La conception et l’optimisation des accumulateurs Li-Ion font sans-cesse des progrès

Depuis la sortie des premiers accumulateurs Li-Ion par Sony en 1991 qui reposaient sur les découvertes de l’intercalation des ions Lithium dans le graphite par Yazami à Grenoble en 1980 et les oxydes lithiés décrits par Goodenough, la technologie et la maîtrise de ces accumulateurs n’ont cessé de progresser. Ont été mentionnés ici tout dernièrement, les progrès accomplis dans les électrolytes solides, conducteurs des cations Li+, qui devraient permettre de définir des accumulateurs de hautes tensions et de sécuriser les batteries grâce à la suppression d’électrolyte organique inflammable (LIRE). Un autre axe majeur de progrès repose sur l’amélioration de la conductivité électronique des matériaux et des interfaces entre matériaux et supports. En effet une conductivité améliorée permet de faire fonctionner les électrodes de façon beaucoup plus homogène et donc de pouvoir atteindre des courants de charge ou de décharge plus élevés. Cette problématique a conduit les technologues à utiliser par exemple des nanofibres de carbone dans la masse positive cathodique composée d’un mélange intime d’oxydes ou de phosphates métalliques lithiés et de carbone. Mais un nouveau progrès majeur semble se démocratiser avec l’annonce par Showa Denko de commercialiser comme collecteur de courant  un feuillard d’aluminium revêtu de quelques microns d’épaisseur de carbone en surface. Ce nouveau composant présente la propriété de réduire la résistance électronique entre le feuillard et le matériau anodique, problème majeur dans le cas des cathodes à base de phosphate de fer lithié, LiFePO4.

Feuillard-Alu-Showa-Denko

L’adoption d’un matériau cathodique utilisant un métal aussi peu rare et aussi peu cher que le Fer est un des moyens de démocratiser le marché des batteries embarquées sur les véhicules hybrides ou rechargeables électriquement.

Pour les applications stationnaires le choix est plus vaste en raison de moindres contraintes volumiques et massiques. Pour les applications fixes les batteries au Lithium sont en concurrence avec la technologie Sodium-Soufre qui fait appel comme matériau de base au trivial sulfure de sodium. Un stockage d’énergie électrique à grande échelle passerait à coup sûr par cette technologie qui ne fait appel qu’à des matériaux largement disponibles.

LIRE le communiqué de Showa Denko

Le 23 Janvier 2011

Commentaires

4 réponses à “La conception et l’optimisation des accumulateurs Li-Ion font sans-cesse des progrès”

  1. Avatar de Dude
    Dude

    Bonjour,
    Le lithium existe en quantité importante et peut être recyclé. Ainsi, il est possible que grâce notamment aux travaux de R&D et à la production de masse de batteries pour véhicules électriques, les applications de stockage stationnaires pour batteries au Lithium se développent. Les grands acteurs (ABB, Samsung…) sont présents dessus. La technologie NaS n’a pas le mêmes caractéristiques que les batteries Lithium en terme de réponse « Puissance ». De plus, ces première nécessitent souvent d’être en surcapacité et ne sont optimales que pour des cycles (charge + décharge) d’une journée.

  2. Avatar de Ray
    Ray

    Merci Dude pour ces précisions. Mais je ne pense pas qu’ABB se soit lancé dans le business des batteries, mais je sais qu’il en teste avec Saft par exemple. Quand aux batteries sodium-soufre elles se chargent et se déchargent au régime de 6 heures (C/6) ce qui est excellent pour le load leveling qui permettrait de rajouter deux ou trois heures d’autonomie en heure de pointe le soir à une ferme solaire par exemple.
    Consultez par exemple le site de NGK pour comprendre les diverses applications possibles:
    http://www.ngk.co.jp/english/products/power/nas/application/index.html
    Quand aux ressources de Lithium je vous invite à lire un précédent papier.
    http://www.leblogenergie.com/2010/11/la-production-annuelle-de-lithium-dans-le-monde-avait-chut%C3%A9-de-29-en-2009.html

  3. Avatar de Daniel
    Daniel

    Bonjour,
    Attention, les batteries NaS sont des batteries très particulières qui nécessitent un électrolyte à 250°C. De plus, leur taux d’autodécharge est très important par rapport aux autres technologies comme le Lithium-ion. Ces spécificités font que ces batteries sont plutôt utilisées pour des applications stationnaires.
    Toutefois, il est intéressant de noter que la firme Think (Norvège) a produit des véhicules électriques avec cette technologie. La contrainte de température est alors contre-balancée par l’inertie thermique du pack (environ 20kWh).

  4. Avatar de Ray
    Ray

    Daniel, les batteries Sodium-Soufre ne donnent lieu à aucune auto-décharge parce qu’il n’y a aucune réaction parasite possible dans un système aussi simple. Elles ne sont pas faites pour être embarquées ou choquées en raison de la fragilité de l’alumine bêta grosse coquille d’œuf qui sert de séparateur conducteur des ions Na+. Elles fonctionnent entre 280 et 350°C.
    Les producteurs d’automobiles allemands avec ABB sont ceux qui sont allés le plus loin dans le Sodium-Soufre embarqué mais les problèmes de sécurité en cas d’accident ont stoppé net les développements dans les années 90.
    http://books.google.fr/books?id=mQEAAAAAMBAJ&pg=PA36&lpg=PA36&dq=sodium+sulfur+abb&source=bl&ots=UIr3b7bI36&sig=9SUdeIv5mXy5wA5wCGVz6eVXuXc&hl=en&ei=_vpATfuRPIvp4AbJvsSYAw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CDgQ6AEwBQ#v=onepage&q=sodium%20sulfur%20abb&f=false

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