Le marché des modules photovoltaïques est un marché mondial de composants. Ce sont les acteurs les plus renommés, une dizaine au maximum, qui présentent des produits avec des rapports performance/prix les plus élevés, qui peuvent investir massivement, sûrs de vendre leurs futures productions et d’accroître ainsi leur part de Marché. Derrière ce « Tier One » les autres courent en assurant d’honorables performances les années de forte croissance de la demande, mais en prenant de plein fouet dans leurs comptes les baisses éventuelles de croissance du Marché. Après un doublement de la demande en 2010 qui a permis à presque tous les industriels de progresser, l’année 2011 avec une croissance de la demande prévue autour des 20%, risque d’être impitoyable pour les plus faibles.
La capacité de production mondiale s’est accrue de près de 70% en 2010 pour atteindre les 30GW, affirme IMS Research. Compte tenu des investissements engagés par les industriels les plus agressifs et par les nouveaux venus avec des technologies innovantes (CIGS) cette croissance de la capacité de production va se poursuivre en 2011 pour dépasser les 36 GW en fin d’année (FIG., courbe rouge, échelle de gauche). Face à cette offre dynamique, il est peu probable que la demande suive, tout simplement parce que ce marché dépend des subventions des États ou des tarifs préférentiels dissuasifs payés par les consommateurs. Or le climat en Europe, marché principal du photovoltaïque, est aux économies. Les États, les uns après les autres, découvrent que la facture cumulée des fournitures d’électricité photovoltaïque devient insupportable. La dernière venue est la République Tchèque qui a décidé de taxer les productions des grandes installations (>30kW) pour une période de trois ans (2011-2013).
Des capacités de production excédentaires, au double de la demande moyenne (FIG.), cela veut dire une poursuite de la baisse des prix. Les prix des modules aux États-Unis qui se situent entre 1,4 et 1,6 $/Watt pourraient descendre vers les 1,2 ou 1,15 $/Watt en fin d’année estime le CEO de Recurrent. Son objectif est de passer au-dessous de 3$/Watt pour le prix global des grandes unités photovoltaïques. Tout cela augure bien des ennuis pour les acteurs les plus faibles.
Le 20 Janvier 2011


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