Allemagne: Siemens imagine des électrolyseurs de plusieurs centaines de GW pour stocker des TWh

 Devant le programme allemand de développement des énergies intermittentes, devant l’incapacité de ce pays à mettre en place dans les temps un réseau électrique à la hauteur de l’instabilité attendue, Siemens affirme que seul l’Hydrogène produit par électrolyse est capable de répondre au cahier des charges d’une puissance de stockage très flexible de plusieurs centaines de GW de puissance à terme et du TWh d’énergie stockable. Cet hydrogène pourrait être à la demande injecté dans le réseau de gaz à hauteur de 5 à 10% ou transformé en méthane en réagissant avec du CO2. Le mélange de gaz stocké comme tout gaz naturel, alimenterait à la demande des génératrices au gaz à cycle combiné avec un rendement supérieur à 60%.

Siemens-electrolyse

 Pour ne pas trop perdre d’énergie les technologues allemands imaginent des électrolyseurs à membranes (PEM) fonctionnant vers 2W par cm2 d’électrode, soit vers 2,1V de tension d’électrolyse sous une densité de courant voisine d’un Ampère (FIG.II). Ils affirment pouvoir produire directement de l’hydrogène sous pression sans apport d’énergie supplémentaire si nécessaire.

Siemens-electrolyse-tension-J  Le rendement du cycle électrolyse-génération dans une centrale à gaz serait donc de l’ordre de:

1,48V/2,1V x 61% = 43%

hors pertes diverses annexes de process (préparation des électrolytes, circulation, lavages, séchage, etc.).

 Siemens imagine que pour l’installation de 500 MW par an de puissance de stockage il faudrait donc assembler 25 000 m2 de cellule d’électrolyse par an sur des équipements automatisés.

Cette démarche va tout à fait dans le sens de la stratégie de Siemens axée sur les turbines à gaz à cycle combiné qui seraient alimentées par du gaz naturel importé, par du gaz non conventionnel produit localement, marginalement par du biogaz local et pourquoi pas par de l’hydrogène « vert ».

Tout cela va coûter fort cher en investissements…mais l’État allemand est riche et fera payer les consommateurs.

CONSULTER une présentation de Siemens sur le sujet et LIRE la dernière annonce montrant le caractère politiquement actuel de sa proposition.

Le 14 Juin 2011

Actualisation: outre les projets de Enertrag énoncés dans les commentaires ci-joints, il faut noter la décision d’E-On de développer un électrolyseur pilote pour 2013 qui serait capable de produire 360 m3 d’hydrogène à l’heure.

Enrichir le gaz russe avec du biogaz local et 5 à 15% d’hydrogène provenant d’électrolyseurs associés aux parcs d’éoliennes semble être une voie privilégiée par l’industrie et les dirigeants allemands pour générer de la puissance électrique en secours des sources intermitentes éoliennes ou solaires. It’s a long way to go.

LIRE le communiqué d’E-On

Le 13 Novembre 2011

Commentaires

40 réponses à “Allemagne: Siemens imagine des électrolyseurs de plusieurs centaines de GW pour stocker des TWh”

  1. Avatar de Tonton
    Tonton

    Du côté allemand on est dans les clous du scénario de Jeremy Rifkin décrit dans son livre The Hydrogen Economy. Il justifiait le faible rendement de la filière par l’envie croissante des peuples d’une énergie sans nucléaire, sans pétrole ni gaz de pays à risque.
    On remarque, de manière plus réaliste, qu’il y a encore de nombreuses infrastructures à construire pour y arrive :
    — Pour le cycle hydrogène —
    1. Des lignes électriques
    2. Des électrolyseurs géants
    3. Du stockage de H2
    3. Des stations services à hydrogène
    4. Des voitures à hydrogène avec une PAC efficace qui reste à inventer (voir les travaux de Fontecave sur le sujets, très intéressants)
    — Pour le cycle CO2 —
    5. Des centrales à capture de CO2 encore irréalisées et ne peuvent s’ajouter aux centrales existantes (cela justifie au passage l’extraction d’encore 200 millions de tonnes de lignite par an là-bas)
    6. Des réseaux de pipelines à travers le pays (centrales, usines, industrie)
    7. Une industrie de méthanisation très lourde (pour le CO2 et le H2)
    Le contribuable et consommateur allemand e peut-être le dos large, il n’est certainement pas idiot non plus.

  2. Avatar de Ray
    Ray

    Tonton quelques remarques:
    Les pipelines de CO2 existent déjà aux États-Unis et vont se développer pour extraire plus de pétrole.
    Le captage du CO2 est également utilisé dans les usines de MHI produisant de l’urée.
    Enfin certaines extractions de gaz naturel sont déjà équipées de captage et séquestration (Sleipner).
    Tout cela est faisable…mais tout n’est pas économiquement viable à ce jour.
    J’ai publié ce papier sur l’approche pragmatique du problème par Siemens parce qu’elle veut brûler l’hydrogène mélangé au méthane dans des centrales au gaz classiques. Ceci a le mérite de supprimer une filière logistique dédiée à l’hydrogène et de se dispenser de PACs ruineuses et peu efficaces.
    En période d’excès d’offre de puissance électrique, la nuit par exemple, au lieu d’arrêter les éoliennes comme le font aujourd’hui les Allemands, ils produiraient de l’hydrogène qui serait expédié dans le réseau de gaz naturel. Il y a là une démarche de bon sens qui ne me semble pas utopique, encore faut-il la valider économiquement.
    Mais c’est clair, Siemens anticipe que le gaz naturel sera la prochaine grande ressource d’énergie électrique en Allemagne en substitution au nucléaire puis au lignite infernal.

