Les citoyens et les dirigeants américains veulent tendre vers une autonomie globale dans leur approvisionnement énergétique. Pour le charbon c’est déjà le cas, pour le gaz naturel grâce aux gaz de schistes et aux nombreux gisements de gaz naturel l’objectif est pratiquement atteint. Les importations US de gaz naturel liquéfié dans lesquels tant ont investi (dont notre perspicace pétrolière Total) vont demeurer marginales. Il reste donc pour ce grand pays, à résoudre son problème de recherche d’autonomie dans son approvisionnement en pétrole. Compte tenu de l’imbrication des économies canadiennes et américaines, c’est au niveau du Continent Nord-américain que se pose l’équation. Pour le CERA, confirmant les études du Canadian Energy Research Institute publiées en 2009, il semble évident que les sables bitumineux canadiens de l’Alberta vont jouer un rôle croissant dans l’approvisionnement en produits pétroliers de l’Amérique du Nord. Les productions ont atteint 1,35 millions de barils/jour en 2009 (FIG.I) ce qui a représenté 6,5% des consommations moyennes américaines et canadiennes réunies. Ces dernières ont atteint 20,8 millions de barils/jour (18,7 +2,1) , soit un quart des consommations mondiales.
Le CERA confirme que ces productions pourraient atteindre entre 3,1 et 5,7 millions de barils/jours en 2030 ce qui représenterait un triplement ou un quadruplement des productions par rapport à aujourd’hui. Le Canadian Energy Research Institute avait publié en 2009 des prévisions du même ordre dès 2025 (FIG.II).
Pour le CERA ces volumes pourraient représenter entre 20% et 36% des besoins en pétrole américains en 2030.
Compte tenu de ces données il est possible d’imaginer pour 2025 ou 2030 un Continent Nord-américain totalement autonome pour ses approvisionnements énergétiques fossiles. Ses besoins en pétrole et autres gaz liquides, pour des volumes réduits de 20% à 30% par rapport à aujourd’hui, seront satisfaits par des productions de pétrole autochtones terrestres ou offshores, par les productions issues des sables bitumineux, par les liquides associés aux extractions de gaz naturel et par les biocarburants produits localement.
En opposition, le sort énergétique de l’Europe pour les décennies à venir est moins évident à définir. C’est la raison pour laquelle la réduction des consommations en énergies primaires est et sera d’une très grande importance pour l’avenir de ce bout de continent trop étroit. Le développement d’une nouvelle filière électronucléaire économe en matières fissiles, digne du 21ème siècle, apparaît également à ce jour indispensable.
En raison de simples raisons géographiques, les approches énergétiques américaines et européennes seront par construction dissemblables, même si les futures recherches dévoilent des ressources de gaz de schistes dans le sous-sol européen.
LIRE le rapport canadien 2009 sur le sujet des sables bitumineux.
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Le 21 Mai 2010



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