En 13 ans, les ventes cumulées de voitures hybrides Toyota ont dépassé le million d’exemplaires au Japon

 Il n’y a qu’aux réunions mondaines du Grenelle de l’environnement qu’on imagine relancer l’économie l’an prochain par « l’innovation verte ». Sorte de champignon hallucinogène qui pousserait ex nihilo sur les paillasses de jeunes chercheurs boutonneux, embauchés le mois précédent. Malheureusement, les choses dans le domaine de l’innovation technologique sont beaucoup plus complexes et se déclinent sur des périodes beaucoup plus longues. L’exemple de Toyota qui fête, en ce moment, son millionième exemplaire hybride vendu au Japon, illustre parfaitement cette lenteur industrielle. Il aura fallu 13 ans d’annonces commerciales (depuis 1997), auxquelles il faut ajouter je ne sais combien d’années de recherches et développement préalables, pour assister à un réel succès de la formule chez Toyota. Ce phénomène est illustré par le tout dernier lancement de l’Auris hybride en Europe, et par l’essoufflement des concurrents marris qui courent tous derrière.

Toyota-hybride 

Ce succès de la technologie hybride est la conséquence

-d’une idée simple de Judoka, récupérer l’énergie cinétique du véhicule au freinage,

-de l’arrivée de technologies complexes de batteries Ni-MH innovantes rendant possible le stockage de cette énergie sous forme électrique,

-de la montée d’une angoisse de pénurie imminente d’énergies fossiles,

-de la volonté politique des gouvernements de surfer sur la vague écolo au moyen classique d’aides financières,

-d’une approche marketing à la japonaise, axée sur le long terme et l’avance technologique.

Développer une politique industrielle innovante nécessite donc une masse importante de travail sur la durée, une politique constante des acteurs économiques et…un peu de chance. L’unité de temps dans ce domaine est la décennie.

LIRE le communiqué de TOYOTA sur le sujet qui affirme toujours vouloir généraliser la technologie hybride sur toutes les séries: « introducing hybrid models in all vehicle series in its lineup as early as possible in the 2020s »…une décennie de plus!

Le 5 Août 2010

Commentaires

6 réponses à “En 13 ans, les ventes cumulées de voitures hybrides Toyota ont dépassé le million d’exemplaires au Japon”

  1. Avatar de Guy
    Guy

    Je souhaite acheter un hybride.
    Mais un ami m’a déconseillé arguant que le propriétaires est responsables des batteries.
    Elle s’usent comme sur les téléphones et sont garantis seulement au début .
    Il y aurait donc un problème à la revente . ( quid des occasions ? )
    Pouvez m’éclairer la dessus merci ?

  2. Avatar de Olivier
    Olivier

    c’est faux. Les batteries sont garanties 8 ans, elles sont très fiables, vous trouverez beaucoup de témoignages de propriétaires à fort kilométrage sur internet, et toyota se charge de la récupération des batteries en cas de problème. Mais j’ai déjà entendu des discours comme celui de votre ami. C’est ce qu’on appelle le conservatisme français.

  3. Avatar de I.Lucas
    I.Lucas

    Les batteries des véhicules hybrides ne sont pas utilisées pour des cycles pleins : charge à 100% suivie d’une décharge à 0%.
    Elles sont utilisées dans une plage charge 75% (pour toujours pouvoir récupérer de l’énergie de freinage)
    décharge 25% (pour avoir toujours de la réserve)
    Cette utilisation permet une meilleure durée de vie des batteries de la voiture.
    Le corolaire est que la distance parcourue en mode « zero émission » (=fonctionnement sur batterie) est réduit de moitié par rapport au maximum théorique….

  4. Avatar de Guy
    Guy

    Merci pour ces infos.
    Donc en fin de vie, Toyota récupère les batteries et la voiture fini à la casse.
    Autre affirmation de mon ami : un hybride est plus cher à réparer qu’une voiture classique ??? là j’avoue n’avoir pas trop compris

  5. Avatar de Harold
    Harold

    Il y a d’autres choses à faire dans l’automobile que les hybrides. Si tout le monde roulait dans des voitures de petite cylindrée quasiment entièrement en plastique avec des moteurs optimisés pour des vitesses limitées, des logiciels de gestion électroniques des moeturs, des récupérateurs de l’énergie des gaz d’échappement etc…les gains en énergie seraient déjà immensezs. Et ça, c’est faisable par n’importe quel constructeur. Il suffit juste de taxer massivement les véhicule selon leur poid, leur cylindrée et leur consommation. C’est en voie à l’echelle européenne mais cela reste bien timide. Le projet « better place » de changement automatisé des batteries est parfaitement au point: il s’agit juste d’un manque de volonté politique (pour des raisons fiscales, vu ce que rapportent les assises pétrolières). Quand va-t-on enfin taxer les véhicules de société, devenus à tort un avantage en nature pour le salariés et qui génèrent des chouix de véhicule et des types de conduite parfaitement irresponsables. En l’espace de 7 ans, si les Etats le veulent vraiment, on peut installer des stations de recharge better place dans toute l’Europe. La balance comerciale de l’Europe en tirerait avantage

  6. Avatar de I.Lucas
    I.Lucas

    @Harold
    En cycle urbain (le cycle représentatif utilisé pour mesurer les consommations est dénommé ECE),60% de l’énergie utilisée, sert à vaincre l’inertie du véhicule, donc est directement proportionnelle au poids du véhicule.
    De plus les rendements du moteur à combustion sont faibles en cycle urbain, de l’ordre de 12% pour un moteur à essence et de 16% pour un moteur diesel.
    Mais ce n’est plus vrai en interurbain! Vaincre l’inertie n’utilise plus que 1/4 de l’énergie utilisée!
    Construire une voiture polyvalente rend plus difficile les optimisations, pour les constructeurs.
    Pour l’instant, c’est ce que demandent les automobilistes… et donc les offres de quasiment tous les constructeurs correspondent à ce véhicule polyvalent.

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