  3. Avatar de Tonton
    Tonton

    Je voulais simplement montrer à partir du document de Siemens sur l’hydrogène (très intéressant au demeurant) que les infrastructures qui restent à construire sont nombreuses et ne pourront être validées que dans le cadre plus vaste d’un programme à l’échelle national.
    Le gaz est déjà une source importante d’énergie en Allemagne (le chauffage plus que l’électricité d’ailleurs) comme en témoigne le récent pipeline construit avec Gazprom (dont Schröder fait parti) présenté comme un avantage stratégique européen alors qu’il est dans le ton de la politique allemande de se tourner vers l’est.
    Sur l’hydrogène réutilisé dans les centrales au gaz uniquement, si l’Etat allemand décide de forcer franchement le trait à l’éolien offshore et à limiter l’implémentation d’installations onshore comme cela semble se préciser, alors ces moyens de stockage représente la seule et véritable solution pour stocker de vastes quantités d’électricité puisque les STEP ne pourront jouer qu’un rôle mineur en Allemagne.
    Ce mouvement confirme encore le manque de cohérence à l’échelle européenne malheureusement et d’une Allemagne qui se transforme en une Suisse géante, une sorte de Magna Helvetia.
    Merci par ailleurs pour les informations. Je connaissais le travail de Total sur Sleipner ainsi que dans des installations électriques à charbon (Lacq entre autres) mais la technologie n’est pas encore disponible commercialement, difficile de l’évaluer sur le plan économique. Et surtout elle demande de reconstruire une centrale et non de s’adapter à celles existantes. Nous sommes d’accord sur les PAC
    C’est tout de même diablement intéressant la question autour du gaz : Siemens sort du nucléaire et développe l’éolien offshore mais en s’appuyant très fortement sur le gaz. Siemens vendrait alors les éoliennes, les catalyseurs et les centrales au gaz !
    General Electric fait la même chose de son côté, en vantant le solaire mais dans en installant des centrales au gaz de capacité bien plus importante…Ils appelent ça l’IRCC (integrated renewables combined cycle). On reste dans le greenwashing avec les deux pelletés de bois alimentant les centrales au lignite.
    Effectivement il reste à connaître le bilan économique global, je reste surpris par la performance de leur solution.

  4. Avatar de Berthier
    Berthier

    Bonjour,
    Pourquoi calculez-vous le rendement à partir de 1,48 V et non à partir de 1,23 V ?

  5. Avatar de Ray
    Ray

    Berthier, parce que 1,48 V est l’enthalpie de la réaction à la mode électrochimique. C’est le DELTA H/zF ou potentiel de chaleur nulle. C’est donc l’énergie thermique que restituera l’hydrogène en brûlant dans la turbine.
    Pour une PAC il est possible de prendre le DELTA G/zF soit 1,23V puis de comparer la tension de la PAC à ces 1.23V pour estimer le rendement.
    Dans une turbine c’est toute la chaleur qui est en jeu, dans une PAC le DELTA S ne sert à rien, sinon à faire de l’eau chaude au travers d’un échangeur. Voir les PAC domestiques japonaises qui font d’abord de l’eau chaude pour le bain familial et éventuellement un peu d’électricité.

  6. Avatar de Berthier
    Berthier

    ça ce conçoit avec une chaudière à condensation :
    Delta H est à -286 kJ/mol,
    mais si on récupère H2O (g) la variation d’enthalpie n’est plus que de -241 kJ/mol et on retombe sur 1,24 V

  7. Avatar de Ray
    Ray

    Berthier quand on annonce un rendement d’une centrale au gaz à cycle combiné de 61% je suppose que l’énergie de condensation de l’eau de combustion du méthane est comprise. Je ne vois pas pourquoi il faudrait prendre une autre règle dans le cas de la combustion d’hydrogène.

  8. Avatar de I.Lucas
    I.Lucas

    @Ray
    Non le rendement des centrales à cycle combiné gaz est calculé à partir du PCI et non du PCS
    cad qu’on suppose qu’on ne pourra pas récupérer l’énergie de condensation de la vapeur d’eau

  9. Avatar de Ray
    Ray

    Berthier, avec un DELTA H de 241,82 kJ/mole l’eau restant gazeuse à la sortie de l’échangeur et en supposant que l’on ne récupère pas la chaleur latente par un dispositif ad hoc, on trouve un DELTA H/zF de 1,253V et donc en rendement global de
    1,25/2,1*61% = 36% hors pertes de process diverses.
    Cela veut dire deux tiers de l’énergie générée partie en fumée….il va en falloir des éoliennes allemandes pour assurer une prestation de service électrique continue sans brûler de lignite.

