La Chine veut accroître sa production d’alcool de manioc en utilisant la totalité de la ressource

Cassava  Le manioc avec des récoltes mondiales de 241 millions de tonnes en 2009 (FAO) est le deuxième tubercule le plus cultivé après la pomme de terre. Le Nigeria, la Thaïlande, le Brésil, l’Indonésie, la RDC en sont les grands producteurs mondiaux. La Chine avec 4,5 millions de tonnes produites en 2009 ne se classait qu’au treizième rang des pays producteurs selon la FAO, mais il semblerait selon d’autres sources que ces volumes se soient fortement accrus en 2010 (près de 12 millions de tonnes?) et qu’ils soient également complétés pour les utilisations chinoises, par des importations en provenance de Thaïlande (4,5 millions de tonnes). Il est à noter une particularité sur la destination du manioc chinois: l’utilisation des céréales telles que le maïs, pour alimenter de nouvelles unités de production de bioéthanol ayant été interdite depuis 2007, les industriels chinois se sont tournés vers le manioc, riche en amidon, comme matière première de base de production de bioéthanol.

  L’objectif actuel de la Chine qui en 2010 a produit 2 millions de tonnes d’alcool (44 mille barils/jour) serait de porter sa production à 10 millions de tonnes d’alcool en 2020 (220 kbl/jour) ce qui lui permettrait de généraliser une essence à 5 ou 6% d’éthanol à cette date. Nul doute que cet objectif sera revu à la hausse pour au moins atteindre les 10% du mélange E10 ou plus pour le E15.

 C’est la raison fondamentale qui justifie l’annonce par la société britannique TMO Renewables, de la signature de deux accords de développement avec des Groupes chinois de process de production d’alcool de deuxième génération à partir des tiges et des déchets de production du manioc.

 Tout comme les feuilles et tiges de maïs ou la bagasse issue de la transformation de la cane à sucre, les lignocelluloses associées à la culture du manioc doivent participer à la production d’alcool au travers d’usines agricoles manipulant les deux procédés: celui de première génération utilisant l’amidon et celui de deuxième génération utilisant les déchets lignocellulosiques.

 Le premier contrat de TMO consiste à installer dans une usine du chinois COFCO qui produit déjà 4400 barils/jour d’éthanol à partir de manioc dans la province du Guangxi, une branche de deuxième génération qui utilisant les déchets agricoles de cette culture permettra d’accroitre la production d’alcool de 15%.

 Le second contrat signé avec le grand pétrolier CNOOC porte sur la construction d’une usine située sur un site de 60 mille hectares également dans le Guangxi, qui devrait récolter 1,6 millions de tonnes de manioc et autant de sous-produits. Cette usine agricole avec deux types de procédés de première et deuxième génération devrait produire 3900 barils/jour d’alcool (180 mille tonnes/an).

 Le plant de manioc (tubercule, tiges et feuilles), après celui de maïs et la cane à sucre devrait devenir à terme une importante ressource mondiale de biomasse destinée à la production de bioéthanol dans le monde au travers de procédés valorisant la totalité de la plante.

 Il faut imaginer un marché mondial de l’éthanol vers les 4 millions de barils/jour en 2020 en ne négligeant pas les développements des productions en Asie et en Afrique.

LIRE le communiqué de TMO Renewables sur le sujet.

Le 10 Mai 2011

 

Commentaires

4 réponses à “La Chine veut accroître sa production d’alcool de manioc en utilisant la totalité de la ressource”

  1. Avatar de onibon
    onibon

    quels sont les partenaires africains de la chine pour ce projet et quelles diqpositions prises pour réussir cette mission sans compromettre la sécurité alimentaire et aussi minimiser les impacts environnementaux de tous ordres

  2. Avatar de Ray
    Ray

    Il vous faut lire le texte onibon…qui mal y pense, avant de poser vos questions stéréotypées d’écolo de garde avec « sécurité alimentaire » et « impacts environnementaux » de services. Je vous signale que dans la nature ou tout est bon, certaines espèces de manioc peuvent être toxiques parce que trop riches en cyanure.
    L’intérêt du manioc est de pousser dans des sols ingrats et d’être résistant à la sècheresse, il est donc complémentaire du maïs et de la canne à sucre comme base pour biocarburants dont le monde moderne aura de plus en plus besoin.

  3. Avatar de Bonouma Kouadio
    Bonouma Kouadio

    Je viens de fabriquer de l’éthanol 100% bio avec les déchets du manioc.
    Cet éthanol qui est composé d’autres alcools comme isopropanol, l’acétate d’éhyle et du propanol -1 est un puissant cicatrisant.
    Il a les fonctions conjuguées d’antiseptique et de désinfectant.
    Plus besoin d’importer de l’éthanol pour les pays africains.
    Pour plus d’infos:+22557090492 +22556010192

  4. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Ce qu’il faudra Bonouma, c’est qu’un jour les pays africains produisent assez de biocarburants pour se dispenser d’importer du pétrole (je parle bien-sûr des pays qui n’ont pas ou pas assez de ressources pétrolières). L’Afrique dispose des terres arables nécessaires pour devenir un jour une large exportatrice de biocarburants. Il lui faudra pour cela investir dans l’agriculture et la maîtrise de la chimie agricole locale des biocarburants pour répliquer ce qui se fait en Amérique du Sud.
    Il faut imaginer des avions qui voleront un jour au bio-kérosène africain.

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