Le trafic routier américain dont les données sont publiées tous les mois par la Federal Highway Administration, avait débuté sa décroissance en Décembre 2007, donc bien avant la crise, alors que le prix des carburants à la pompe étaient passés au dessus du seuil psychologique de 3 dollars le gallon (FIG., courbe rouge pour le trafic, courbe noire et violette échelle de droite pour l’essence et le gasoil). Ce mouvement de baisse du trafic, paramètre déterminant dans la baisse des consommations de carburants américains, avait alors connu jusqu’en Mai 2009 une forte décroissance globale de 2,5%. Puis, le gros de la crise étant passé, le trafic routier avait tout naturellement repris en intensité au cours de la deuxième partie de 2009, mais semble-t-il limité par par une reprise molle et un accroissement des prix des carburants à la pompe. Depuis deux mois ce trafic a même affiché un recul avec des -1,6% en Janvier et -1,4% en Février sur les données mensuelles par rapport aux mêmes mois de l’année précédente.
Il faut voir dans cette décroissance l’effet des prix des carburants à la pompe qui tendaient dangereusement au mois de Février, vers les 3 dollars le gallon. Seuil depuis atteint au mois d’Avril pour les prix du gasoil.
Compte tenu de ces observations, il faut donc s’attendre à une poursuite de cette décrue du trafic routier américain, tout à fait en concordance avec la baisse des consommations des carburants (LIRE) observée à fin Janvier. Bien sûr, les prix des carburants manipulés par de toujours puissants Groupes financiers vont poursuivre leur ascension, sur la base d’informations orientées de soi-disant spécialistes.
Ces observations sont très intéressantes pour enrichir et actualiser les théories sur les effets de rebond qui reposent sur des données du 19ème ou du 20ème siècle qui ont vu, malgré les progrès observés dans l’amélioration de l’efficacité énergétique des processus, la consommation globale d’énergie croître pour l’amélioration du bien-être des populations. Le 21ème Siècle, grâce à des coûts de l’énergie beaucoup plus élevés, agrémentés de quelques taxes sur les émissions de GHG, va assister au découplage entre croissance économique et consommation d’énergies fossiles. Cela permettra de mettre au rancard de fumeuses théories « national-écologistes » qui préconisent la contrainte des populations à la décroissance (sufficiency). Il n’est pas dit si les milices en charge de faire appliquer ces nouvelles lois pour « guider le comportement collectif » porteront des chemises vertes ou brunes. Le 20ème Siècle nous a appris que toutes les idéologies, même climatiques, peuvent un jour générer leur propre version perverse.
CONSULTER les données de la FHA.
LIRE une approche assez fumeuse des théories de la « suffisance » dans un papier de Steve Sorrel
Le 21 Avril 2010


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