Un examen des cours du charbon pratiqués à la sortie du port de Newcastle en Australie, benchmark des prix du charbon en Asie, montre que depuis le printemps 2009 où ces cours avaient atteint leur plus bas vers les 60 dollars la tonne, ils ont depuis allègrement dépassé les 100 dollars la tonne pour atteindre les 108$ en début de ce mois. Cette valorisation provient essentiellement de la demande croissante de deux grands consommateurs de charbon en Asie: l’Inde et la Chine. L’Inde possède d’immenses ressources de charbon dans son sous-sol, mais elle ne sait pas l’acheminer dans ses vastes territoires. Des centrales électriques indiennes, situées dans les ports, sont alimentées de ce fait par du charbon australien, sud-africain ou indonésien. Quand à la Chine, sa boulimie énergétique n’est plus à décrire. Tout est bon pour brûler du charbon dans ce pays. Un exemple: la Province de Guizhou vient d’obtenir le feu vert de la part de la puissante National Energy Administration communiste pour planifier la réalisation d’une unité de transformation du type coal-to-liquid (CTL) d’ici à 2015. Cette unité qui produira annuellement 5 millions de tonnes de produits types pétroliers (dans les 100 mille barils par jour) à partir d’un procédé chinois validé sur une unité pilote de 0,16 million de tonnes implantée à Yiatai en Mongolie Intérieure. Pendant ce temps le chinois Shenhua qui voudrait installer une unité de 80 mille barils/jour et équipée de CCS, avec le sud-africain Sasol, attendra son tour…pas assez chinois.
Alors les autorités administratives chinoises prévoient que la consommation de charbon dans leur pays atteindra les 3,8 milliards de tonnes en 2015 pour une estimation à 3,15 milliards en 2009 (EIA). La combustion de ce charbon conduira à des émissions de CO2 de l’ordre de 8 milliards de tonnes (sur la base de 2,1 tonnes de CO2/tonne de charbon). Si l’on ajoute à ces émissions 2 milliards de tonnes venant de la combustion des produits pétroliers (un doublement en 7 ans soit +10% par an) et 0,5 milliard de tonnes provenant de la combustion de gaz naturel, il est possible de pronostiquer pour 2015 des émissions de CO2 chinoises qui dépasseront gaillardement les 10 milliards de tonnes. Ce pronostic est paradoxalement cohérent avec l’engagement chinois de réduire de « 40 à 45% les émissions de GHG par Yuan de PIB » (LIRE).
LIRE un papier sur le projet CTL chinois.
Le 27 Novembre 2010


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