Le marché français du photovoltaïque était devenu pour les industriels chinois ou américains un des marchés potentiellement juteux de la planète sur lequel il fallait investir. Après l’Allemagne toujours généreuse qui fait la moitié du marché mondial, l’Italie et la France apparaissaient comme deux marchés où il fallait être pour faire du bon business subventionné. L’Espagne était passée hors-jeu en 2008 en limitant drastiquement les puissances installées, après une formidable bulle spéculative mondiale sur ses aides tarifaires. Mais voila la France, dans un climat de recherches d’économies, à son tour confrontée à ce même problème: le postulat d’Anderman. Il n’est plus possible de faire payer par le consommateur d’électricité de très grandes quantités d’énergie d’origine photovoltaïque à des prix 5 à 6 fois supérieurs à ceux des générations thermiques ou nucléaires. Ce qui est possible pour quelques dizaines de MW ne l’est plus pour des milliers de MW (GW). Un GW de modules installé en France dans un bon ensoleillement de 1400 heures par an génèrera 1,4 TWh d’énergie électrique qui sera vendu au réseau dans les 700 millions d’euros (sur la base de 500 euros/MWh). Aucun pays de taille moyenne en phase de restrictions budgétaires ne peut s’offrir les 2 à 3 GW annuels vers lesquels le business du photovoltaïque tend actuellement en France. Alors la mesure la plus radicale décidée n’est pas celle de la réduction des prix tarifaires dont tout le monde parle. Les industriels s’en seraient bien accommodés sans barguigner. Non le coup de massue provient de la volonté de limiter les volumes à 500 MW, ce qu’avait fait l’Espagne en 2008 et qui revient à enterrer le photovoltaïque dans ces pays.
Le 24 Août 2010

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