Certains qui se complaisent à conceptualiser les dernières tendances dans les technologies de l’information et de la communication nous prédisent un avenir qui ne sera fait essentiellement fait que de connaissance, reprise du factory-free de Tchuruk qui a fait de la Société qu’il dirigeait une quasi épave, où les produits du futur seront définis dans de formidables bureaux d’études qui sous-traiteront la réalisation de ces produits à des usines du bout du monde, au fin fond du centre ou de l’ouest de la Chine. L’exemple des succès d’Apple et de ses produits ludiques est là pour étayer et illustrer ces théories réductrices. Il est évident que les produits du futur contiendront sinon plus d’intelligence, du moins plus de fonctions ludiques, de fun, de confort ou de rêve destinées à séduire le consommateur branché pour lequel le plaisir personnel est devenu l’alpha et l’oméga de ses modes de vie et de pensée. Cela s’appelle du Marketing, fonction aux méthodes éminemment persuasives qui arrivent à vous faire boire en fioles plastiques du petit-lait gélifié pour soi-disant vous sauver de l’infarctus en France et changer de portable tous les six mois aux États-Unis.
Dans les faits, il n’existe aucune relation de cause à effet entre sous-traitance exotique et conception moderne des objets. Par contre il existe des raisons objectives pour expliquer que l’industrie d’assemblage électronique grand public a migré vers l’Asie (main d’œuvre, taux de change, formation de clusters, transfert de technologies japonaises, investissements massifs, réactivité, prise de risque, etc.).
Alors qu’il n’existe plus aucune relation entre PIB et consommation de pétrole au sein de l’OCDE, il en existe une très claire entre PIB et consommation d’électricité (FIG.). Entre 2000 et 2008 la relation linéaire (R 2 =0.98) établissait une pente de 60 TWh par point de PIB (indice 100 en 2000). Les fortes perturbations économiques de 2009 ont un peu dégradé cette linéarité qui se retrouve tout de même sur les six premiers mois de 2010 avec au sein de l’OCDE une consommation d’électricité cumulée sur les 12 derniers mois proche des dix mille TWh.
Cette courbe montre qu’il n’existe pour l’instant aucune inflexion significative qui proviendrait d’une dissociation entre le travail consommateur d’énergie et la richesse au sein de l’OCDE. Bien sûr nous supposons pour affirmer cela que la consommation d’énergie électrique destinée aux loisirs est elle aussi proportionnelle à cette richesse et qu’il n’existe pas de transfert massif d’un poste à l’autre.
La fortune des nations dépend toujours de la richesse de leur sol, de la puissance et du temps de travail, des montants de capitaux investis productifs, de la tempérance de ses classes dirigeantes, de leur attachement au pays natal ou d’adoption…et de la consommation en électricité, forme moderne de l’énergie.
LIRE un papier de Charles Gave de l’Institut Turgot sur la nouvelle économie sans usine.
Le 19 Septembre 2010
Rappel de la relation entre PIB et consommation de pétrole au sein des pays de l’OCDE:
La valeur de 2010 estimée prend en compte une évolution annuelle du PIB moyen de 2,2% et la consommation de pétrole 2010 estimée par l’EIA américaine (45.37 mbl/jour).
Remarque: dans ces consommations sont comprises les consommations de biocarburants.
Le 23 Septembre 2010


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