La baisse des consommations de produits pétroliers des pays OCDE devrait se poursuivre en 2010

 En 2009, informe l’EIA, les consommations en produits pétroliers des pays de l’OCDE ont affiché une baisse de 2,17 millions de barils par jour par rapport à celles de 2008, ce qui représente une baisse de 4,6% en volume. Cette chute des consommations OCDE n’a été que partiellement compensée par une modeste hausse des consommations des pays NON-OCDE de 1,2% (+0,46 million barils/jour) ce qui ramène les consommations mondiales pour 2009 à 84 millions de barils/jour, soit une baisse de 2% par rapport à 2008 (-1,7 million de barils/jour).

 Depuis la mi-2005, à près de 50 millions de barils/jour, où ce mouvement de baisse des consommations de produits pétroliers des pays les plus riches de la planète a débuté, la courbe de décroissance sur 12 mois cumulés affiche un retrait de 9% ou 4,5 millions de barils/jour (FIG.).

Conso-OCDE-cumul-2005-2009-12

 Il est clair que ce mouvement qui avait à fin 2009 plus de quatre ans d’ancienneté, a été accéléré par la crise en 2008 et 2009. Mais il est clair aussi que la plupart des pays OCDE qui vont afficher des croissances moyennes sinon médiocres, vont poursuivre ce mouvement de désengagement progressif vis à vis des produits pétroliers. L’Europe, mal en point, devrait en particulier rester un contributeur important à cette décroissance. Les Etats-Unis qui affichaient au mois de Janvier 2010 un retrait de 600 mille barils/jour (-3%) par rapport au même mois de 2009 devraient également présenter à la fin 2010 au mieux une stabilité de leur consommation et le plus probablement un léger retrait.

A partir des données de PIB et sur la base d’une croissance de ce paramètre global de 2% en 2010 pour l’ensemble des pays OCDE, il est possible d’évaluer la baisse des consommations de produits pétroliers en 2010 autour des 1% (FIG.II). Ce rythme correspond sensiblement à celui observé en 2006 et 2007.

Conso-OCDE-PIB-2005-2009

Il semble donc raisonnable de pronostiquer aujourd’hui, pour l’ensemble de 2010, une baisse des consommations en produits pétroliers sortant des raffineries des pays OCDE de l’ordre de 400 mille à 500 mille barils/jour.

A cette baisse globale des volumes, pour chiffrer l’impact réel sur la consommation de pétrole, il faut aussi déduire la croissance des consommations de biocarburants durant l’année. Sur la base d’une croissance de consommation de ces biocarburants de 10 à 15%, ce sont autour de 200 ou 300 mille barils/jour de plus qu’il faudra ristourner à la consommation globale de pétrole en 2010.

Ces valeurs sont très éloignées des prévisions de celles de l’Agence Internationale de l »Energie qui vient de revoir les volumes 2010 à la hausse, avec une variation des consommations mondiales entre 2009 et 2010 de 1,7 millions de barils/jour. L’AIE est dans les faits le principal supporter de la spéculation sur le pétrole qui se porte très bien. D’après Bloomberg il s’est échangé hier sur le seul NYMEX 1,42 MILLIARDS de barils papier de pétrole. Record historique qui représente 17 fois la consommation mondiale et pas loin de 80 fois la consommation américaine de la journée. Quand la spéculation va, tout va!

Le 14 Avril 2010

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