  10. Avatar de el gringo
    el gringo

    Quelques avancées sur la génération via électrolyse à haute pression d’hydrogène aux USA.
    http://www.hydrogen.energy.gov/pdfs/review11/pd065_norman_2011_p.pdf
    Giner atteint désormais des rendements de 75% LHV (PCI) incluant la compression soit 90% en HHV (PCS) et dépasse déjà les objectifs du DOE prévus pour 2017.
    http://www.fuelcellseminar.com/assets/pdf/2008/wednesdayPM/02_Liu_H_GHT34-1.ppt.pdf
    Votre approche des pertes date de l’époque où le coût de l’énergie était marginal et où une source d’énergie ne devait servir qu’à un usage unique. Aujourd’hui, il est de plus en plus fréquent de construire des centrales à cogénération avec des rendements dépassant les 85% dans les pays nordiques où les besoins en chauffage durent 8 à 10 mois par an.
    De même, en cas de stockage de l’hydrogène dans de grandes installations, il est assez évident que la chaleur perdue sera en grande partie récupérée (ce qui est moins évident sur un véhicule). La consommation électrique est souvent concomitante aux besoins de chaleur.
    Voir par exemple la ville de Goteborg où le chauffage urbain alimenté par des centrales à cogénération couvre désormais 90% des besoins de la ville en terme de chauffage.
    http://www.swedishtrade.se/PageFiles/170778/3.%20HENRIK%20FORSGEN%20Lyon%20GbgE%20100622%20Final%20FR%20FINAL%20version%2003.pdf

  11. Avatar de Ray
    Ray

    Mon approche, el gringo, est très simple et très moderne: dès qu’on parle cogénération cela signifie rendements médiocres ou lamentables. Faire de l’eau chaude, faute de mieux, n’est pas pour moi la meilleure façon d’améliorer l’efficacité énergétique des processus.
    Ce qui est vrai à Goteborg ne l’est pas forcément à Singapour ou à Miami.
    Quand à Giner Electrochemical il semble disposer d’une super membrane DSM qui lui permet de faire de l’hydrogène sous pression avec une tension d’électrolyse de 1,7V pour une densité de courant de 1A/cm2 ce qui est effectivement un excellent rendement…et produit peu d’eau chaude.
    Merci pour ce lien.

  12. Avatar de el gringo
    el gringo

    L’Allemagne est bien plus proche de Goteborg que des tropiques et les besoins en terme de chauffage sont bien plus importants qu’en France. Le rendement des centrales de cogénération est similaire aux centrales thermiques classiques en service en France concernant le rendement électrique soit environ 40% (il s’agit souvent des mêmes technologies) mais est bien plus intéressant en ce qui concerne le rendement thermique qui part en fumée dans une centrale thermique.
    http://www.novethic.fr/novethic/planete/environnement/energies_renouvelables/allemagne_priorite_cogeneration/118533.jsp
    Il ne faut pas oubliez qu’une grande partie de la consommation électrique en France sert au chauffage électrique l’hiver et que les centrales thermiques françaises avec un rendement moyen de 40% ne fonctionnent qu’en pointe ou en semi base soit de quelques centaines d’heures à environ 3000 heures par an environ c’est à dire surtout l’hiver.
    La première centrale à cycle combiné en France est entrée en service en 2005 à Dunkerque et encore elle est très particulière car elle est reliée aux hauts fourneaux de Sollac pour récupérer les gaz sidérurgiques.
    Depuis 2009, il y a un plan de modernisation du parc thermique existant qui évolue vers une utilisation semi-annuelle en raison d’une consommation toujours plus importante principalement pour les besoins en chauffage et ainsi que de la hausse du prix du combustible.
    http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ppi_elec_2009.pdf
    Sinon, vous trouverez sur ce lien des présentations du DOE et en particulier de Giner et de Proton qui atteignent désormais une tension de 1.6V pour 1A/cm2.
    http://blog.fuelcellnation.com/2011/06/us-doe-electrolyzer-webinar-presentations.html
    L’intérêt pour l’hydrogène et les piles à combustible revient aussi discrètement en France.
    http://investissement-avenir.gouvernement.fr/content/lancement-de-lappel-%C3%A0-manifestations-dint%C3%A9r%C3%AAt-hydrog%C3%A8ne-et-piles-%C3%A0-combustibles

  13. Avatar de Ray
    Ray

    Merci el gringo.
    Une remarque mineure: GES annonce un rendement en 2011 de 45 kWh par kg de H2 ce qui correspond pour une quantité d’électricité de 26801 Ah (1000 Faradays) à une tension d’électrolyse de 45000/26801= 1,679V ce qui fait un rendement énergétique de 88% par rapport à l’enthalpie de l’hydrogène (1,48/1,68)annoncé par GES. Il sera difficile dans cette technologie de se rapprocher des 1,6V (92% de rendement)avec des densités de courant acceptables.
    Mais 1,68V est une excellente tension d’électrolyse.

