conséquence, s’effondrent et où tous les industriels veulent se refaire sur les volumes,
3- enfin il est nécessaire que des liquidités existent, ce qui est une condition largement satisfaite aujourd’hui par les largesses keynésiennes des divers plans de relance qui, on le sait, préfèrent s’investir dans des coups plus ou moins spéculatifs comme le pétrole papier ou la chasse aux subventions d’Etat garanties sur 20 ans, plutôt que dans l’aide à des PME locales, plus ou moins mal en point.
En 2009 ces trois conditions étant réunies en Allemagne, telle une nuée poussée par les vents d’Est, les industriels asiatiques ont déferlé sur les tarifs attractifs pour faire ainsi exploser les prévisions en volumes les plus optimistes d’au moins un GW. La verte Allemagne envisage sérieusement de baisser les tarifs sponsorisés qui prélèvent sans raison du pouvoir d’achat à ses citoyens.
En ce début 2010 c’est maintenant la Tchéquie qui est dans l’oeil du cyclone, avec des tarifs sponsorisés du MWh à 480 euros (12,25 couronnes par kWh), supérieurs à ceux de l’Allemagne.
Alors, sous la menace photovoltaïque, les Députés tchèques viennent de voter à toute vitesse un texte donnant le feu vert au gouvernement pour réduire les tarifs actuels. Au niveau actuel ils assurent au prix du marché des modules un pay-back autour des cinq ans sur la base d’un prix d’installation de 3 euros/kW où 2,5 euros/kWh. Le texte qui fixe le seuil de révision des tarifs pour un pay-back inférieur à 11 ans, doit passer maintenant devant la Chambre Haute. Entre temps ce sont quelques GW qui seront commercialisés dans ce pays.
LIRE la nouvelle sur Reuters. Elle confirme qu’il sera toujours audacieux de faire des prévisions sur ce business subventionné par des pays largement endettés.
Le 18 Mars 2010

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