Le constructeur bavarois BMW ne cache pas ses ambitions dans le développement de certaines technologies applicables à l’industrie automobile. Par exemple, il veut être le premier, avant 2015, à proposer pour son premier modèle électrique de la série Megacity Vehicle, une solution à base de composites armés de fibres de carbone. Le principal frein à de tels développements aujourd’hui est tout bêtement le prix de revient de ces pièces fabriquées encore de façon artisanale, à l’aide d’opérations de polymérisation en moules de longues durées, incompatibles avec les cadences des séries automobiles. Bien sûr celui qui saura franchir l’obstacle technologique par l’approvisionnement de composants à bas prix et par la mise au point de procédés rapides de production, aura un avantage concurrentiel évident dans la définition de véhicules électriques très légers et donc de longue autonomie, répondant ainsi aux attentes d’une clientèle exigeante.
Alors BMW s’est lancé en 2009, dans une coopération avec le fabricant de fibres de carbone américain SGL au travers d’une joint venture dans laquelle l’allemand possède 49% des parts. Pour cela les fibres de carbone seront produites dans une usine de Moses Lake aux Etats-Unis, dont la réalisation vient d’être décidée par la filiale commune. Par la suite les tissus à base de carbone et les pièces détachées ou autres structures en matériaux armés seront produits en Allemagne.
Cette usine américaine produira les fibres de carbone pour les besoins de BMW à partir de fibres de polyacrylonitrile produites spécialement au Japon au sein d’une structure partagée entre cette filiale et Mitsubishi Rayon. La filière composite BMW semble complètement verrouillée par un projet industriel cohérent qui va se dérouler sur une bonne dizaine d’années pour arriver à maturité industrielle.
Ce très bon exemple montre que le greenbusiness, c’est exactement du business comme avant qui repose sur des technologies maîtrisées. Celui qui veut se développer dans ce champ doit d’abord maîtriser ses technologies et ses coûts. Et ça, ce n’est pas aux rêveries élégantes et déboussolées des Grenelles et autres Lisbonne qu’on l’apprend. C’est en bossant en clusters sur les procédés et en investissant à long terme dans les usines. Hard is life!
LIRE le communiqué de BMW sur le sujet.
Le 7 Avril 2010

Laisser un commentaire