  14. Avatar de Ray
    Ray

    Merci Tonton pour ce lien. Le schéma traduit parfaitement la vision allemande de l’énergie du futur avec du gaz naturel (russe) du biogaz local et un apport d’hydrogène produit par les éoliennes en surnombre. Ce n’est pas un optimum économique pour le pays mais les industriels allemands s’y retrouvent…c’est une constante de la politique énergétique allemande.
    Le même lien en français:
    https://www.enertrag.com/fr/developpement-de-projet/la-centrale-hybride.html
    et fichier pdf
    https://www.enertrag.com/download/prospekt/centrale-hybride-infos-techniques-fr.pdf

  15. Avatar de Tonton
    Tonton

    Après le gaz, les Russes sont près à livrer de l’électricité aux Allemands… via la nouvelle centrale de Kaliningrad comme il avait été prévu depuis le départ http://www.usinenouvelle.com/article/inter-rao-propose-son-nucleaire-a-l-allemagne.N162254?xtor=RSS-215&
    Les Russes sont très agressifs à l’export et veulent construire de nombreuses centrales nucléaires en Europe car ils prévoient le manque de puissance installée dans le futur : ils voient ce que l’Europe est incapable de voir et faire sur le long terme. Désolant.
    Au point que sur Poutine ironise (voir plus particulièrement le savoureux dernier paragraphe) : http://www.tdg.ch/depeches/economie/poutine-plaint-mauvais-accueil-fait-entreprises-russes-europe

  16. Avatar de Tonton
    Tonton

    E.ON expérimente lui aussi l’électrolyse : http://www.eon.com/en/media/news-detail.jsp;jsessionid=2E463573B6653812EA8D158B8BD810CC.1?id=10738&back=%2fen%2findex.jsp
    Mais pour l’instant les sommes en jeu sont ridicules par rapport aux deals passés avec Gazprom.

  17. Avatar de BMD
    BMD

    Dans tout cela, on ne parle pas de la surface qu’il faut équiper en éoliennes pour produire 1 TWh d’hydrogène à injecter dans le réseau ! Si l’on admet qu’il s’agit d’éoliennes en mer, la productivité annuelle nette est de l’ordre de 30 GWh par km2. S’il s’agit de transformer en hydrogène les pointes de production ne pouvant être évacuées par le réseau, il s’agit au mieux de 20 % de la production, donc de 6 GWh/km2. Le rendement global annoncé étant de 43 % ( à mon avis exagéré, car l’électrolyseur sera alimenté avec du courant d’intensité variable, et le rendement annoncé de 60 % des CGCC s’entend à régime constant, alors que cela ne sera pas le cas, 1 km2 d’éoliennes vont donc permettre de produire environ 2,5 GWh d’hydrogène. Il en faut donc 400 pour produire 1 TWh, et presque 400 000 km2 pour produire l’équivalent des 85 Mtep de la consommation actuelle de gaz de l’Allemagne!
    En passant par la méthanation le rendement global chute, puisqu’il faut passer par la réaction de Sabatier, mais aussi extraire le gaz carbonique des fumées des centrales électriques, ce qui demande beaucoup d’énergie, à peu près le quart de celle produite par la centrale. Le rendement global est ici de l’ordre de 15 %, et la surface d’éoliennes nécessaire passe à plus de 1 million de km2.
    Il s’agit de calculs à la louche, et si quelqu’un est en mesure de les préciser, cela m’intéresse.
    J’ai surpris récemment une conversation dans la rue entre gens qui se plaignaient de la floraison des éoliennes dans leur voisinage. De quelque côté que l’on se tourne disaient-ils, on voit maintenant des éoliennes. Qu’est-ce que cela sera quand on produira ainsi de l’hydrogène ou du méthane en France!

  18. Avatar de Tonton
    Tonton

    Comment obtenir autant d’électricité pour faire autant d’hydrogène ? Acheter à pas cher le nucléaire français, de nuit…

    Pour les éoliennes, vous avez tout à fait raison, en Allemagne le débat fait rage…

    http://www.spiegel.de/international/germany/wind-energy-encounters-problems-and-resistance-in-germany-a-910816.html

    « The underlying divide is basic and irreconcilable. On one side stand environmentalists and animal rights activists passionate about protecting the tranquility of nature. On the other are progressively minded champions of renewable energy and climate activists determined to secure the long-term survival of the planet. »

  19. Avatar de BMD
    BMD

    @ Tonton, l’électricité nucléaire revenant bien moins cher que l’électricité des éoliennes offshore, c’est effectivement avec l’électricité nucléaire que l’on produira l’hydrogène d’électrolyse le moins cher! L’argument des éolistes est qu’il s’agit d’électricité produite en excès lorsque le vent est trop fort, que l’on ne peut insérer sur le réseau, et qu’elle peut donc être vendue à très bas prix. Elle coûte cependant le même prix au consommateur, via le tarif de rachat!

