Après avoir fait fermer pratiquement toutes les mines de terres rares dans le monde par des politiques de dumping durant deux décennies, l’Administration chinoise, avec un gros tiers des réserves mondiales (LIRE), est arrivée à maîtriser 97% des fournitures de ces métaux. Cette stupide politique volontaire ou involontaire de prise continue de parts de marché (allez savoir?) a finalement conduit les Dirigeants du Parti à constater en 2010 que le prélèvement sur les réserves chinoises devenait trop important et qu’il fallait règlementairement limiter les exportations. Le voisin japonais, objet par ailleurs d’une querelle musclée pour la possession d’ilots dans la Mer de Chine, étant le plus gros importateur, la mise en place de restrictions dans ses approvisionnements en métaux de grande importance industrielle s’avérait être politiquement opportune. C’est donc une diminution de 35% des exportations chinoises de terres rares qui vient d’être décidée pour la première allocation annuelle en 2011. Elle passerait de 22 mille tonnes en 2010 à 14 mille tonnes en 2011. Une deuxième allocation pour la fin 2011 pourrait être par la suite décidée, comme en 2010 où elle avait atteint huit mille tonnes.
L’Admistration chinoise envisagerait également d’augmenter les taxes à l’exportation sur certains de ces éléments. Le Néodyme, composant essentiel des aimants permanents (FIG.) fait déjà l’objet d’une telle taxe. Le Praséodyme et le Dysprosium composants essentiels de ces aimants Ne-Fe-B font partie des éléments les plus recherchés.
Les réactions probables à cette pénurie organisée vont être de plusieurs ordres:
– Tout d’abord une très forte augmentation des prix: le prix de l’oxyde de néodyme aurait été multiplié par plus de quatre dans le courant de 2009,
– puis la décision de réactiver les mines hors de Chine comme aux États-Unis, en Australie, en Mongolie…ainsi que la création d’associations pour développer les transformations métallurgiques en aval. En parallèle le recyclage (logistique, métallurgie) va s’organiser,
– ensuite opérer de nombreuses substitutions: batteries Ni-MH remplacées par des batteries au Lithium dans les véhicules hybrides, utilisation de pâtes de polissage des verres à base d’oxydes de zirconium, élargissement les applications des aimants au Samarium-Cobalt ou développement de nouveaux moteurs pas-à-pas sans terres rares,
– mais aussi réduire les teneurs en néodyme et praséodyme dans les alliages pour applications autres que les aimants permanents.
Le monde industriel va apprendre à se passer des fournitures chinoises de terres rares…c’est une bonne leçon vers plus de prudence et de sagesse stratégique.
LIRE le papier le moins nul du jour sur le sujet.
Le 29 Décembre 2010


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