Et si les statistiques chinoises n’étaient que du vent?

Chinois-moderne  Tout observateur assistant à la publication de statistiques dans des délais n’excédant pas deux semaines et concernant les activités de cet immense et complexe pays qu’est la Chine ne peut que douter de la véracité des chiffres publiés. Chiffres officiels qui, Confucius soit loué, parfois se percutent. C’est ainsi que le vénérable Li Junfeng, Secrétaire Général de la Chinese Renewable Energy Industry Association (CREIA) a annoncé le 13 Janvier que les implantations d’éoliennes en Chine se sont élevées à 16 GW. Quatre jours après, le China Electric Council (CEC) annonce que la puissance des éoliennes connectées au réseau a atteint les 13,99 GW (notez la précision de l’annonce!). Alors! me direz-vous, 2 GW de différence entre implantés et connectés sont tout à fait acceptables. Oui, bien sûr, mais poursuivons. Le CREIA annonce ainsi que le cumul des éoliennes en Chine atteint les 41,8 GW ce qui doit permettre à la Chine d’être devenue la première Nation éolienne du monde…damant le pion aux États-Unis qui en 2010, faute de demande en électricité et de cash, n’ont que peu investi dans l’éolien. Mais voila que le comptable du CEC affirme que l’ensemble des éoliennes chinoises raccordées au réseau représente 31,07 GW…soit 25% de moins qu’annoncé par son collègue administratif. Mais alors la Chine ne serait que la troisième Nation dans la course éolienne après les US et l’Allemagne. Avouez, c’est beaucoup moins brillant!

Alors que faudra-t-il retenir pour établir les statistiques mondiales de l’année, 41,8 GW ou 31 GW pour la Chine?

Les deux infos : CREIA, CEC

Le 18 Janvier 2011

Commentaires

4 réponses à “Et si les statistiques chinoises n’étaient que du vent?”

  1. Avatar de Jean-Louis Butré

    Eolien la grande salade médiatique…
    Une vaste campagne d’intoxication est en cours . Les industriels du vent font un forcing inoui pour vendre leurs machines : campagnes de presse, statistiques douteuses, sondages « améliorés » sur l’acceptabilité de ces « aerogénérateurs geants » par les riverains , rendements mirobolants, cocoricos sur les performances électriques…
    En France de nombreux responsables du gouvernement considèrent que le programme éolien du Grenelle de l’Environnement met en danger les finances de notre pays et sont une erreur stratégique majeure.
    Ils tentent en urgence de stopper cette catastrophe.
    Mais c’est en effet une situation qui oblige les industriels du vent à redoubler d’efforts de publicité, de marketing et de lobbying pour imposer leur point de vue et passer outre.
    Combien de temps la France va-t-elle continuer à implanter 12.000 éoliennes géantes inutiles sur le territoire et va peut-être décider d’en mettre 1200 le long du littoral?
    Le programme éolien de « l’Ex ministre du Grenelle de l’Environnement » ne produira que quelques % d’électricité pour une facture qui atteindrait 80 milliards d’euros?
    La France peut -telle continuer à dilapider 80 milliards d’euros et importer toutes ces éoliennes industrielles du Danemark et d’Allemagne voir de Chine pour produire ces quantités minuscules d’électricité lorsque les consommateurs n’en ont pas besoin et subventionner des emplois dans ces pays?
    Les français vont-ils continuer à laisser envahir le territoire par les affairistes du vent qui font des immenses fortunes avec de l’argent public alors que le 13 janvier 2010 les Hollandais ont décidé d’arrêter toutes les subventions et déclarent qu’ils ne croient plus dans l’éolien ?
    (Article publié par European Energy Review le 13 janvier 2011) he Dutch lose faith in windmills (http://www.europeanenergyreview.eu/index.php?id=2656
    Jean-Louis Butré
    Fédération Environnement Durable
    http://environnementdurable.net

  2. Avatar de Ray
    Ray

    Effectivement, les entreprises françaises malgré la présence de superbes experts en aéronautique ont loupé il y a 20 ans le marché de l’éolien. Ce n’est malheureusement pas le seul.
    Effectivement le Gouvernement actuel avec le Grenelle de l’Environnement et ses décisions démagogiques a essayé, en vain, d’attirer vers lui la sympathie d’électeurs verts.
    Mais cela n’enlève rien à l’intérêt général de l’éolien qui devrait un jour atteindre son seuil de rentabilité grâce aux progrès technologiques (direct drive, montée en puissance des turbines) et aux rationalisations industrielles…mais ce n’est pas un débat qui concerne les entreprises françaises, sinon AREVA au travers de l’allemande Multibrid sa filiale.
    Tout cela n’explique pas l’intérêt d’articles au vitriol, même si investir dans l’éolien en France revient à jeter l’argent des contribuables ou des clients d’EDF, ce qui est la même chose, dans le vent.
    Effectivement, le nouveau Gouvernement des Pays-Bas est en train de réaliser un virage à 180° sur le sujet…mais l’équipe précédente n’était-elle pas allée beaucoup trop loin dans l’éolien offshore?

  3. Avatar de an391

    Le fond de tout ça est qu’à notre époque, il devient extrêmement urgent d’adopter des politiques fiscales saines en général et autour de l’énergie en particulier. Et pour moi cela devrait se caractériser par :
    1) Pas de subventions liées à la production et aux frais de fonctionnement (OPEX) en général
    2) Subventions limitées à la recherche et développement
    3) Fortes taxes sur les carburants fossiles (dans une optique adaptation nécessaire du fait du pic pétrolier (et charbon gaz), tout autant si ce n’est plus que par rapport aux questions climatiques)
    4) Laisser tomber entièrement tous les trucs de cap and trade
    Car la différence fondamentale entre les taxes et les subventions, mise à part le fait que d’un côté c’est des revenus de l’état, de l’autre c’est des dépenses, c’est que pour qu’il y ait subventions, il faut qu’il y ait eu avant une décision ou déclaration du type : « ce truc est une bonne solution », hors il est extrêmement facile de se tromper dans ces déclarations ! Un exemple typique est l’éthanol de Maïs aux US, dont il est montré que le bilan énergétique ou EROEI est à peine supérieur à un.
    L’avantage des taxes sur les carburants fossiles c’est que cela part de la constatation simple : On en aura moins à l’avenir à notre disposition, il est donc nécessaire d’adapter toute l’infrastructure, les produits et modes de vie vers moins de consommation de ces matières premières.
    Et en retour cela favorise toutes les solutions alternatives, de production ou d’amélioration d’efficacité (isolation par exemple), mais cela sans devoir définir quelles sont les bonnes solutions, c’est « solution agnostic » d’une certaine manière, et c’est vraiment de cela dont on a besoin.

  4. Avatar de an391

    Tiens à propos du cap and trade :
    Europeans Suspend Trade in Emissions Permits
    By THE NEW YORK TIMES
    The European Commission has halted trading in greenhouse gas emissions permits after the theft of permits in online attacks.
    http://green.blogs.nytimes.com/2011/01/19/europeans-suspend-trade-in-emissions-permits/
    http://www.reuters.com/article/idUSLDE70I2B220110119
    Il est vraiment urgent d’arrêter ces ignobles niaiseries

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