  20. Avatar de el gringo
    el gringo

    Curieux raisonnement.
    En partant de vos chiffres, 30 GWh/km2 * 400000 km2 = 12000 TWh soit 20 fois la production française (ou les 2/3 de la production électrique mondiale). Donc en France, la capacité de production ne serait utilisée qu’à 5% (si on arrête toutes les centrales et autres barrages) et 95% de cette ressource serait excédentaire.
    Avec un rendement de conversion en hydrogène de 43%, cela représenterait 4900 TWh en hydrogène ou 421 Mtep.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Production_d'%C3%A9lectricit%C3%A9

  21. Avatar de BMD
    BMD

    @ el Gringo, vous avez manqué une étape: la production d’hydrogène est prévue se faire lors des excédents de production de l’éolien ne pouvant être normalement écoulés sur le réseau, dont j’ai évalué la proportion à 20 % de la production totale (mais ce n’est peut-être que 10 % auquel cas il faut encore doubler les surfaces). Il faut donc diviser votre production d’hydrogène de 4900 TWh par 5, ce qui nous ramène à 85 Mtep environ soit l’équivalent énergétique de la consommation actuelle de gaz allemande.
    Si bien sûr les Allemands décident d’utiliser intégralement la production d’électricité de leurs éoliennes à produire de l’hydrogène, la surface nécessaire d’éoliennes en mer pour produire cette quantité n’est plus que de 80 000 km2. S’il s’agit d’éoliennes terrestres, cette surface est à doubler, ce qui représente alors environ la moitié de la surface totale de l’Allemagne.
    La France ne consommant qu’environ 40 Mtep de gaz, elle n’a besoin que de 200 000 km2 d’éoliennes en mer pour produire l’hydrogène de même contenu énergétique en écrêtant les pointes, et seulement 40 000 en utilisant toute l’électricité éolienne produite (80 000 avec des éoliennes terrestres)
    Ces calculs sont faits sur la base d’un rendement de conversion de 43 %. Je pense qu’il serait en fait de 30 % seulement dans une installation industrielle.
    Bien sûr, on peut prendre le problème à l’envers, en fonction de la production éolienne qu’il est prévu finalement d’obtenir en Allemagne, ce qui n’est pas très clairement défini pour l’instant. Supposons qu’il s’agisse de 200 TWh, ce qui représente environ 7000 km2 en mer et 14 000 à terre. La production d’hydrogène sera alors, avec un écrêtage à 20 % et un rendement de conversion de 43 %, de l’ordre de 1,5 Mtep, une goutte d’eau dans les besoins de l’Allemagne.
    Le problème de la place nécessaire pour obtenir des quantités significatives d’ENR électriques est pudiquement éludé par leurs fans. On se demande bien pourquoi? Ne sommes nous pas engagés dans un débat démocratique animé par une profonde sincérité?

  22. Avatar de el gringo
    el gringo

    30 GWh/km2 * 80000 km2 = 2400 TWh soit 80% de la production électrique européenne. Donc, sur le papier, on pourrait remplacer toutes les centrales thermiques (gaz ou charbon) et nucléaires en Europe.
    Admettons que les allemands gardent pour eux toute cette électricité pour remplacer le gaz naturel (dont 86% est importé). La consommation de gaz en Allemagne, qui représente l’équivalent de 785 TWh par an (dont environ 200 TWh servent à produire de l’électricité), pourrait être facilement remplacée par l’électricité si on ne tient pas compte des différences de coût. Donc il resterait encore environ 1800 TWh d’électricité à écouler soit 3 fois la consommation allemande (ou française).
    De plus vous faites une grosse erreur dans votre raisonnement en supposant que l’hydrogène peut remplacer le gaz naturel à hauteur de 100%. Les allemands prévoient de remplacer 5 à 15% du gaz naturel par de l’hydrogène (en volume).
    En France, des études de GrDF prévoient de remplacer le gaz naturel par de l’hythane qui est un mélange de 80% gaz naturel et 20% d’hydrogène (en volume). Si on raisonne en terme d’énergie (en volume, l’hydrogène a une capacité calorifique 3 fois plus faible que le méthane), il faudrait pour produire la même quantité d’énergie que 100 m3 de gaz naturel 123 m3 d’hythane (qui serait composé de 92 m3 de gaz naturel et de 23 m3 d’hydrogène). Au final, on ne gagnerait que 8% sur la consommation de gaz avec 20% d’hydrogène inclus dans le gaz naturel.

  23. Avatar de Tonton
    Tonton

    Le plan de Siemens (l’officieux ministre de l’Energie en Allemagne) pour leur belle transition énergétique.

