En ces temps de doutes sur la filière nucléaire il apparaît que le monde de l’énergie va se retourner pour une large part vers le gaz naturel abondant, efficace énergétiquement et donc économiquement compétitif par rapport aux lignites et charbons polluants. La flexibilité d’exploitation des centrales au gaz naturel à cycle combiné constitue d’autre part le support de base idéal à d’éventuels investissements dans les énergies éoliennes ou photovoltaïques. Elle est donc politiquement écolo compatible.
Il n’est pas nécessaire d’être grand-clerc pour imaginer que cet avenir énergétique du gaz naturel va dépendre pour une large part de la taille des ressources exploitables constituées à la fois de ressources conventionnelles (Russie, Norvège, Qatar, Golfe du Mexique, Algérie, Libye, Indonésie, Australie, etc.) et des ressources non conventionnelles (grisou ou « coal-bed methane », gaz de schistes ou « shale gas », gaz de grès ou « tight gas ») qui détermineront les prix de la ressource. Une étude toute récente du DOE américain et du Gas Research Institute portant sur 14 régions en dehors des USA et 36 pays dans le monde (CARTE des pays étudiés) vient d’essayer de quantifier les ressources techniquement extractibles pour les seuls gaz de schistes.
Il ressort de ces estimations qu’il faut prendre avec beaucoup de prudence en raison de données insuffisantes de prospection, à l’exception notable des États-Unis qui prospectent intensivement leur sous-sol depuis plus de vingt ans, que la Chine serait le premier dépositaire au monde de gaz de schistes (FIG.). Elle serait suivie par les États-Unis, l’Argentine, le Mexique et l’Afrique du Sud. Il y a de quoi à perturber le classement mondial des pays les plus énergétiquement favorisés.
Dans ce classement provisoire la France avec le Bassin Parisien et le Delta du Rhône, ferait partie des heureux élus et arriverait comme second européen derrière la Pologne à plus de 5000 milliards de m3 de réserves techniquement mobilisables…ça vaudrait le coup de vérifier un peu par quelques sondages de prospection pour l’instant interdits par nos dirigeants. Ceux qui nous administrent sont pourtant à la recherche, par un dirigisme économique d’un autre âge, de limitations des prix de l’énergie facturée à nos concitoyens. Il n’est pas certain que de telles méthodes portent remède aux 60 milliards de déficit énergétique de la balance commerciale en vue pour 2011 (-10,3 milliards sur les deux premiers mois selon les Douanes) dont une quinzaine pour le seul gaz naturel indexé.
Pour l’EIA cette nouvelle évaluation majorerait les réserves de gaz techniquement extractibles dans le monde de 40% et les porterait à 640 000 milliards de m3. Pour mémoire, le monde a consommé un peu plus de 3000 milliards de m3 de gaz naturel en 2008 (dont 44 milliards pour la France) auxquels il faut encore ajouter les scandaleux 150 milliards de m3 de gaz brûlés dans le torchage, dont 50 milliards en Russie (GE).
Ces données sont de nature à conforter l’hypothèse d’un gaz naturel première ressource énergétique mondiale du XXIème siècle.
LIRE le communiqué de l’EIA et accéder au dossier pdf détaillé.
Quelques cartes issues du dossier détaillé:







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