Photovoltaïque: l’allemande Q-Cells se recentre sur son cœur de métier

 Le numéro un allemand du photovoltaïque, Q-Cells, semble vouloir sortir des turbulences. Pour mesurer l’ampleur de la catastrophe industrielle il suffit de savoir que son cours de bourse qui frôlait les 100 euros en Janvier 2008 a été depuis divisé par seize ou dix-sept. Il cotait 5,8 euros hier sur le Xetra allemand. Une des plus belles gamelles boursières du green-business allemand. Au plus haut de l’euphorie, cette Société se caractérisait par une politique industrielle tous azimuts qui consistait à investir, via des filiales, dans toutes les technologies du photovoltaïque. Ceci allait de la production de wafers de silicium (Sovello) aux technologies Cd-Te (Calyxo), silicium amorphe sur film flexible (Flexcell), silicium micromorphe (Sontor) et autres techniques CIGS avec Solibro. Bien sûr le temps n’est plus à toutes ces fantaisies et Q-Cells, avec un nouveau PDG, vient de se décider de se focaliser sur son core business (TAB.). Elle a profité au deuxième trimestre de l’embellie du marché allemand en plein boom qui a voulu profiter des aides tarifaires encore avantageuses. Cette poussée s’est traduite par de plus forts volumes installés à des prix plus lucratifs.

Q-Cells-2010-T2 

 Il est à noter que le nouveau management continue à pousser les feux dans la technologie CIGS avec pour objectif d’atteindre les 80 MW de production en 2010. Pour cela la filiale Solibro présente une nouvelle gamme de modules en format 2 X 4 feet allant jusqu’à une puissance de 110Watts pour une surface de 0,94 m2. Cette performance correspond à une puissance de 117W/m2 soit un coefficient de conversion de 11,7% qui est un des meilleurs du moment dans cette technologie sophistiquée.

 Remarque: aujourd’hui, pour qu’une technologie photovoltaïque en couches minces soit viable, il est nécessaire qu’elle puisse rivaliser avec la référence du marché qu’est la technologie Cd-Te de First Solar. Cette technologie présente, pour le coût le plus bas du marché, un coefficient de conversion de 11%. Il est donc impératif de franchir cette barre ce qui explique la disparition lente des technologies au silicium amorphe qui n’atteignaient que très difficilement les 9 à 10% de taux de conversion. La technologie en couches minces CIGS sait franchir cette barre technologique. Le japonais Showa Shell avec sa deuxième génération de produits Solacis, affirme qu’il atteindra les 13% de conversion avec un module de 180W en nouveau format 3 X 4 feet. La bataille des technologies en couches minces va donc se jouer sur les prix/ Watt. Pour cela il faut pousser au maximum les puissances par modules en jouant à la fois sur la croissance des rendements et des surfaces des modules. Certains, comme Q-Cells, jouent la carte de la technologie CIGS pour leurs produits économiques.

 Pour le haut de gamme à base de silicium monocristallin, la puissance des modules peut dépasser les 300 Watts (190 W/m2) comme chez SunPower. Le prix unitaire du module est plus cher, mais il permet sur une surface limitée, d’un toit d’immeuble commercial par exemple, d’obtenir la puissance installée la plus élevée possible. Un tel avantage permet alors de qualifier une technologie plus onéreuse.

VOIR la présentation de Q-Cells.

Le 13 Août 2010.

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