La décennie future du plan électrique allemand intéresse l’ensemble des citoyens européens dont l’approvisionnement en électricité, en quantité et en qualité, dépendra en partie des choix et des investissements qui seront réalisés par le pays leader économique européen. Il faut être optimiste sur l’aptitude de l’Allemagne à résoudre ses contradictions énergétiques parce qu’elle est très riche, elle possède les meilleurs industriels mondiaux dans le domaine de l’énergie (Siemens, E-On, …) et possède l’art de planifier efficacement les actions après concertation.
Au gré des lectures il apparaît que tout naturellement le futur réseau électrique allemand va reposer sur trois composantes essentielles:
–un parc éolien offshore de grande ampleur en Mer du Nord et Mer Baltique. Siemens, AREVA-MULTIBRID, ENERCON, NORDEX, possèdent des carnets de commandes allemands qui vont jusqu’en 2014-2015 et qui dépassent à eux tous le GW de puissance installée. Le développement de grandes éoliennes de plus de 5MW se concrétisera par de nouvelles commandes encore plus imposantes de parcs éoliens offshore germaniques. Pour la Chancelière, un objectif « de 35% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020 contre 17% l’an dernier » semble être réaliste*.
*Remarque: il faut faire confiance à la Chancelière pour ses 17% en sachant que la somme de l’hydraulique et des autres énergies renouvelables représentaient en 2010 un total de 68,6 TWh pour une génération totale de 586 TWh (IEA).
–un réseau électrique renforcé pour amener la puissance électrique du Nord du pays vers les Länder du Sud et la Suisse où se trouvent les industries stratégiques (Daimler, BMW, Siemens, ABB,…). Il est question d’investir dans les 10 milliards d’euros pour ajouter 3600 kilomètres de câbles de plus au réseau allemand à l’horizon 2020.
–un large parc de centrales au gaz à cycle combiné qui apporteront la souplesse indispensable au réseau pour qu’il puisse supporter un large taux de ressources intermittentes. Nous avons besoins de 10 GW de centrales au gaz, dans les cas où le vent ne souffle pas a déclaré Michael Geissler, CEO de la Berlin Energy Agency. Ce sera probablement plus compte tenu des ambitions allemandes dans le renouvelable.
Malgré la facture qui s’annonce salée par le foisonnement des solutions, il est peu probable, contrairement à ce qui peut se dire dans les Cafés du Commerce hexagonaux, que les dirigeants allemands puissent confier un jour à la France la mission d’approvisionner de façon notable leur pays en énergie électrique. Par contre, notre voisin pourra interrompre provisoirement ses exportations qui viennent nous dépanner aux heures de pointes.
LIRE les articles sur ces sujets reportés par Bloomberg. Sur le réseau électrique allemand. Sur les sources d’énergies.
Le 2 Juin 2011

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