Les ventes de 4X4 un indicateur de la persistance d’un certain optimisme américain

 La proportion des ventes de 4X4 et autres « small trucks » aux États-Unis était passée durant la décennie 1995 à 2005 de 40% à 60% des ventes unitaires globales de véhicules, phénomène attribuable à l’urbanisation mondaine de ce genre de véhicules développés et stylisés par les constructeurs américains et japonais. Depuis 2005, avec la montée des cours des carburants et l’arrivée des crises financières et économiques, la proportion des ventes de ces véhicules lourds, chers et grands consommateurs de carburants, a eu tendance à décroître vers les 50%. Pour un observateur européen lambda, perfusé par les primes à la casse, ce recul des ventes de 4X4 semble être une sorte d’évidence écologique. Mais une analyse plus fine sur les trois dernières années montre que la détermination du choix de type d’achat entre voiture ou 4X4 par les citoyens américains est beaucoup plus complexe (FIG.).

   USA-4X4

  Sur ce graphique il est possible d’identifier clairement les deux phénomènes majeurs qui ont ébranlé l’économie américaine durant ces trois dernières années: l’envolée des cours du pétrole tout d’abord puis la crise économique. Ils se sont traduits par une chute des ventes des véhicules les plus consommateurs de carburants et les plus chers. Mais de part et d’autre de ces phénomènes bien identifiés, on a vu les ventes de « small trucks » repartir au-dessus des 50%. En particulier il est possible de noter la reprise des ventes de 4X4 aux États-Unis depuis le début de l’année, phénomène qui accompagne la montée en puissance des ventes globales de véhicules. Leur proportion est passée de 48% au mois de Janvier à 51,6% au mois de Septembre, symptôme de l’éternel optimisme américain.

 Il ressort de ces données que les conditions économiques pour un recul relatif des ventes de véhicules les plus polluants n’existent pas aujourd’hui aux États-Unis. Les cours de l’essence à la pompe qui sont depuis le début de l’année de l’ordre de 2.7 dollars/gallon, sont trop bas pour freiner la propension du consommateur à choisir les véhicules les plus lourds dans lesquels il sent son corps protégé et son ego caressé. Taxer les carburants américains serait la mesure énergétiquement soutenable la plus efficace pour retourner la situation … mais politiquement suicidaire. Il faudra donc attendre l’instauration d’une vraie pénurie mondiale en carburants, d’ici à quelques décennies, pour voir enfin décroître de façon significative le gaspillage énergétique du transport individuel américain. En attendant …il faudra pomper comme des Shadoks et c’est bien dommage.

LIRE les statistiques de ventes de véhicules aux USA.

Le 2 Octobre 2010

Commentaires

7 réponses à “Les ventes de 4X4 un indicateur de la persistance d’un certain optimisme américain”

  1. Avatar de an391

    Quelle bande d’abrutis …
    « d’ici à quelques décennies, »
    Toujours le mot pour rire Raymond 😉

  2. Avatar de Chapie

    Une crise çà parfois du bon, mais sans volonté politique les mauvaises habitudes reviennent au galop !

  3. Avatar de Ray
    Ray

    N’oubliez pas Chapie que la TIC, ancienne TIPP française, représente sur le Super une taxe de plus de 260 euros par tonne de CO2 et de 312 euros par tonne de CO2 après TVA. L’Administration Française a probablement inventé en France, dans les années 20, l’impôt écologique le plus puissant du monde. Que de temps perdu à ergoter sur une ridicule taxe carbone à 15 ou 30 euros par tonne de CO2, finalement retoquée par le Conseil Constitutionnel.
    http://www.leblogenergie.com/2010/04/pour-une-expression-de-la-tipp-en-euros-par-tonne-de-co2.html

  4. Avatar de pascal
    pascal

    J’avoue être bluffé par la rapidité à laquelle les ventes de 4×4 ont repris.
    Je n’étais pas naïf au point de croire que tout d’un coup tout les consommateurs américains se seraient mis au vert mais j’aurais au moins espéré que les ventes de 4×4 seraient durablement restées sous les 40 % de part de marché (il suffisait que 10 % d’acheteurs tirent un trait définitif sur cette aberration des 4×4).
    Le plus déprimant est que les ventes de 4×4 repartent alors que les Etats-unis ont un président prônant les économies d’énergie comme rarement ils en ont connu…

  5. Avatar de Ray
    Ray

    Oui Pascal, l’Administration américaine a fixé pour 2016 un CAFE (Corporate Average Fuel Economy ou moyenne pondérée des consommations des ventes par constructeur) de 35,5 miles/gallon par voiture soit 6,6 litres/cent km ou 154 grammes de CO2/cent km pour de l’essence. On parle maintenant d’un nouvel objectif pour 2025 qui serait compris entre 47 miles/gallon et 62 miles /gallon (entre 5 et 3,8 litres/cent km) et qui devrait être promulgué en 2011 pour démarrage progressif en 2012. Mais dans les faits ce qui poussera à progresser les constructeurs américains c’est la CONCURRENCE asiatique et allemande qui va arriver avec des véhicules allégés (Alu, composites),hybrides et parfois diesel (VW) qui enfonceront les consommations. Il faut donc rester optimiste malgré cette passion assez stupide pour les gros véhicules de la part des consommateurs urbains américains.(Laissons sagement de côté les red-necks qui ont besoin de leur pickup pour acheminer vers la ville leurs water-melons)

  6. Avatar de an391

    Qu’Obama n’est pas eu les couilles d’instituer une taxe « acceptable » sur les carburants est un scandale, il ne faut pas oublier que les USs sont le seul pays de l’OCDE avec un niveau de taxation aussi bas

  7. Avatar de an391

    n’est -> n’ait (quelle horreur …)

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