    Ce sont les fameux slides passés par Raymond il y a déjà quelques temps, mais actualisés et anglais traduit en français, malheureusement (pas de version originale)/

    https://www.youtube.com/watch?v=QevvJfbDa6Q

  24. Avatar de Tonton
    Tonton

    Par ailleurs, d’excellentes nouvelles pour Saft.

    http://www.greencarcongress.com/2013/07/saft-20130718.html

  25. Avatar de BMD
    BMD

    El Gringo, en 2011, le gaz représentait en Allemagne environ 1000 TWh en énergie primaire ( 85 Mtep). 2400 TWh d’électricité, en prenant un taux de conversion de 43 %, cela fait en hydrogène également 1000 TWh. C’est tout ce que j’ai voulu dire. Mais vous avez tout à fait raison de dire qu’on ne peut pas injecter cet hydrogène dans le réseau gaz à plus d’environ 10 % de la consommation de gaz. A noter qu’on ne peut pas non plus injecter sur le réseau électrique plus d’électricité sous forme d’électricité éolienne que le facteur de charge de cette dernière, environ 30 % pour l’éolien marin.
    Les 60 % restants, soit environ1400 TWh (120 Mtep) peuvent-ils être utilisés dans des véhicules à hydrogène? Cette quantité suffit-elle pour l’Allemagne?

  26. Avatar de BMD
    BMD

    erratum, les 60 % restants représentent 600 TWh (50 Mtep)

  27. Avatar de el gringo
    el gringo

    Les 1000 TWh concernent la totalité des gaz consommés en Allemagne. L’Allemagne produit 14% du gaz naturel qu’elle consomme et importe les 86% restants. Il faut aussi tenir compte du biogaz produit en Allemagne et vous retrouvez le chiffre de 785 TWh de gaz naturel importé.
    Le gaz allemand a 2 grands usages. Le chauffage et la production d’électricité. Pour la production d’électricité, le gaz serait automatiquement remplacé par l’électricité au lieu de transformer l’électricité en hydrogène (rendement 43%) pour reproduire de l’électricité à la fin (rendement moyen de 50%).
    Pour le chauffage, si vous installez pour 80000 km2 d’éolien, vous avez une capacité disponible de 2400 TWh par an ce qui permet d’assurer le chauffage l’hiver. Il devient plus judicieux dès lors de se chauffer à l’électricité qu’au gaz naturel importé enrichi à l’hydrogène puisque que le coût de l’éolien sera déjà payé.
    Avec une pompe à chaleur avec un COP de 2 (les hiver sont rudes en Allemagne), vous réduisez la consommation pour le chauffage par 2 soit environ 300 TWh. Le tarif de rachat de l’éolien offshore est de 150 Euros le MWh contre environ 75 Euros pour le gaz naturel. Avec une pompe à chaleur, les tarifs de l’énergie consommée deviennent égaux.
    Il reste dès lors environ 1700 à 2000 TWh disponibles pour l’usage que vous souhaitez.

  28. Avatar de BMD
    BMD

    El Gringo, dans votre raisonnement, vous oubliez que vous ne pouvez pas insérer, du fait de sa variabilité temporelle (intermittence) plus de 30 % de votre électricité éolienne offshore sur le réseau et cela à condition qu’elle soit équilibrée par la production de combustibles fossiles, qui doivent alors produire 5600 TWh!

  29. Avatar de el gringo
    el gringo

    La limite de 30% ne concerne que les réseaux isolés qui posent des problèmes plus contraignants que dans un grand réseau continental. Par exemple un parc éolien sur l’île de Saint-Pierre et Miquelon.

    Chapitre III
    Prescriptions techniques particulières applicables aux installations de production situées dans une zone du territoire non interconnectée au réseau
    métropolitain continental.
    Article 22 :
    « Toute installation de production dont la puissance Pmax est supérieure ou égale à 3 kVA et mettant en œuvre de l’énergie fatale à caractère aléatoire telles les fermes éoliennes et les installations photovoltaïques peut être déconnectée du réseau public de distribution d’électricité à la demande du gestionnaire de ce réseau lorsque ce dernier constate que la somme des puissances actives injectées par de telles installations atteint 30% de la puissance active totale transitant sur le réseau. Les
    circonstances dans lesquelles ces déconnections peuvent être demandées sont précisées dans la convention de raccordement et les modalités selon lesquelles elles sont effectuées le sont dans la convention d’exploitation.
    Pour l’application de l’alinéa précédent, deux ou plusieurs projets sont réputés ne constituer qu’une seule installation s’ils sont situés sur la même toiture ou sur la même parcelle. »
    http://sei.edf.com/fichiers/fckeditor/Commun/SEI/corp/sei%20ref%2003%20eolien%20et%20PV%20V5.pdf

    De plus, il est assez rare d’avoir un réseau de secours ayant plusieurs fois la puissance du réseau qu’il doit suppléer.

    Il faudrait aussi définir la variabilité temporelle (heure, minute, seconde, jour, mois, année ?) et ne pas oublier que les éoliennes en mer sont beaucoup moins sujet à des variations de production. Il y a en effet très peu de relief en mer et de turbulences alors que les éoliennes terrestres souvent construites en haut d’une colline ou d’une ligne de crête sont davantage soumise à aléas du vent et du relief environnant.

