Les frémissements des cours des Bourses mondiales en ce début du mois de Septembre illustrent une perception moins négative de la reprise économique aux États-Unis par les acteurs. En effet c’est elle qui toujours donne le « La » aux cours de Bourse et aux prix des commodities dans le monde, en raison de la puissance de la place financière locale. De timides créations d’emplois dans le secteur privé, la claire reprise des échanges commerciaux avec l’extérieur, l’incertitude de l’amorce d’un possible mouvement de déflation en raison du dynamisme de la demande intérieure viennent apporter des arguments en faveur d’un sentiment de reprise. Bien sûr la question rouge se pose maintenant sur la vivacité ou la nonchalance de ce mouvement positif.
Il est une évidence, la demande intérieure américaine croît tirée par les investissements. Pour se convaincre de ce fait il ne faut pas, comme tout vulgaire pékin, se reporter aux variations du PIB qui ont tendance à décroître en 2010, mais il est utile d’analyser cet indicateur débarrassé de l’impact des variations de stock et du solde du commerce extérieur (FIG.). Il est alors aisé de constater que ce qui reste, qui est la demande intérieure (consommation + investissements + dépenses gouvernementales), présente une allure en nette croissance (FIG. courbe rouge). Cette croissance est clairement tirée par la progression des investissements (Courbe rouge pointillée). Elle affiche pour le deuxième trimestre une avancée annualisée par rapport au trimestre précédent de 2,1%.
La théorie économique nous apprend que de la reprise des investissements progressera la croissance future et augmentera l’emploi à venir. Il est donc simple de diagnostiquer que les USA ont enfin au deuxième trimestre 2010 amorcé leur phase de reprise économique par l’investissement qui ne crée que peu d’emplois et fait provisoirement gonfler les importations. Les effets de cette nouvelle donne ne seront perceptibles que dans plusieurs mois. En attendant Obama doit donner le change aux électeurs américains qui semblent vouloir se reporter sur des valeurs plus traditionnelles…mais c’est une autre histoire.
CONSULTER les statistiques du BEA sur la contribution des divers postes au PIB américain.
Remarque: Dans l’eurozone, le même phénomène de reprise des investissements s’est produit au deuxième trimestre. En effet pour une croissance de la demande interne, en valeur annualisée, par rapport au trimestre précédent de l’ordre de 2,8%, la part de l’investissement (formation brute de capital fixe) intervient pour 1,2 point dans ce total. Elle avait été négative durant les trois trimestres précédents. (VOIR le communiqué Eurostat, TAB.7). Cet indicateur tend à montrer que l’eurozone et les États-Unis seraient, à quelques mois près, globalement en phase dans le processus lent de reprise économique après un choc sans précédent.
Le 4 Septembre 2010


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