S’il est encore un indicateur de bonheur matériel pour les populations dans le monde, ce sont bien les émissions annuelles de CO2 par tête de pipe. En 2009 elles se sont élevées à 18,8 tonnes par Australien, à 17,2 tonnes par Américain, à 13,6 tonnes par Saoudien, à 12,2 tonnes pour un Russe, à 9,1 tonnes par Allemand et à 6,1 tonnes par Chinois. Le « Chinois moyen » émet ainsi un tout petit peu plus de CO2 que le Français lambda qui arrive à n’émettre que 6 tonnes de CO2 par an grâce à son parc de centrales électronucléaires et aux lourdes taxes sur les carburants qu’il utilise. Tels sont les données communiquées par l’Agence de l’Environnement Néerlandaise (PBL) pour ce qui est des émissions de CO2, hors utilisation des terres et des forêts.
En 2009, année de crise économique, les émissions chinoises à 8,1 milliards de tonnes de CO2 se sont accrues de plus de 9%, les émissions indiennes ont pour leur part progressé de 5,7% pour atteindre 1,67 milliard de tonnes et devancer ainsi les émissions russes. A l’inverse, en raison de la crise et des multiples actions d’amélioration de l’efficacité énergétique des processus, les pays développés, comme les USA et l’EU-15 ont vu leurs émissions décroître de 7% entre 2008 et 2009. Quand au Japon qui a pris de plein fouet la crise économique, ses émissions de CO2 ont baissé de 11%.
Ces réductions d’émissions américaines, européennes et japonaises compensent exactement les accroissements chinois et indiens. Il en résulte une quasi stagnation des émissions de CO2 dans le monde évaluées à 31,3 milliards de tonnes de CO2, hors utilisation des terres et des forêts (FIG.).
Il n’est pas sûr qu’un tel scénario modéré se renouvelle en 2010 en raison des velléités de reprise économique observées dans le monde occidental. L’inquiétante croissance des émissions chinoises devrait en quelques années propulser le niveau de CO2 relargué par ce pays vers les 10 milliards de tonnes par an, malgré les engagements en termes de « réduction par Yuan de PIB (LIRE).
LIRE le papier du PBL néerlandais sur le sujet.
Remarque: la comparaison des émissions annuelles de CO2 par les activités humaines et l’accroissement annuel moyen de la teneur en CO2 sur l’île de Mauna Loa, publié par le NOAA, ne montre pas de relation quantitative évidente entre la principale cause supposée d’émission de CO2 et la concentration en CO2 mesurée dans l’atmosphère (FIG.). L’accroissement annuel moyen des teneurs en CO2 en ce lieu isolé semble relativement constant, autour des 15 milliards de tonnes, sur la base de 7,1 milliards de tonnes par ppm, alors que les émissions annuelles, hors LUC, se sont accrues de 6 milliards de tonnes depuis 2001. Cette remarque, à ma connaissance inexpliquée, illustre la complexité des phénomènes régissant le cycle du carbone.
Le 3 Juillet 2010



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