    Il faut aussi penser qu’à la différence d’un parc éolien isolé à un endroit, les parcs d’éoliennes ne sont pas installées au même endroit et ne sont pas soumis aux mêmes conditions ou variations de vent au même moment. La variation moyenne globale d’un réseau interconnecté et bien plus faible que la somme des variations individuelles.

  30. Avatar de papijo
    papijo

    Je trouve qu’on ne parle pas suffisamment des coûts. Si on admet un rendement de conversion de 40%, cela signifie que le prix à payer aux « fermes éoliennes » sera multiplié par 2,5 soit de l’ordre de 500 E/MWh. A ce prix, il faudra bien sûr ajouter le coût d’investissement et fonctionnement de l’usine d’électrolyse et de stockage, ainsi que celui du cycle combiné. Il ne faut pas espérer avoir un MWh « en continu » disponible à moins de 7 ou 800 Euros, alors que le prix payé en France par les particuliers n’est que de 140 à 150 Euros, acheminement et taxes compris.

    Même pour la riche Allemagne, cela fait beaucoup à un moment où les journaux se préoccupent des augmentations régulières du prix de l’électricité (Par exemple un article du FAZ : http://www.faz.net/aktuell/politik/energiewende/hohe-energiekosten-in-deutschland-die-stromabrechnung-12240420.html. Même sans comprendre l’allemand, cliquer sur le graphique en milieu d’article qui donne à gauche le prix mensuel de l’électricité pour un « foyer standard » consommant 3500 kWh/an, et à droite les prix de l’électricité pour les industriels. Des articles du même ton se retrouvent dans tous les journaux du pays).

    N’y a-t-il pas là une « bulle » prête à exploser un prochain jour ?

  31. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Excellente remarque, Papijo. Vous rejoignez les propos de la Cour des Comptes qui soulignent le coté économiquement irréaliste de ces projets ruineux. En Germanie, compétitivité oblige, les grands industriels sont de plus dispensés de payer la facture des énergies renouvelables, entièrement réglée par les particuliers et les petits artisans. Alors des grognements se font entendre.
    L’histoire nous apprend que le peuple allemand est très sensible aux arguments idéologiques, même s’il doit en souffrir.
    Mais un jour, la bêtise finit par apparaitre.
    L’emploi massif de charbon pour assurer la jointure devrait, un jour, en interpeler certains.

  32. Avatar de Tonton
    Tonton

    La Cour des Comptes souligne bien qu’on arrivera en continuant la politique actuelle à 50 milliards d’euros (2013) en 2020 d’investissements dans les EnR.

    La même institution avait estimé le coût total du programme nucléaire à 100 milliards d’euros (2012) !

    Je rejoins la remarque de Raymond sur la tendance allemande à ne pas comprendre la complexité de la vie. A la tête de l’Europe désormais, il ne faut pas s’attendre à un revirement, qui ne se fera qu’à la tête d’une coalition, comme dans la vieille Europe, pré-UE !

    1. Avatar de papijo
      papijo

      Je pense que les allemands comprennent aussi bien que les autres, même s’ils ont peut-être tendance à réfléchir plus longuement (l’abandon du nucléaire étant l’exception qui confirme cette règle !). Pour preuve les questions que se pose le Spiegel (en anglais) au sujet de l’éolien. Mais avant de prendre une décision, il faudra convaincre une majorité de partenaires, ce qui prendra très longtemps vu les positions « pro-écologie » largement partagées par les partis, les médias et la population.

  33. Avatar de el gringo
    el gringo

    En France, le coût de production de l’électricité éolienne peut être approché par les tarifs d’achat de cette électricité, établis en juillet 2006 à 82 €/MWh pour une première période de dix ans et entre 28 et 82 €/MWh pour les cinq années suivantes, selon la production annuelle du site.

    Une éolienne pouvant fonctionner au moins vingt ans, sa production est ensuite vendue par contrat, souvent au tarif du « marché », autour de 50 €/MWh.

    En tenant compte des coefficients officiels d’évolution, le tarif de 82 € est devenu 86 € en 2012 et celui de 28 € est devenu 29 € en 2012.

    Selon les caractéristiques du site, en particulier l’intensité du vent, le tarif d’achat sera compris entre 67 €/MWh pendant quinze ans pour un très bon site (86 €/MWh pendant dix ans et 29 €/MWh pendant cinq ans) et 86 €/MWh pendant quinze ans pour un site médiocre (valeurs indexées pour 2012).

    Ensuite, le prix de vente sur le marché sera d’environ 50 €/MWh pendant le reste de la durée de vie de l’éolienne, qui est d’au moins vingt ans.

    Calculé en moyenne sur vingt ans, le coût de production de l’électricité éolienne est compris entre 63 €/MWh et 77 €/MWh (valeurs 2012).

    Par comparaison, le tarif d’achat de l’électricité éolienne terrestre en Allemagne est de 89,30 €/MWh pendant cinq ans (avril 2012), cette durée pouvant être prolongée de plusieurs mois dans certaines conditions. Ensuite, le tarif d’achat est de 48,7 €/MWh, pouvant être augmenté de 4,8 €/MWh dans certains cas (lissage des fluctuations).

