La sagesse imprègnerait-elle les prévisions des Compagnies Pétrolières Internationales? Si l’on se réfère aux toutes dernières prévisions de Total, il semblerait que la modération des propos ait pris le dessus. Pour prévoir la consommation mondiale de pétrole brut et autres condensats à l’horizon 2020 par exemple, il est nécessaire à partir d’une hypothèse globale de la demande, de défalquer de celle-ci les productions de biocarburants et les progrès réalisés dans les rendements de raffinage qui conduisent à moins de résidus lourds et à plus de carburants liquides grâce aux processus de conversion catalytique profonde alimentés par les fonds de barils et autres pétroles lourds. En d’autres termes les raffineries produiront plus de carburants par incorporation des biocarburants aux essences oxygénées et autres gasoils et produiront moins de fractions lourdes brûlées pour la génération d’électricité par exemple. Que dit le Groupe Total? Il part d’une consommation de brut de 83 millions de barils/jour en 2010 ce qui représente 85 millions de barils/jour de consommation finale si l’on ajoute les 2 millions de barils/jour de biocarburants. Il projette cette consommation de pétrole brut à 92 millions de barils/jour en 2020 (FIG.) soit une croissance de 9 mbl/jour, à laquelle il faut ajouter les progrès dans les biocarburants (doublement?) et le raffinage pour connaître la consommation finale à cette date.
Pour Total cette croissance de la demande, même légère va constituer un facteur de tension supplémentaire qui va se rajouter au phénomène naturel de déplétion des productions, évalué annuellement à 6 millions de baril/jour, par rapport à l’offre potentielle qu’il estime en 2020, grâce aux efforts de l’OPEC, à 95 mbl/jour.
Bien sûr la réalisation ou non de toutes ces prévisions dépendront de l’évolution des prix du baril, de la conjoncture économique en particulier en Asie, au Moyen-Orient et sur le continent sud-américain durant la décennie à venir. Une évaluation lente et continue des prix du pétrole serait favorable au développement des progrès dans l’efficacité énergétique des processus et à l’utilisation d’autres ressources d’énergies primaires dans le domaine des transports.
Dans le cas des nombreux pays de l’OCDE qui ne disposent pas de ressources pétrolières, une réduction des consommations de pétrole va s’avérer indispensable. Pour ne citer que la France, son déficit du commerce extérieur sur les douze derniers mois, en dégradation au mois de Juillet (FIG.II) a atteint 46,6 milliards d’euros. La facture pétrolière (brut, raffinés et huiles) représente à elle seule 35 milliards d’euros dans ce bilan. La progression rapide dans la réduction des gaspillages de carburants dans les transports est un impératif pour notre pays.
CONSULTER la présentation de Total.
Le 15 Septembre 2010.


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