Démarrage d’une unité de captage de CO2 à la sortie d’une centrale au charbon en Alabama

 Mitsubishi Heavy Industries (MHI) annonce qu’il vient de démarrer une unité de captage de CO2 dans une centrale au charbon de 25 MW en Alabama. Les travaux commencés il ya deux ans de cela en Mai 2009. Cette unité de 500 tonnes de CO2 par jour est capable de capter 90% des émissions de la centrale.

 Malgré sa taille modeste cette unité permet de démontrer la maîtrise du procédé de capture du CO2 à la sortie d’une centrale au charbon. MHI affirme dans ce registre avoir en commande 10 unités de capture de CO2 à la sortie de centrales au gaz naturel dont huit d’entre elles sont déjà en production. 

 L’industriel japonais fort de son expérience acquise dans les usines de production d’urée se positionne comme un des leaders mondiaux dans le captage industriel du CO2. Alstom possède également une solide base technique dans le domaine mais n’annonce des unités industrielles que vers 2015.

Centrale-charbon-gaz

 Rappelons que les émissions de CO2 des centrales au charbon dépendent du rendement de la centrale et de la nature du charbon utilisé (FIG.). Une centrale avec un rendement de 40% et utilisant un charbon à 4% d’hydrogène émet autour de 0,86 tonne de CO2 par MWh. Pour une centrale de 25 MW les émissions par jour sont donc de 0,86 x 25 x 24 = 516 Tonnes de CO2.

 Dans une centrale au gaz à cycle combiné de 60% de rendement les émissions de CO2 dues à la combustion du gaz ne seront que de 0,33 tonne de CO2 par MWh, auquel il faut rajouter le CO2 initialement contenu dans le gaz naturel s’il n’est pas lui même capté. Ces simples considérations montrent qu’il reviendra moins cher au MWh produit de décarboner les gaz d’une centrale au gaz que ceux d’une centrale au charbon. Une unité de captage de 500 tonnes de CO2 par jour peut équiper une centrale au gaz de 65 MW.

 Dans tous les cas de figures le coût du captage du CO2 ne sera économiquement acceptable que si le CO2 est revendu au travers d’un vaste réseau de pipelines pour aider à la récupération améliorée du pétrole dans les puits en fin d’exploitation. Ce sera le cas dans le sud des États-Unis.

LIRE le communiqué de MHI sur le sujet.

Le 22 JUin 2011

Commentaires

8 réponses à “Démarrage d’une unité de captage de CO2 à la sortie d’une centrale au charbon en Alabama”

  1. Avatar de an391

    Le CCS, mis à part peut-être pour ranimer des puits de pétroles, et une aberration du fait de la perte de rendement associée de l’ordre de 40% (et aucun progrès transcendant à espérer ici, on parle d’industrie lourde); une aberration donc, dans l’usage de 40% en plus de ressources précieuses ainsi que 40% en plus de pollutions due aux processus d’extractions de cet ressource (ces pollutions étant très importantes).
    Il y aura quelques projets pour cette niaiserie peut-être, mais cela s’arrêtera bien vite (les Chinois on déjà dit qu’ils ne voulaient pas en entendre parler).
    Il serait bon aussi de virer tous les marchés des quotas qui sont une hérésie, et remplacer cela par des taxes importante basées sur le contenu énergétique des matières premières associées.

  2. Avatar de Ray
    Ray

    Toujours aussi mesuré dans vos jugements an40.
    1-je ne vois pas pourquoi les pertes de rendements seraient définitivement aussi lourdes. MHI affirme dépenser 640 kcal par kg de CO2 et veut atteindre 600 kcal pour régénérer son absorbant. Cela correspond à 25% de l’énergie de combustion d’un charbon à 4% d’hydrogène qui génère dans les 2500 kcal par kg de CO2.
    2- le CO2 va être une matière première très recherchée pour l’extraction du pétrole puis, plus tard pour la chimie organique.
    Non an40 vos positions radicales ne me semblent pas totalement étayées. Mais je suis d’accord avec vous sur le fait qu’une non valorisation du CO2 capté porte un coup grave à l’avenir économique de ces techniques…les lois et règlements qui s’opposent aux réalités économiques du moment ne vont généralement pas loin.

  3. Avatar de Ray
    Ray

    Voici un lien très intéressant sur l’avancement technologique de MHI sur le sujet:
    http://www.mhi.co.jp/en/technology/review/pdf/e471/e471037.pdf

  4. Avatar de an391

    Sur 1) et il ne faut pas oublier qu’il faut après le trimbaler (pompage), et puis l’enfouir (repompage), 35% 40% sont les chiffres sur lesquels on retombe le plus souvent.
    Sinon sur 2) oui peut-être, c’était l’exception à laquelle je faisais allusion.
    Mais globalement le CCS reste une hérésie peinte en vert. Il n’y a qu’à voir les dégats causés par l’exploitation minière du charbon en Chine, où même au US.
    Pour chaque paire de « mountain top » bousillée à l’explosif dans les Appalaches en bousiller une troisème histoire de mettre une étiquette verte sur l’énergie produite par les deux premières ? Curieux …

  5. Avatar de Ray
    Ray

    Non an 40, je pense que 30% est la bonne dose pour le CCS aujourd’hui, pourquoi en rajouter? Pour valider votre pessimisme?
    N’oubliez pas aussi la chimie du CO2…il sera peut-être un jour plus économique de le réduire que de l’enfouir. Les Japonais travaillent dur sur ce sujet.

  6. Avatar de I.Lucas
    I.Lucas

    MHI utilise deux variantes d’un procédé en post traitement (donc on absorbe le CO2 après la combustion)
    tandis qu’Alstom à Lacq utilise un procédé d’oxycombustion (on sépare l’oxygène de l’air avant la combustion pour avoir du CO2 presque pur en aval).
    Dans les deux cas les puissances sont voisines : 32 MW thermique à Lacq
    25 MWe soit 65 MWthermique aux USA.
    Ce sont clairement des démonstrateurs destinés à valider un procédé.

  7. Avatar de Ray
    Ray

    Non Lucas,il ne faut pas se mélanger les pinceaux. Lacq est une étude de faisabilité d’un procédé qui pour l’instant n’est mis en œuvre par personne parce qu’il faut fournir de l’oxygène pur dans ce type de procédé, ce qui n’est pas gratuit. Alstom affirme que ce procédé est rétrofitable mais cela reste à démontrer.
    D’autre part je vous rappelle qu’Alstom mène des essais de faisabilité de captage après combustion aux États-Unis en particulier avec de l’ammoniac liquide mais aussi avec des amines. C’est de cette voie dont les ingénieurs d’Alstom parlent quand ils invoquent 2015.
    Voir et écouter la présentation sur:
    http://www.alstom.com/power/fossil/coal-oil/carbon-capture/

  8. Avatar de an391

    Raymond, 30 si vous voulez, ce qui ne change pas fondamentalement la chose (et même si la vérité est certainement plus proche de 40).
    Ah au fait, ça n’est pas an 40 mais an391, et ceci en référence à la célèbre revue du début du XXième. Et pourquoi me traiter sans cesse de pessimiste ? Ca n’est pas très gentil ni charitable ! Comment espérer après ça ?

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