Que représentent réellement les énergies renouvelables en Espagne?

Espagne-electricité-Mars2011  Sous un titre accrocheur du très bon quotidien économique La Tribune intitulé: « L’éolien, première source d’électricité en Espagne » on peut lire au détour de ce papier l’affirmation suivante: « C’est la première fois que cela se produit depuis que l’Espagne a fait le pari des énergies renouvelables, notamment pour limiter sa dépendance vis à vis de l’étranger. Celles-ci comblent à hauteur de 75% les besoins espagnols en énergie, contre une moyenne d’un peu moins de 60% dans l’Union européenne, selon les données officielles. » Interloqué devant ma profonde ignorance et remontant aux données initiales sur Red Electrica de Espana il est possible de lire: « El conjunto de las tecnologías renovables cubrió en marzo el 42,2 % de la demanda de electricidad, por debajo del 48,5% del 2010, debido a que la producción hidráulica del año pasado fue mucho más elevada. » Ce qui doit vouloir dire approximativement que l’ensemble des énergies renouvelables au mois de Mars ont représenté 42,2% de la demande en électricité au lieu des 48,5% en 2010 en raison d’une production hydraulique de l’année précédente qui avait été beaucoup plus élevée.

 Les 42,2% de fourniture d’électricité (éolien 21%, solaire 2,6%, hydraulique 17,3% et quelques autres) qui deviennent 75% des besoins espagnols en énergie…c’est un miracle! Mais zut…je n’avais pas tout lu…l’article est daté du 1er Avril.

 Dans toutes ces approximations pseudo écologiques, indignes d’un tel journal, il y a tout de même une vérité: l’Espagne est le premier producteur européen d’électricité éolienne et c’est bien, mais cela lui coûte très cher ce qui a conduit le Gouvernement espagnol à revoir rétroactivement les aides applicables. Il est maintenant temps en Europe de faire appel à des énergies renouvelables compétitives peu subventionnées. Aux industriels du secteur à réduire les coûts au Watt de leurs installations, optimiser le taux de charge (éolien offshore), serrer les marges et trouver les partenaires financiers au long cours qui accepteront un pay-back sur plus de dix ans.

Une autre remarque importante: l’Espagne grâce à des investissements massifs et redondants dans l’éolien et le solaire arrive à gérer son réseau électrique avec une large part de renouvelable intermittent grâce à un outil de génération de fond diversifié et très flexible (centrales au gaz à cycle combiné).

CONSULTER le papier de la Tribune et de façon plus approfondie celui de Red Electrica.

Le 2 Avril 2011

Commentaires

5 réponses à “Que représentent réellement les énergies renouvelables en Espagne?”

  1. Avatar de Loran
    Loran

    Et une troisieme remarque, faisant écho à votre sentence : » Il est maintenant temps en Europe de faire appel à des énergies renouvelables compétitives peu subventionnées. »
    Il est maintenant temps en Europe et notamment en France, de comptabiliser dans le prix du TWH nucléaire l’ensemble des subventions et couts indirects… (R&D, gestion des déchets sur des millénaires (sic), démontage des centrales…)… Et je ne parle pas des risques, qui pourrait etre quantifier en demandant à une assurance privée de le couvrir.
    Je ne crois pas que cette comparaison serait défavorable
    à l’éolien…

  2. Avatar de Ray
    Ray

    Loran, vous écoutez trop les charlots de la Paix Verte…qui peut à part ces hurluberlus, parler sérieusement de ce qui se passera dans plusieurs siècles? Le débat sur les coûts relatifs n’a aucun sens une fois les décisions prises et les actions menées. Là où il prend tout son sens c’est avant le choix. Pour ma part je pense que le parc électrique français est trop rigide et qu’il gagnerait en réactivité avec quelques centrales au gaz supplémentaires. Cela le rendrait apte à accueillir de nouvelles ressources éoliennes à condition que leurs tarifs soient économiquement acceptables pour le consommateur…c’est le seul auquel il faut penser et qu’il faut défendre.

  3. Avatar de jack
    jack

    La seule chose à laquelle un gouvernement doive penser et qu’il doit défendre c’est l’avenir ! Tout simplement parce que c’est la seule chose que personne d’autre n’a la capacité et les moyens de gérer à sa place.
    Quand à traiter d’hurluberlus ou de charlots ceux qui prennent au sérieux les dangers du nucléaire… voilà ce qui n’est pas sérieux ! Il ne s’agit pas de quelques allumés mais de toute une population parmi laquelle de très nombreux scientifiques parfaitement renseignés.
    D’ailleurs je me souviens bien de ce que disaient les pronucléaires en 1974 à propos du problème des déchets radioactifs : « d’ici là la science aura trouvé une solution » Qu’en est il aujourd’hui ? qui sont les guignols ?
    Qui est capable de dire ce qui se passera au bout d’un ou deux siècles quand on aura fermé 58 réacteurs tous les trente ans soit soixante sites comdamnés par siècle… c’est pas hurluberlu de savoir compter !

  4. Avatar de tyler

    Janco à publié un post reprenant ce sujet (les éoliennes espagnoles), les conclusions sont…comment dire…légèrement différentes. Chacun voit midi à sa porte. Il a le mérite de poser des chiffres sur la table (on peut, contester, comparer, réfuter, commenter, »s’indigner », déblatérer, ou acquiescer).
    http://manicore.com/documentation/petrole/Charbon_nucleaire.html
    C’est pas hurluberlu de savoir compter!

  5. Avatar de Ray
    Ray

    Merci Tyler pour le lien. J’avais donné quelques chiffres sur les taux de charge éolien en Europe. Effectivement avec un taux de charge éolien en Espagne proche de 25% pour un kWh éolien il en faut trois qui viennent d’autres ressources.
    http://www.leblogenergie.com/2011/03/europe-puissance-%C3%A9olienne-install%C3%A9e-et-%C3%A9nergie-g%C3%A9n%C3%A9r%C3%A9e-deux-concepts-dans-le-vent.html
    Mais contrairement à l’auteur du blog en référence je pense que le gaz est le meilleur substitut du nucléaire du moment en effet SANS EOLIENNE ce sont moins de 400 TEP de gaz qui seraient nécessaire pour remplacer les productions nucléaires mondiales.
    http://www.leblogenergie.com/2011/04/les-gazettes-et-autres-propos-du-caf%C3%A9-du-commerce-surestiment-la-part-du-nucl%C3%A9aire-dans-le-monde.html
    Le chiffre de 350 TEP avancé par l’auteur pour 77% de la fourniture ne tient pas compte des meilleurs rendements énergétiques de la filière (60%). Aujourd’hui ce serait plutôt vers les 300 TEP de gaz.
    Quand aux émissions de CO2: remplacer les 2750 TWh d’électricité nucléaire avec des centrales au gaz émettant dans les 0.33T de CO2 par MWh cela génèrerait autour de 0,9 milliard de tonnes de CO2 supplémentaires auquel il faut ajouter le CO2 naturellement associé au gaz (20%) ce qui conduit vers les 1,1 milliard de tonnes de gaz et non pas 0,75 comme l’avance l’auteur.
    Donner des chiffres c’est bien mais encore faut-il savoir les justifier analytiquement parce que les comptes dans ce domaine sont parfois complexes.

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