    Calculé en moyenne sur vingt ans, le coût de l’électricité éolienne terrestre est alors de 59 à 62 €/MWh, mais pouvant atteindre 71 €/MWh dans des conditions peu favorables.

    Le tarif d’achat de l’éolien offshore (en mer) en Allemagne est de 150 €/MWh pendant douze ans (avril 2012) cette durée pouvant être prolongée dans le cas d’installations très éloignées en mer ou dans des eaux très profondes. Ensuite, le tarif est de 35 €/MWh.

    En moyenne sur vingt ans, le coût de l’électricité éolienne offshore est de 104 €/MWh, mais peut atteindre 150 €/MWh dans des conditions extrêmes.

    L’éolien en mer (offshore) a un coût de construction et d’exploitation plus élevé, mais le taux de charge (production d’électricité par unité de puissance) est plus élevé qu’à terre.

    De plus, il faut rappeler que l’éolien offshore est assez peu développé en Allemagne et que les industriels européens travaillent à réduire le coût de production via différents programmes comme par exemple le projet SUPRAPOWER qui utilisera des aimants supraconducteurs (et réduira les coûts des éoliennes de 30%), de nouvelles éoliennes de 250 mètres de haut avec des pales de plus de 100 mètres en fibres de carbone (Blade Dynamics) ou des éoliennes flottantes pour exploiter les emplacements de vent les plus intéressants en haute mer.
    http://www.suprapower-fp7.eu/index.php

  34. Avatar de papijo
    papijo

    Effectivement, je suis allé un peu vite et ai confondu les tarifs de l’éolien et ceux du photovoltaïque ! La production d’électricité via l’hydrogène reste malgré tout très chère !
    Pour ce qui concerne l’éolien en mer, la CRE indique que le prix moyen (sur 20 ans) des offres reçues est 160 €/MWh supérieur aux prix du marché, donc de l’ordre de 200 €/MWh, ce qui serait nettement plus cher que les tarifs allemands ( Délibération de la CRE à la réception des offres )

  35. Avatar de el gringo
    el gringo

    Dans le projet allemand, la production d’hydrogène ne se fera que sur l’excédent de production des éoliennes qui ne pourrait être vendu (faute de demande suffisante d’électricité). Il s’agit donc d’utiliser une énergie qui serait perdue si on le lui trouvait pas d’usage. Donc 40% de 0 = 0.
    Le but de l’Allemagne est plus de réduire sa dépendance aux importation de gaz (en particulier de Russie) donc les prix ont explosé depuis 2005. Les tarifs du gaz russe sont passés de 230$ les 1000 m3 en 2005 à 400$ et les responsables de Gazprom proposaient de passer ce tarif à 500$ (voire même à 1000$ en hiver avec la menace de fermer le robinet) après l’annonce de l’arrêt du programme nucléaire allemand suite à Fukushima.
    10% d’hydrogène dans le gaz représente 25% de gaz russe en moins et cela n’a pas de prix pour le gouvernement allemand.

    Pour les tarifs de l’éolien offshore en France, il s’agit de la même compagnie qui demandait il y a un an à la Grande-Bretagne de garantir un tarif de rachat de 165 Livres/MWh sur 25 ans pour l’électricité produite par l’EPR. Cette compagnie s’était simplement alignée sur les tarifs de l’éolien offshore en Grande-Bretagne qui a été depuis révisé à la baisse. La Grande-Bretagne annonce désormais un tarif de rachat de 100 Livres/MWh en 2022 et cette compagnie propose le même prix (garanti sur 20 ans) pour le MWh nucléaire en 2022. En terme poli, c’est ce qu’on appelle une négociation commerciale.
    http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/energy/9471193/EDF-Energy-puts-price-cap-on-Hinkley-Point-nuclear-plant.html

  36. Avatar de papijo
    papijo

    Le prix moyen mentionné est celui issu de l’unique appel d’offre ayant abouti, et inclut en plus de la compagnie pourtant bien connue que vous ne voulez pas citer pour une petite part celui de l’offre de leur concurrent Iberdrola/Areva … Que le « prix d’ami » consenti par la France pour ce projet soit la conséquence d’une négociation commerciale heureuse pour les candidats semble peu crédible, par contre, c’est peut-être la conséquence des obligations du Cahier des Charges en termes de « localisation » de la fourniture ?

  37. Avatar de papijo
    papijo

    J’ai retrouvé dans les documents de la CRE un « tableau officiel » précisant les prix moyens d’achat des énergies renouvelables en prévision pour 2013 utilisés pour le calcul de la CSPE: lien , voir le tableau 1.3.
    En résumé:
    – Photovoltaïque: 458,9 €/MWh
    – Eolien: 88,6 €/MWh (confirme les valeurs de « el gringo »)
    – Incinération: 57,2 €/MWh
    Ces prix sont à comparer au coût évité de 50,7 €/MWh ou 57,2 pour le solaire (d’après le même document).
    J’arrête là mes interventions sur le sujet et encore pardon pour ma « bourde » !

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