Faut-il suivre Enel Green Power qui prépare son introduction en Bourse?

 Le green business serait l’avenir du monde. Beaucoup en sont convaincus sauf peut-être certains milieux boursiers. Rappelons au hasard que le danois Vestas un des champions des éoliennes dans le monde, a perdu un tiers de sa valeur depuis le début de l’année, que Q-Cells, leader allemand du photovoltaïque, a vu son cours dégringoler de près de 100 euros à fin 2007 à moins de 5 euros aujourd’hui, qu’un des grands du Silicium, le norvégien REC a vu son score boursier passer de 276 KRN à fin 2007 à moins de 20 KRN aujourd’hui. Formidables gamelles boursières auxquelles il faudrait rajouter celles du français THEOLIA ou de l’espagnol Iberdrola Renovables valorisé à 4,5 milliards d’euros à fin 2007 lors de son introduction en Bourse en fanfare et dont la valeur a été réduite de plus de moitié depuis.

Enel Green Power
 Dans ce cadre très délabré des cours des industries du green business en Europe en voici un nouveau qui veut être introduit en Bourse: l’italien-espagnol Enel Green Power qui affiche de grandes ambitions dans les énergies renouvelables. Avec un CA de 2,1 milliards d’euros en 2009, EGP dispose d’une puissance de production installée de 5,7 GW (FIG.) dans laquelle Enel a eu la sagesse de faire rentrer les générations hydroélectriques (2,5 GW) et géothermiques (0,7GW) auxquelles il faut ajouter 2,3 GW de puissance éolienne et 0,2GW dans la biomasse et le solaire. Son objectif, grâce à des investissements de plus de 5 milliards d’euros d’ici à 2014, est d’accroître sa puissance installée de 3,5 GW (FIG.).

 La vente du bébé vert par Enel ne va pas être facile, surtout qu’il serait plombé par près de 3 milliards d’euros de dettes. Le management voudrait valoriser EDP autour des trois milliards d’euros. Mais dans un champ de restrictions budgétaires et de réduction des aides tarifaires à l’éolien et au photovoltaïque par les Etats, il sera peut-être nécessaire de revoir ces ambitions à la baisse. Un petit deux milliards d’euros serait peut-être plus raisonnable pour commencer, quitte à réduire ses ambitions de développement.

 Rappelons (LIRE) qu’Enel a décidé d’installer à Catane en Sicile une usine de modules photovoltaïques en couches minces à partir de la technologie « triple jonction » de Sharp qui ne présente aujourd’hui que de bien faibles rendements de conversion (10%). A moins de de progrès techniques décisifs, il sera difficile d’imposer cette solution dans les années à venir, face à des solutions concurrentes plus puissantes (Cd-Te ou CIGS).

LIRE le communiqué d’ENEL sur le sujet.

Le 27 Septembre 2010

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