Poet : la production d’éthanol des usines pourrait être accrue de 60% d’ici à 2022 par l’utilisation de la part cellulosique du maïs

Poet[1]  Les nombreuses positions hostiles au bio éthanol de maïs américain qui affamerait le monde privé de tortillas, assècherait les nappes phréatiques et feraient exploser les émissions de CO2 dans le monde illustrent la méconnaissance de l’évolution vertueuse de cette filière du fuel éthanol et le manque d’objectivité de critiques, guidées plus par la passion que par l’analyse objective des faits. Outre les bienfaits de l’utilisation moyenne dans l’essence américaine de 8% en volume d’éthanol qui limitent significativement  la demande en produits pétroliers (0,7 million de barils/jour) il faut imaginer cette industrie agricole, proche des paysans, dans un processus en perpétuelle évolution. Des progrès significatifs ont d’ores et déjà été obtenus dans l’amélioration du bilan énergétique et la moindre utilisation d’eau dans les process de fermentation et de distillation, ou par la livraison de sous-produits humides pour l’alimentation du bétail. Mais la grande transformation, actuellement en cours de test sur pilote industriel, sera d’introduire une boucle de production d’éthanol cellulosique dans le process. L’utilisation des raffles de maïs et autres déchets cellulosiques viendra accroître les productions de chacune des usines sans cultures supplémentaires. C’est le grand projet de Poet, le premier producteur d’éthanol de maïs américain qui annonce qu’il sera capable d’accroître la production, à l’horizon 2022, de ses 26 usines de production d’un milliard de gallons/an (+60%) en utilisant la partie cellulosique du maïs. Cet objectif est bien supérieur aux quelques 20% à 30% supplémentaires d’alcool imaginés jusque là. Pour mesurer l’enjeu, il faut savoir que la production américaine d’éthanol a été de 10,8 milliards de gallons en 2009 et que celle de Poet a été de 1,6 milliard de gallons. Pour Jeff Broin, le très écouté patron de Poet, Société non cotée en bourse, le procédé en cours de validation industrielle sur lequel son Groupe travaille pourrait produire globalement en incluant des licences à ses concurrents et une possible extension vers la valorisation des déchets municipaux dans les 3,5 milliards de gallons par an. Son objectif est d’atteindre au démarrage un prix de revient de 2$/gallon d’alcool.

 Mais pour aller plus loin il faudrait que la réglementation des carburants aux USA autorise une teneur en alcool supérieure aux 10% actuels (E10), sinon il n’existera aucun marché local pour l’éthanol cellulosique ce qui limitera radicalement les velléités d’investissement dans ce business. 

 Il faut donc imaginer le futur avec une essence américaine hautement concentrée en éthanol (E20 et E85) qui proviendrait des usines utilisant à la fois la fermentation des grains de maïs mais aussi de la transformation enzymatique des résidus cellulosiques de cette filière industrielle en sucres puis en alcool.

LIRE le communiqué de Poet sur le sujet.

Le 26 Avril 2010

Commentaires

3 réponses à “Poet : la production d’éthanol des usines pourrait être accrue de 60% d’ici à 2022 par l’utilisation de la part cellulosique du maïs”

  1. Avatar de anonymous56
    anonymous56

    Total va céder des parts dans des champs pétroliers en Mer du Nord
    http://www.easybourse.com/bourse/article/15901/total-va-ceder-des-parts-dans-des-champs-petroliers-en-mer-du-nord.html
    On dirait que les gisements de la mer du nord sont entrain de se tarir.

  2. Avatar de ray
    ray

    a56, quand BP met 991 millions de dollars au pot…ce n’est pas pour des clopinettes, c’est pour 9000 barils/jour. Cela fait 110 mille dollars le baril/jour. Sur la base d’un rapport entre 50 et 60$/baril cela fait un pay-back pour BP en 2000 jours pour des exploitations qui ont commencé en 1982 et 1990. Entre grands pétroliers les parties de Monopoly sont fréquentes.
    Depuis que l’on annonce le tarissement des gisements de la Mer du Nord il a dû couler pas mal de pétrole dans les pipes.

  3. Avatar de energie verte 91

    Pour remplacer les consommables de l’énergie on peut souligner les progrès sur les algues qui sont en plus souvent prises comme déchets à brûler.

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