Tout le monde sait maintenant que de comparer des puissances installées d’éoliennes et de centrales à flammes où nucléaires n’a que bien peu de sens, puisque la génération d’énergie de la première dépend des conditions météorologiques locales. Ceci n’empêche pas les lobbies éoliens de parler toujours en termes de puissances avec, il est vrai, maintenant quelques références aux énergies générées. En 2010 pour une puissance éolienne installée de 75 GW en début d’année et de 84 GW en fin d’année dans l’Europe des 27, l’énergie électrique générée par ce parc a atteint selon EurObserv’ER, les 147 TWh. Ceci correspond pour une consommation globale européenne d’électricité autour des 3400 TWh, à 4,3% de cette consommation d’électricité. A partir d’une puissance moyenne du parc estimée de 79,7 GW, obtenue en faisant la moyenne entre les puissances de début et de fin d’année, il est possible d’estimer un taux de charge moyen de ce parc européen de 21%. Valeur proche de celle du parc français.
Remarque: l’EWEA affirme dans son rapport 2011, à la suite d’un calcul savant d’une fumeuse « Normal Wind Production », que la contribution de l’énergie électrique éolienne en Europe est de 5,3% (dernière page du rapport). C’est bien sûr, cette valeur officielle erronée qui va être retenue dans moult publications. Ceci représenterait 180TWh d’énergie électrique générée, soit une énergie bien au-delà de ce qu’ont produit éolien, solaire, géothermie et autres biomasses réunis en Europe. L’EWEA n’est, semble-t-il, toujours pas très à l’aise avec les TWh.
Il est intéressant à partir des puissances moyennes installées et de l’énergie éolienne produite par pays de comparer les taux de charge (TAB. et FIG.). Ils sont très dispersés en Europe puisqu’ils ont varié en 2010 entre 29% pour l’Irlande à moins de 16% pour l’Allemagne. L’Allemagne avec le premier parc éolien européen installé, n’est que le deuxième producteur d’électricité d’origine éolienne derrière l’Espagne avec respectivement 36,5 et 43 TWh générés. Ces chiffres permettent de comprendre pourquoi l’Allemagne pousse les feux vers l’éolien offshore qui devrait permettre en Mer du Nord d’atteindre pour ces nouvelles installations des taux de charge voisins de 40% (3500 heures/an).
En conclusion, même dans l’éolien un MW en Bavière ne vaut pas un MW en Irlande. Faudrait-il comme dans les monnaies, préciser la nationalité de l’unité et établir des tables d’équivalences?
Consulter le papier d’EurObserv’ER et celui de l’EWEA.
Le 6 Mars 2011.


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