Il n’y a qu’aux réunions mondaines du Grenelle de l’environnement qu’on imagine relancer l’économie l’an prochain par « l’innovation verte ». Sorte de champignon hallucinogène qui pousserait ex nihilo sur les paillasses de jeunes chercheurs boutonneux, embauchés le mois précédent. Malheureusement, les choses dans le domaine de l’innovation technologique sont beaucoup plus complexes et se déclinent sur des périodes beaucoup plus longues. L’exemple de Toyota qui fête, en ce moment, son millionième exemplaire hybride vendu au Japon, illustre parfaitement cette lenteur industrielle. Il aura fallu 13 ans d’annonces commerciales (depuis 1997), auxquelles il faut ajouter je ne sais combien d’années de recherches et développement préalables, pour assister à un réel succès de la formule chez Toyota. Ce phénomène est illustré par le tout dernier lancement de l’Auris hybride en Europe, et par l’essoufflement des concurrents marris qui courent tous derrière.
Ce succès de la technologie hybride est la conséquence
-d’une idée simple de Judoka, récupérer l’énergie cinétique du véhicule au freinage,
-de l’arrivée de technologies complexes de batteries Ni-MH innovantes rendant possible le stockage de cette énergie sous forme électrique,
-de la montée d’une angoisse de pénurie imminente d’énergies fossiles,
-de la volonté politique des gouvernements de surfer sur la vague écolo au moyen classique d’aides financières,
-d’une approche marketing à la japonaise, axée sur le long terme et l’avance technologique.
Développer une politique industrielle innovante nécessite donc une masse importante de travail sur la durée, une politique constante des acteurs économiques et…un peu de chance. L’unité de temps dans ce domaine est la décennie.
LIRE le communiqué de TOYOTA sur le sujet qui affirme toujours vouloir généraliser la technologie hybride sur toutes les séries: « introducing hybrid models in all vehicle series in its lineup as early as possible in the 2020s »…une décennie de plus!
Le 5 Août 2010


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